Chapitre 6

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CHAPITRE 6

Marlon se décida à sortir de sa chambre, probablement réveillé depuis une bonne heure mais sans avoir la force ni l'envie de sortir de son trou qui lui sert de chambre et où il passe le plus clair de son temps, comparable à un adolescent en crise.
Eli me lâcha immédiatement, si brutalement que j'ai bien failli tomber.
Mon maître me toisa du regard en alternant avec les yeux de sa progéniture.
Au bout de ce qui me semble une éternité, Eli se décide à rompre le silence:

- Il faudra songer à prendre des esclaves moins maladroites père. Celle-ci est un désastre. Je n'ose même pas le regarder dans les yeux. C'est décidé il est complètement fou. Ce matin il me parlait comme si j'avais de l'importance et là il me traitait comme...l'esclave que je suis en réalité. C'est très douloureux de se l'entendre dire, même lorsque que ce n'est que mon subconscient.

- Retourne dans ta chambre Eli dit Marlon d'un ton sec.
Eli ne prit pas le temps de répondre et s'exécuta, me laissant seule face à un Marlon furieux pour une raison qui m'échappait.

Avant qu'il prit la parole pour me hurler toutes sortes d'injures pour avoir fait autant de bruit en glissant de cette échelle, je lui dis chacune des tâches que j'avais effectuées pendant qu'il dormait. Surpris, il ne dit rien l'espace d'un instant avant de lever au ciel ses yeux vides d'émotions pour me jeter à contre-coeur:

- Très bien, tu auras le droit à une heure de pause aujourd'hui esclave.

- Je vous remercie maître dis-je de la manière la plus humble possible avant d'être déstabilisée par les yeux gris bleus de Eli qui nous observait depuis sa chambre.
Marlon ne remarqua rien et partit dans la cuisine en criant la voix rauque:

- Sers moi un café esclave.
L'espace d'un instant je détourna le regard vers la cuisine avant de me recentrer sur la chambre de Eli, il avait fermé sa porte.

- Combien voulez-vous de sucres maître ?

- Quatre. Quatre ? Mais il est complètement fou celui-là me souffla mon subconscient. Il cherche le diabète pour en finir plus rapidement c'est certain !

- Tenez maître.
Je partis de la pièce avant qu'il ne lui prenne l'envie de me faire nettoyer toutes les poussières qu'il croise.

Une heure de pause obtenue en travaillant d'arrache-pied, c'est tout de même pas grand chose, mais c'est mieux que rien.
Avant de prendre ma pause, je me rendis vers le grenier pour terminer ma tâche de débarrasser cette maison de la souris dont Eli m'avait parlé.
Je monta l'échelle prudemment avant de me rendre compte qu'elle glissait. Bien plus qu'elle ne devrait. Les marches étaient couvertes de poussières sauf une, qui semblait beurrée.
Plutôt étrange, je ne pense pas que quelqu'un dans cette maison n'ai prêté attention à cette échelle depuis une éternité vu son état.
Je me décide à monter sans y prêter attention, je chercherais la cause plus tard.

Voilà maintenant 30 minutes que je cherche sans relâche cette souris, en vain. J'ai retourné tout le grenier et je n'ai même pas aperçu un coin de meuble rongé. Je commence à désespérer quand tout refait surface dans ma tête.

Eli qui me parle de cette souris introuvable, l'échelle pleine de beurre et le fait qu'il soit derrière moi pour me rattraper à ce moment là comme par hasard. Ça ne faisait aucun doute, Eli l'avait fait exprès, il avait volontairement mis du beurre afin que je tombe de cette échelle. Mais une question restait sans réponse, l'avait-il fait par pure méchanceté et finalement regretté ce qui expliquerait qu'il se trouvait derrière moi à ce moment là ? Ou l'avait-il fait dans l'unique but de me rattraper pour obtenir un quelconque rapprochement. Probablement la première solution. Je ne vois pas Eli, le garçon au cœur de pierre essayer de se rapprocher de moi, impossible. Même si l'idée ne me déplairait pas.

C'est bientôt midi, je vais avoir l'occasion de prendre une pause exceptionnelle de une heure et je ne veux pas perdre une minute. Je me dirige vers ma chambre quand je vois la porte de la chambre de Eli entre ouverte.
Je veux avoir une explication sur les raisons pour lesquelles il m'a fait monté au grenier pour trouver une souris inexistante.

Je m'approche de sa chambre quand je le vois de dos en train de se changer. Mes yeux s'arrêtent sur son dos dessiné par les traits fins de ses muscles avant que mon regard s'arrête sur son épaule où je peux voir une trace noire qui semble être un tatouage. Il ne met qu'une seconde avant de sentir ma présence et crier:

- Soors d'ici esclave !! Je fais un bon en arrière

- Je...je suis désolée je ne voulais pas. Il me coupe en fonçant vers la porte pour me la claquer au nez. Je recule d'un pas complètement bouleversée. Je ne comprends pas sa réaction.

Je reste une bonne dizaine de secondes devant sa porte à essayer de comprendre ce qui vient de se passer. Ça m'affecte beaucoup plus que ce que j'aurai penser. Un noeud se noue dans ma gorge pour ne pas lui donner la satisfaction de voir mes larmes couler. De toutes façons il ne les verrait pas, puisqu'il m'a fermé la porte au nez. Je fond en larme.

Enslaved loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant