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Avant d'entamer ce chapitre ardemment attendu, je tiens à te faire mes excuses, à toi, cher lecteur qui s'arrête et lit ces quelques mots. Sache que je n'ai aucune excuse pour ce temps d'attente si long. Sache que le syndrome de la page blanche y est pour quelque chose, et divers autres péripéties.
Sans plus attendre je te laisse savourer ceci, tu me diras ce que tu en penses !
Bisous à toi
Brunette_Solitaire.

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Nous étions le samedi soir.
Un soir d'halloween.
L'orphelinat entier était en fête, les enfants dansaient, rigolaient et mangeaient. Mme Shita était agréablement de bonne humeur, aussi surprenant que ce soit. Kabuto demeurait absent, des copains à retrouver. Moi, je servais le repas, exceptionnellement, les enfants avaient droit à de la nourriture de haute qualité.
Oui, halloween était un grand jour de fête dans notre village.

Quand enfin ils furent tous servit, Mme Shita m'envoya manger accompagné d'une claque. Je m'enfuyais alors vers la cuisine, ingurgiter trois patates et un saucisson ; elle avait été généreuse. L'année passée je n'avais eu droit qu'à du pain, du beurre et du jambon. Je dégustais lentement ce repas, imaginant alors, mes parents près de moi, ou mes amis qui m'emmèneraient faire la fête. Un doux rêve dans une sombre réalité.

Je lançais un coup d'oeil à la salle où les éclats de rire perçait l'air et chatouillaient mes oreilles, je souris. Voir ces enfants si heureux était vraiment gratifiant. Ils mangeaient tous avec empressement le repas que j'avais préparé des heures durant. Ils appréciaient cela, et une étonnante chaleur vint envahir mon coeur. J'aimais les voir heureux, ils étaient lumineux et beau, ils m'inspiraient des rêves chaleureux. Des rêves seulement. Je remarquais alors, Mme Shita complètement soule, elle dansait sur une table et je crus qu'elle allait céder sous son poid. Les adultes surveillaient les enfants qui leur réclamaient des bonbons, ou bien qui dansaient au milieu de la pièce.

Je me dirigeais vers mon débarras, et m'allongeais doucement sur ma paille. Je regardais le plafond fissuré et moisis ou l'humidité s'infiltrait et formait des grosse tâches vertes. Par ma minuscule fenêtre je distinguais la lune, bien ronde et lumineuse. Je me rappelais alors, la seule fois où j'avais fêté halloween : quand j'avais 5 ans. Jiraya était venue me chercher vers 19 heures, en portant un costume de Superman. Iruka, déguisé en Batman et Kakashi en Spiderman, ils m'attendaient devant le restaurant de nouille, et m'avait offert mon costume de Peter Pan, bien que trop grand pour moi, je l'avais adoré. Je m'étais vraiment amusé ce soir là, j'avais sonné à toute les portes, en réclamant des bonbons, et sous mon masque de feuilles personne ne me reconnaissait. On me traitait gentiment, pour la première fois. Puis nous étions rentrés à l'orphelinat, ou Mme Shita m'attendait en grognant. Elle m'ordonna de filer dans ma chambre en me donnant des claques, elle me criait dessus parce que j'étais rentré trop tard. Et ce fut la seule fois que je fêtais halloween. Cependant, en boule sur mon lit, j'étais souriant, les gens de ce village ne m'avait pas rejeté, et ils m'ont beaucoup souris, alors j'étais heureux. Le rouge de mes joues brûlantes de claques ne parvenait pas à effacer ce sourire si bon et savoureux.

Je me relevai d'un seul coup sur mon lit, je jetai immédiatement mon regard sur mon armoire. Je me précipitais à toute vitesse sur celle-ci, j'ouvrais les battants d'un seul coup, cognant le mur. Je fouillais de fond en comble le bazar, jetant toutes mes affaires par terre. Je me relevai, vainqueur, le point en l'air. J'avais retrouvé mon masque de Peter Pan.

C'était un joli masque, vert et kaki avec des motifs de feuilles dessus. Les creux qui laissait place aux yeux étaient cernés de noir. Les côtés du masque remontaient en pointe et couvraient une magnifique couleur dorée. Je l'essayai alors, passant l'élastique par dessus mes cheveux blonds. Il m'appuyait fortement sur le visage, c'était désagréable. Il fallait se rendre à l'évidence, je n'avais plus 5 ans. Découragé, je retournais m'assoire désespéré sur mon lit, quand mes yeux s'arrêtèrent sur un bout de ficelle, qui dépassait de mes vêtements étalés au sol. Je la saisie rapidement, craquai l'élastique d'origine, et réunissai le plastique à la ficelle, fit un noeud et le tour fut joué. J'avais agrandi l'élastique, qui n'en était plus un, suffisamment pour passer le masque sur mon visage et ne pas avoir mal.

