Chapter 5 Part 1 : Psycho.

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L'air se réchauffait en ce mois d'Avril mais tout me paraissait toujours aussi froid. Ben m'a expliqué que je devrai partir aujourd'hui puisque ses parents revenaient ce soir, c'était donc impossible de rester caché dans un recoin de la maison. Je n'arrivais pas à réfléchir... Où pourrai-je aller ? Tout le monde pourra me reconnaître là dehors et tout ce qu'on entendait à la radio ces derniers temps... Un policier a été assassiner dans une ruelle près d'ici. Je crois savoir qui aurait pu le tuer. Ce qui faisait augmenter mon inquiétude encore plus. Quoi que, je pourrais me faire attraper, aller en prison pendant des années, au moins j'aurais à manger et un lit. Mauvaise idée Peter... C'était évidemment la mauvaise solution.

Ben préparait un repas pour ses parents, un festin. De la viande, des légumes, certains ingrédients dont je ne connaissais même pas le nom. Je me suis assis sur le tabouret de bar, la musique à fond dans le loft empêchait Ben de capter ma présence. Il dansait un peu sur le son pop-rock tout en mélangeant une mixture dans un bol bleu ciel. Pourquoi faire la cuisine était-ce si amusant ? Ou alors serait-ce la musique qui le rendait heureux ainsi ? En se retournant pour ouvrir le grand tiroir près du bar, il m'a vu dans le coin et a sursauté jusqu'à en lâcher son fouet. Il est parti éteindre la radio pour discuter avec moi.

- Alors, ça va mieux Peter ? Tu fais quoi à m'observer ? disait-il en ricanant.

- J'observe c'est tout, et je ne sais pas si je vais bien, ai-je dit d'un ton monotone.

- Très bien... parlons un peu de toi, rétorqua-t-il en s'essayant sur le tabouret de l'autre côté du comptoir.

- Tu veux savoir quoi ? répondais-je surpris.

- Je vais être direct sans passer par quatre chemins, tu entends des voix n'est-ce pas ?

Je ne savais pas quoi répondre, ces voix parfois je n'y faisais pas attention, parfois elles me hurlaient de l'intérieur, parfois elles me dirigeaient... Comment le savait-il ? Il doit m'espionner ou alors... En fait, je n'en savais rien. C'était juste Benny, à se mêler de ce qu'il ne le regardait pas.

- Je crois que oui... ai-je dit confus.

- Tu devrais voir un médecin tu sais... disait-il en se frottant le menton.

- Jamais, tu m'entends, jamais ! ai-je répondu énerver.

Je me suis levé pour monter à l'étage dans ma pièce, j'étais choqué et offusqué. Et si je vois un médecin, il dira que je suis devenu fou et on m'enverra à l'asile, de plus la police me retrouvera. C'était exactement ça, Ben voulait seulement m'éloigner de lui, il disait être mon ami. Même si je ne le considérais pas comme tel, j'étais sûr que des amis ne se comportaient pas comme ainsi entre eux. La prochaine étape sera quoi, d'appeler la police ?

Il a toqué à la porte et a cliché la poignée. Il s'est assis près de moi sur le lit où j'étais assis également. Cette pièce sombre et étroite m'étouffait et avec quelqu'un en plus à l'intérieur, j'avais une impression que la chambre se resserrait encore et encore. Il a soupiré, qu'est-ce que ça signifie ? Je suis pathétique ? Je n'ai même pas d'avis sur cette question. Ne t'approche pas plus, ne t'approche pas ! Tout ceci va mal finir... Puis, il s'est levé, je n'ai pas pu m'en empêcher, un sentiment m'envahissait et je l'ai attrapé. Son visage contre la porte en bois. Ma main serrant son cou fin, je cherchais quelque chose, je cherchais un objet coupant. Je veux l'égorger, maintenant, maintenant. Ses yeux reflétant la pitié, je ne les supportais plus. Et quand il ne disait plus rien comme maintenant, j'avais l'impression que j'étais encore plus inutile. Si je ne faisais même pas peur, à quoi je servais ? Il a retiré ma main de sa nuque et il est sorti sans rien dire, même pas un soupire. Peter comment peux-tu être aussi patient... La patience... Là arrive ma limite, cette maison, cette ambiance, toute la joie qui en émanait, tellement insupportable.

Les marches grinçaient, le Soleil se couchait dehors, la lumière orangée reflétait sur la vitre de la cheminée, sur la table en verre du salon. Je suis allé jusqu'au comptoir, le tiroir du bas cachait une chose que j'appréciais. Ce matin, Ben a rangé une machette à viande, j'ai vu son emplacement. J'avais mal à la tête et mes mains me piquaient, je devais passer à l'action et rapidement. Je ne voyais pas Ben, il devait être soit dans le jardin soit à l'étage. Au moment où j'ai tiré le tiroir, je suis resté surpris un moment. Le tiroir était verrouillé. Sur le côté du meuble, un trou de serrure. Sérieusement ? Ceci était le début d'une longue recherche de la clé. Plutôt petite et facile à dissimuler. En fouillant les autres tiroirs non fermés, je me suis posé la question, avait-il fermé le meuble pour m'empêcher de prendre son contenu ou alors est-ce juste toujours verrouillé ? J'étais impatient, j'essayais de me rappeler si j'avais vu Ben avec une clé mais mes souvenirs étaient flous, depuis un bon moment maintenant. Ma mémoire commence à dérailler.

Vers 19h, j'ai entendu Ben redescendre, je me suis donc caché dans le placard de l'escalier. Le téléphone fixe a sonné, ses parents étaient un peu en retard à cause de leur vol, ils arriveront vers 2h du matin. Ce qui me laissait encore du temps. Mais... Cette excitation de tuer à nouveau... C'est mauvais signe non ? Ils vont retrouver leur gosse ensanglanté et moi je serais ravi mais... Non, non, non, ne te remet pas en question, n'oublie pas, il a pitié de toi, il te trouve tellement inférieur et en plus, il n'a même pas confiance en toi, cherche la machette Peter. Ce mal de tête intense. Pourtant en jetant un coup d'œil au miroir du couloir, mon visage était, certes, fatigué mais un énorme sourire se dessinait. Après tout, je n'en avais rien à faire de ce que pouvait ressentir les autres, je voulais qu'il meurt.

Sound of silence. [Fr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant