Tentation 5 BAES

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Crowley venait d'achever les préparatifs pour l'exorcisme : dessiner des inscriptions au sol et allumer quelques bougies. C'était cliché, mais c'était vrai. Il ne suffisait que de quelques inscriptions, quelques faibles sources de chaleur, et d'un bon locuteur, et le tour était joué. Pourtant bizarrement, le rituel reste une légende dans le commun des mortels, mis à part les fidèles de satan, et les exorcistes. 
Quant à Crowley, il manquait seulement la formule et tout était parfait. Enfin, presque... Il lui manquait aussi son courage. Le courage de prononcer ces paroles et de voir Aziraphale se tortiller de douleur lorsque le démon en lui sortirait. Mais il allait bien falloir le faire, et ce pour la propre sécurité de l'ange. Il ne savait pas vraiment pourquoi, enfin, il n'était pas sûr de vouloir s'avouer la raison pour laquelle il s'inquiétait autant pour lui. Des images affreuses lui vinrent à l'esprit. Le moment venu, il ne pourra rien faire à part regarder.

Il chassa ces idées noires et se dirigea vers la chambre de l'ange.

Crowley toqua doucement à la porte, mais comme l'ange ne répondit pas, il entra. Il vit Aziraphale, envahit par ses pensées, tenir quelque chose dans ses mains. Crowley s'appuya contre le mur et croisa les bras :

- C'est quoi ça ?

L'ange sursauta et fourra l'objet dans sa poche. Encore une fois, il était agacé de la manière dont Crowley était apparu, toujours à lui faire peur.

- Rien d'important, répondit l'ange sèchement.

Il se dirigea vers la sortie sans faire attention à Crowley, mais celui-ci n'avait pas dit son dernier mot : il attrapa le bras de l'ange avec force.

- J'ai dit : c'est quoi ça ? demanda le démon plus sérieusement.

- Ça, ça n'a pas d'importance, seulement un bout de tissu.

- Ah oui, je peux voir ?

-... Non.

- Fait moi voir ça, dit le démon en essayant d'atteindre sa poche. 

- Non ! répondit l'ange en l'évitant. 

- Donne moi ça de suite ! Arrête de gesticuler !!

Crowley avait du mal à tenir l'ange en place, et sans se rendre compte il serra son bras un peu trop fort.

- Tu me fais mal ! dit l'ange tristement.

Crowley le lâcha et recula un peu en levant ses mains, montrant qu'il était désolé. L'ange massa son bras douloureux en regardant le démon d'un mauvais oeil. Mais dès qu'il détourna son regard, Crowley chipa ce qu'il avait dans la poche d'un seul bond.

- Non ! C'est à moi !

Crowley brandit le tissu dans une main, et écarta l'ange de l'autre tout en reculant le long du couloir.

- Je t'en prie, rend le moi, implora-t-il.

- Dit moi ce que c'est, et je te le rendrais. Peut-être.

- Seulement un bout de tissu.

- Dans ce cas, tu ne verras aucun inconvénient à ce que je le regarde de plus près.

- Non !

Crowley l'ouvrit et vit les marques. Il fit de grands yeux et regarda l'ange, ébahit.

- Où as-tu trouvé ça ?

- Je.... bafouilla-t-il.

- Hein ?

- A ma librairie... susurra-t-il.

- Pardon ?!

- A ma librairie !! dit-il tout haut avec une moue de culpabilité.

- Mais ! Aziraphale ! Dit-il l'air soulagé. C'est pour ça que tes mensonges étaient de plus en plus grands et que tu étais souvent contrarié !! Ce sont des inscriptions de Bélial ! En plus de te posséder, si tu portes ce tissu avec toi, son pouvoir n'en sera que plus grand, et tes actions, elles, dignes d'un ange de pacotille, je veux dire, pire que d'habitude...

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