Je souris et dansais comme un fou dans ma chambre. Je me mis à genoux dans mes habits, recherchant quelques choses de sombre et chaud. Je tombais sur un jogging gris et un t-shirt noir. J'enfilais le tout, cependant il me manquait un pull. Le seul que j'avais était orange, et je serai démasqué immédiatement si je prenais le risque de le porter.

Je n'avais pas le temps de me poser plus de questions, le temps m'étais compté si je voulais sortir et fêté halloween. Je me précipitais alors dehors, traversant la cuisine à toute vitesse, je vis le petit Konohamaru me jeter un grand sourire, je lever mon pouce en souriant. Une fois le porche du bâtiment passé, je sentis le froid me frappé de plein fouet, cependant je souriais.

J'allais, en courant, dans le dédale de ruelles, en direction de la fête du village où tout les jeunes dansaient. L'adrénaline réchauffait mon corps glacé, et je ne pouvais m'empêcher d'éclater de rire. J'étais heureux, comblé. Alors que la musique résonnait dans l'air je ralentissais ma course. Enfin arrivé à la place centrale, je me faufilais dans la marée de gens. Des corps se collaient au miens en dansant, et la chaleur envahissait mon être. Je m'amusais.

Je sentais des regards sur moi, soudain une poigne puissant m'enserra le bras et me tira à elle : Ino.

— Hey beau gosse, t'as pas froid comme ça ? Et puis montre moi un peu ton jolie visage !

Sa main frôla ma peau et je frissonnait. Je m'écartai vivement en faisant un signe d'excuse. Elle ne m'avait pas reconnu, et avait été normal avec moi. C'était étrange. N'avais t'elle pas vu, que sous ce masque, c'était le monstre qu'elle nommait si souvent ?

Je dansais, riais, mangeais, fêtais cette joie qui m'enhavissait sans m'arrêter ; quand mon corps percuta un torse, le choc avait été si violent que je me retrouvais les fesses par terre. Je relevais ma tête et vit Sasuke, qui n'étais d'ailleurs pas déguisé. Il me tendit la main pour m'aider à me relever. Je la saisis et sous mon masque, qui dissimulait mon affreux visage, je lui affichais mon plus beau sourire que j'étais capable de faire.

J'allais m'éloigner, profiter encore un peu de ce bonheur, mais il ne lâcha pas ma main.

Je me sentais, comme dans ce roman, ou les deux héros se rencontrent à un bal masqué et sont subjugués l'un par l'autre, celui où le garçon n'avait aucun droit de se retrouver ici. J'étais comme Roméo, je n'avais pas ma place ici, et j'étais complètement subjugué par Sasuke.

Il m'attira à lui, en douceur, puis me guida à travers la foule pour quitter ce lieu de joie. Il nous emmena près de l'étang, en dessous du sol pleureur, dans les prés ; dans mon petit lieu tranquille. Nous nous asseyons au bord de l'étang, je tremblais ; mon corps était frigorifié, mes lèvres violettes. Il plongea son regard noir dans le mien, son visage éclairé par la lune était magnifique. Il me tendit son pull que je me précipitais à enfiler. Il était doux, et avait son odeur.

Toujours sont regard plongé dans le mien, il prononça quelques mots :

— Je ne savais pas qu'il existait un Peter Pan blond, Naruto.

Je rougis fortement et baisser les yeux, je ne savais pas si la lune dévoilait mon visage honteux.

— Com...comment as t-tu de.. deviné ?

Il souria doucement, silencieux ; j'imagine que je ne connaîtrais pas la réponse...

Un long moment passa, je me rapprochais subtilement de sa chaleur corporelle. Je ne sais pas si il remarqua mon ascension progressive auprès de lui, mais il m'enlaça. Toute sa chaleur me fut partagée, et c'était agréable.

— Partout où tu vas, je te vois.

Sa voix cogna dans l'air froid de ce 1er  novembre, les cloches résonnaient et je souriais.

Je sentais le menton de Sasuke dans mes cheveux, et je plongeai doucement mon nez dans le creux de son cou : je le sentis frissonner.

Il me serra plus fort contre lui, et au final je n'avais pas tord : les gens ne distinguent jamais que la surface d'un visage.

Sasuke savait faire la différence. Et sous mon masque de Peter Pan, mon sourire s'élargissait, à mesure que l'étreinte de Sasuke se renforçait
Quoi que ce fut, cette sensation, c'était agréablement bon.
J'aimais ça.

Au gré du ventOù les histoires vivent. Découvrez maintenant