Chapter 3 : Save me.

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Je ne sais pas si c'était le temps s'était arrêter ou seulement moi qui ne respirais plus. Un frisson. Une légère brise m'a parcouru le dos et mes lèvres ne parvenaient pas à exprimer les mots que je voulais. Son regard était différent du mien, je ne regarde jamais les gens dans les yeux, parce que j'y vois ce que je ne suis pas. Benny a un regard qui pourrait faire trembler quiconque. Que dois-je lui dire ? Les voix qui d'habitude me chuchotent se sont tues. Répondez, aidez-moi. Dois-je dire la vérité ? Je suis un meurtrier. J'ai tué. J'ai tué et je veux encore le faire. Je me suis senti partir, mes jambes ne tenaient plus et ma tête à claqué sur le sol. Je me suis évanoui ? Reprends toi Peter, tu dois partir d'ici. Fuis.

Je vois un avion rouge, je vois le Soleil. Je regarde ensuite le sol et vois deux petits pieds avec des sandales. Recouvert de boue. Ma mère m'appelle à table, il y a une tarte dessus. Ma grand-mère rit avec mon père, ils sourient. Ils me sourient aussi. Nous sommes dehors, dans le grand verger de Papi et au loin, un chien roux joue avec les oiseaux. Je dois avoir six ans à cette époque. Pourquoi je me rappelle de ça maintenant ? Je mange la tarte aux myrtilles que maman réussie toujours, c'est délicieux. Ma mère attrape une serviette et m'essuie les coins de bouches tachés de bleus. Puis elle me chuchote des mots doux, en la regardant dans les yeux, je vois un monde de joie. Je vois la paix et la bonté, ce qui reflète parfaitement son cœur. Elle me manque. Normalement la compagnie des autres me répugne, mais Elle était différente. La seule qui me comprenait, la seule qui devinait le pourquoi je pleurais. Evidemment ce moment de joie doit se finir, je connais la suite. Papa cris encore. Il hurle sur ma maman, elle a oublié de lui apporter une bière. Ensuite, un verre vole dans le jardin, ma mère l'évite en se baissant. Ce même verre tombe devant le chien et il s'est coupé la patte avec. Le sang coulait à flot, ma grand-mère m'a caché les yeux mais je n'avais rien ressenti, ni de peur ni d'angoisse, juste rien. Le rêve s'est arrêté là. Normalement, nous sommes tous allés chez le vétérinaire et le chien s'en est sorti indemne. Je me demande si toutes les disputes étaient provoqué parce que je suis né ; pourquoi suis-je né ? Étais-je voulu ? Pourquoi mes parents ne s'arrêtaient pas de crier. Pourquoi, pourquoi.

Je me suis levé en sueur dans une grande chambre, mais je n'étais pas à l'hôpital. Il y avait une douce odeur d'encens qui me faisait tousser. Ma tête me faisait légèrement mal. Je jetais un coup d'œil aux alentours, des cadres partout sur les murs. Je crois être chez Benny, m'aurait-il transporté jusqu'ici ? Il n'a pas appelé la police ? Je suis allé jusqu'à la porte à tâtons et j'ai vu que le pallier donnait sur le grand salon. Lui, était assis sur le fauteuil orange en buvant un soda. Il a fallu qu'une planche du parquet grince et qu'il lève ses yeux vers moi. Et grande surprise, il m'a souri.

- Tu peux descendre tu sais, viens, je crois que nous devons discuter, me dit-il d'une voix douce me rappelant ma mère.

J'ai descendu le grand escalier, et je me suis planté devant lui, les yeux baissés. Je n'ai aucun compte à lui rendre et de quoi devons-nous parler ? Il connait déjà les réponses. Les sombres réponses. Tue-le. La voix est revenue. Ne lui dit rien, il ne te connait pas. Il te mettra en prison c'est sûr, fais-le taire. Maintenant, en plus, je sais que tu en rêves d'envie. Je me suis bouché les oreilles même si les voix viennent de l'intérieur. Benny a attrapé mes mains et m'a parlé, longtemps. Imbécile.

- Je crois déjà savoir les réponses, je crois que tu as bien tué cet homme chez toi, je pense que tu as dû te sentir menacé ou quelque chose du genre, je ne sais pas... Je ne sais pas comment réagir, on est amis non ? Pourquoi t'es-tu enfermé chez toi des jours et pourquoi ne parles-tu plus à personne ? Si tu avais toqué à ma porte, je t'aurais accueilli à bras ouverts. Je peux te cacher longtemps, te nourrir, t'offrir un toit. La police n'en saura rien, me dit-il les yeux dépités et d'une voix attristée.

Je me suis éloigné, laisse-moi rire. J'ai mis mes deux mains pour me frotter le visage, je n'en crois pas mes yeux. Qui accueillerai un meurtrier chez lui ? Et qui plus est, ne contrôle plus le moindre de ses actes. Son air triste me donne encore plus envie de le tuer. Pour retirer toute cette pitié qui t'habite. Et je me suis mis à rire, un rire nerveux au début puis hystérique et incontrôlable.

- Que tu peux être naïf, tu es encore plus fou que moi ma parole ! Je ne veux pas de réconfort, je ne veux rien de toi. Je te déteste. Tu aurais dû me laisser crever sur le trottoir là-bas ou pire, appeler la police immédiatement. Mais non, tu préfères être complice et gâcher ta v..

C'est là, qu'il m'a enlacé. Sans rien dire. Toute sa chaleur me réchauffe, d'où provient-elle ? Je ne comprends plus, je n'ai jamais compris. Il a commencé à pleuvoir dehors. Cette pluie frappait les vitres et on pût entendre un éclair au loin. Cet instant m'a paru une éternité. Mes bras sont restés près de mes hanches. Et sans que je ne puisse comprendre, une puis deux larmes ont coulé de mes yeux. Oui, de mes yeux à moi. Rejette-le, que fais-tu Peter ? Où est la lame que tu chéries tant ? Poignarde-le de toute tes forces. Il ne te comprendra jamais, c'est un être humain souviens-toi. Peter, Peter, c'est toi l'imbécile.

Sound of silence. [Fr]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant