Chapter 1 : Without a heart.

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Une douce mélodie parcourait mes oreilles et restait encrée dans ma tête. On pouvait m'entendre fredonner sous cette lune de minuit. Le bruit de mes pas s'enfonçant dans la poudreuse de la dernière nuit, les chuchotements dans les rues, le bruit des clochettes des magasins quand un client entrait après avoir regardé longuement la vitrine. Mars. Un joli mois, il faisait toujours froid évidemment mais les nuages laissaient quelques rayons de Soleil se poser sur Terre. Ils pouvaient réchauffer le cœur perdu de certains, faire naître des idées dans les plus artistiques d'entre nous. 

J'ai dit ''nous'' ? Je parle des être humains peuplant cette planète, en fais-je toujours parti ? Je suis un monstre errant dans les villes à la recherche de mon identité. Après cette soirée en février, après avoir étalé tout ce sang sur les murs et les meubles. J'ai eu un sentiment de liberté, je m'étais trouvé. Mais ce rêve n'est devenu que cauchemar par la suite. Je suis redevenu une proie chassée par les Hommes. Je ne mérite pas la vie, mais qui la mérite d'après vous ? Ceux qui tuent des animaux, ceux qui laissent les bêtes se faire torturer par des hommes quelconques ?Ceux qui trompent leur bien aimé, ceux qui vous avez promis de rester toujours à vos côtés mais au final vous laisse tomber ? Je ne comprends pas, pour moi ce genre de personne méritent la mort, ils sont beaucoup trop nombreux ici, ils respirent pourtant le même air que vous. J'aimerai rejouer les héros, de sauver ce monde erroné et corrompu. J'aimerai pourvoir arracher leur cœur et vous montrer à quel point il est sec et noir. Et le mien ? Mon cœur ? Au contraire, je n'ai pas de cœur. Je ne l'ai jamais senti battre en moi ; sauf le soir où j'ai volé le couteau de mon père, dans la cuisine. Des frissons, des coulées de sueurs froides m'ont parcouru. Ce genre de sensation était semblable à... Vous savez, quand vous vous apprêtez à monter dans des montagnes russes, il y a la peur mais surtout l'excitation, on redoute le danger mais on aimerait bien essayer, pour voir. Oui, voilà. Une sorte d'adrénaline. 

Je suis sûr qu'on pouvait voir mes yeux briller en regardant la lame argentée. Mais depuis ce soir, je ne ressens plus grand-chose. Ni empathie, ni pitié, ni désir, ni amour. Je vous regarde vivre vos pauvres vies sans rien ressentir. Seul le sang, seuls les cris de douleurs passant d'une oreille à l'autre me permettent de vivre, c'est comme si je vivais à travers la mort d'autrui. Et puis, je me suis surpris à prier, même si je ne crois en aucun Dieu. Je prie pour qu'une voiture me percute quand je traverse une route, qu'un camion m'écrase parce que j'ai trébuché d'un trottoir.

Pourquoi ? Parce que ces voix me hantent toujours, parce que je souffre de ne pas pouvoir ressentir, de ne pas pouvoir comprendre les autres, de ne pas pouvoir vivre. Mais d'une autre façon, prier ne servira à rien pour moi. Quand je surprends mon visage se refléter dans une flaque de neige fondue, je ne vois que peine et douleur. Je me souviens, qu'un matin, entre deux bouts de pain que j'ai volé à la boulangerie du coin, un chat était sur la route. Ce chat gris aux taches noires et blanches, était sur la ligne au centre du passage. Les voitures roulaient à toutes vitesses et ce chat miaulait. C'est la que certaines personnes ont tenté d'aller le chercher mais en vain. Il ne bougeait pas et tremblait de peur. Et moi dans l'histoire ? Je me demandais à quoi ressemblait l'intérieur d'un chat écrasé par une voiture roulant à plus d'une cinquantaine de kilomètres par heure. Je regardais le spectacle, je souriais voire en riais. Mais ce n'est jamais arrivé, un garçon l'a attrapé et la ramené avec lui. C'était bien dommage. Plutôt divertissant pour quelqu'un comme moi, ressentant qu'à travers la douleur et l'inquiétude des personnes autours.

 Peter, 18 ans, capuche sur la tête, le ventre vide, était recherché par la police depuis quelques jours déjà. Certaines personnes ont juré l'avoir vu roder dans les couloirs d'un immeuble, d'autres traînant dans les rues proches de la cathédrale. Puis les plus misérables, ceux qui ignorent. Ne se préoccupent que de leurs petites vies sans destin ni signification. Je hais ces gens-là, ils ne regardent pas plus loin que le bout de leur nez. Même si mon visage parcourt les chaines d'infos locales, même si je passe à une dizaine de mètres d'eux, même si je leur chuchote ''je suis là, je suis un meurtrier, regardez-moi !''. Ils ne se retourneraient même pas, et prétendraient entendre des voix. Vous n'êtes pas fous, juste égocentriques et ignorants. Pouvez-vous juste mourir, s'il-vous-plait. En tous cas, j'aimerai que ce soit le cas pour moi. Tuez-moi, je vous en prie. Je fermerai les yeux, promis. Dépêchez-vous, puisque si vous hésitez, c'est moi qui vous sauterai au cou et vous regarderez vous vider de votre sang, là sur le trottoir.     

Sound of silence. [Fr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant