Sound of silence. [Fr]

Chapter 10 : Hostage.

Je me suis faufilé le long des murs de l'entrepôt, il était 9h du matin et personne n'était à l'horizon. Je me suis même demandé si Shurley avait vraiment envoyé des agents ici. Malheureusement, rien ne pouvait m'aider à le savoir. Tout était vide, il n'y avait plus personne ici mais je connaissais bien Nick pour l'avoir côtoyé, il est bien trop méticuleux pour partir à l'improviste et il est à la tête de trop d'homme pour se permettre de partir sans rien dire. Quelle erreur. J'ai grimpé sur l'échelle de l'arrière du bâtiment qui mène au toit, pour avoir une belle vue quand la police arrivera. J'ai appelé il y a déjà 20 minutes et toujours aucun signe de vie. J'en était presque à m'inquiétait, je perdais ma patience. Aurais-je fait tout ça pour rien ? A quoi bon appeler la police, livrer un gang recherché et qu'au final il ne s'en préoccupe même pas plus que ça. Dans notre société actuelle, la police est si peu compétente pour intervenir sur des cas graves, la preuve personne ne m'a arrêté car les meurtres ne sont que des affaires minimes pour l'Etat mais c'est pour ça que c'est étrange, il y a encore quelques années, les forces de l'ordre se jetaient sur la moindre occasion pour arrêter un trafique de drogue. Hélas, maintenant tout a dû changer.

Je n'avais pas dormi de la nuit et mes yeux se fermaient petit à petit, je devais lutter pour rester éveillé. C'est quand mes yeux se sont fermés qu'il s'est passé quelque chose juste devant moi. J'étais allongé sur le toit sans que quiconque puisse me voir, c'est ce que je pensais. Des dizaines et des dizaines de voiture de police, de gendarme se trouvaient devant l'entrepôt. J'en ai presque sursauté quand leurs sirènes ont retenti et ils tendaient leurs armes. Au début, je pensais qu'ils me visaient moi mais il se passait autre chose devant l'entrée principale. Ils avaient trouvé Nick, j'avais eu raison en pensant qu'il serait toujours ici. Tous paraissaient surpris que j'ai eu raison et que je ne les avais pas menés à un endroit vide. L'adrénaline montait et je voulais voir tout de plus près, être au plus proche de l'action, être l'un de ces hommes menaçant Nick qui tremblotait comme une feuille d'arbre.

J'ai repéré l'inspecteur Shurley au milieu de tous ces gens, il était plutôt reconnaissable, toujours dépareillé des autres officiers. Grâce à ça, on pouvait nettement voir qu'il ne portait pas de gilet par balle. D'ailleurs, Nick n'avait pas jeté d'arme à terre et il ne se serait pas approché sans moyen de défense. L'inspecteur s'est approché de lui malgré les conseils des agents qui voulaient lui en empêcher. Il a fouillé Nick de bas en haut et j'étais très surpris, il ne portait aucune arme, aucun couteau, rien. S'était-il vraiment rendu sans rien demander ? C'était très louche, trop louche pour être vrai. Puis, mes soupçons se sont confirmés, Nick chuchota à l'oreille de Shurley puis a levé la tête vers moi, croisant mon regard. J'étais glacé de peur.

Tous les officiers se sont retournés vers moi, j'étais piégé. Ils me criaient tous de descendre d'ici. J'ai du trop m'approcher, j'ai voulu écouter les moindres détails. Mais, comment avait-il su que j'étais là ? La discrétion n'est vraiment pas mon fort. Je n'avais qu'une seule solution, descendre mais évidemment je vais me défendre jusqu'au bout. J'ai attrapé un morceau de taule cassé, très pointu et je l'ai glissé à l'arrière de mon pantalon. Je devais tout faire pour m'échapper et partir d'ici. J'avais fait une erreur à cause de ma curiosité, vouloir à tout prix tout savoir sur tout le monde n'était pas une bonne chose à faire. Maintenant, pris au piège sans aucune possibilité de s'échapper sans être vu, je ne savais quoi faire. J'ai donc suivi les instructions de ces policiers sans laisser apparaître ce que je prévoyais de faire. Je me suis laissé glisser le long de l'échelle, sans mouvement suspect. Le moindre faux pas et je serais soit mort, soit pire : en prison pour le restant de mes jours.

Les mains en l'air, je m'avançais vers Shurley avec un visage neutre. Puis Nick a laissé un soupir et a rigolé en me fixant.

- J'ai bien cru que tu ne viendrais jamais Peter, on t'attendait tous, dit-il d'un grand sourire, espionner les autres ce n'est pas bien. Mais je te connais beaucoup trop bien pour prédire le moindre de tes mouvements, ici, il ne reste plus que moi. Tu as mordu à l'hameçon. On se reverra en prison, dit-il en riant.

Je ne lui répondis rien, sinon j'allais m'énerver et gâcher la suite. J'étais très proche de Nick, c'était parfait. Mais Shurley ne se décalait pas pour autant, il me parlait et je n'écoutais pas un mot, il le savait parfaitement. Je m'efforçais à rester sans neutre et de ne pas exploser ma colère. J'avais très peu de temps avant que je me fasse embarquer loin d'ici. Plus que tout, je devais me venger, cela me ronger plus le temps passait plus ma colère montait. Même si je devais simplement être fou. J'attendait une simple chose mais rien ne se produisait, allez, retourne toi Shurley, rien qu'un peu... Enfin, l'un de ses hommes l'a interpellé et il a déviait le regard vers lui en tournant sa tête vers l'une des voitures, le plan pouvait commencer. J'ai sorti mon bout de métal et je l'ai placé sous la gorge de Nick. Mon regard foudroyait celui de Shurley, il comprenait la situation parfaitement et commença à reculer.

- Celui qui s'approche, rien qu'un seul pas, saura ce qui arrivera à ce pauvre Nick, dis-je en haletant.

J'étais comme essoufflé, j'avais peur et à la fois j'avais envie de le tuer et de courir le plus vite possible. Les agents appelaient du renfort même s'ils étaient au moins une vingtaine. Pendant ce temps, Nick ne bougeait pas mais ma main sur son cou pouvait sentir son pouls battre très rapidement, il voulait paraître serein mais en réalité il était mort de peur. Shurley commença son discours comme dans les films policiers, que je jette mon arme et que tout se passera bien. Mais ici, c'est la vraie vie, et personne ne connait la suite, la fin ne sera pas heureuse et personne ne s'en sortira sain et sauf. Shurley a croisé le regard de Nick et a levé un sourcil, j'ai compris de suite, un signal, un piège pour me coincer. Dommage, je ne suis pas aussi bête que j'en ai l'air. Mon otage a agrippé mon bras et a essayé de me faire basculer. Bien tenté mais j'ai tourné sur moi-même et j'ai transpercé son cou avec ma taule, une fois, deux fois, le sang giclait sur mon visage et mes cheveux jusqu'à ce qu'il tombe sur ses genoux, agonisant. Je me suis retourné regardant Shurley dans les yeux avec mon morceau de métal pointant sur son visage, les yeux pleins de rage je lui ai dit :

- Tu me veux vivant pas vrai ? Viens me chercher.

J'ai couru comme je n'avais jamais couru, personne ne me tirait dessus, il me voulait vivant et j'ai eu raison. Tout c'était déroulé parfaitement, trop parfaitement d'ailleurs. J'ai traversé la cour de l'usine jusqu'à rejoindre les rues de Londres, derrière moi me pourchassaient les voitures avec leurs gyrophares bleus et Shurley me courant après avec son talkie-walkie. J'ai réussi à rejoindre le centre de la ville, il n'y avait pas beaucoup de monde. Je m'épuisais rapidement mais je continuais et personne ne faiblissait derrière moi. J'ai traversé plusieurs rues, plusieurs routes et ponts. Puis, je ne pouvais plus avancer, l'air ne passait plus. J'ai traversé une dernière route puis je me suis arrêtais net sur le trottoir, toujours couverts de sang, j'ai regardé Shurley qui traversait et puis soudainement, il s'est fait renverser par un camion. Son corps a voltigé sur plusieurs mètres et ne bougeait plus gisant sur le goudron. J'étais extrêmement choqué par ce qui venait d'arriver, c'est comme si la chance venait de me sourire. Des dizaines de personnes l'ont entouré et le chauffeur du camion a accouru. J'ai pris cette occasion pour m'enfuir et laisser aucune trace derrière moi.

Fin de l'arc 2 : Nick.