Prologue

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Elle le regardait avec envie, elle le savait, ce n'était plus qu'une question de minutes avant qu'il ne craque. Elle se mordilla la lèvre inférieure et laissa tomber ses paupières sur ses yeux. Loïc sentait son cœur qui battait de plus en vite, ça lui arrivait souvent quand il doutait. L'excitation s'emparait de lui petit à petit. Il s'aperçut que ses mains tremblaient, il essaya de se contrôler, mais en vain. Il mourrait d'envie de la saisir, de coller son corps contre le sien.

Mathilde s'approcha un peu plus, il pouvait à présent sentir son souffle sur ses lèvres humides. Elle souriait de ses dents parfaites, elle était radieuse, si dangereuse. Il savait que c'était le genre de fruit maléfique qu'il ne fallait pas cueillir, de celles qui vous faisaient perdre la raison et oublier tout le reste. Il tourna la tête un instant vers les volets de bois qu'il venait juste de fermer.

"Comment ai-je pu être aussi imprudent, pensa-t-il, si quelqu'un m'avait vu, cela se saurait des demain !" Il se résolut à s'en aller, mais avisa une mèche blonde ondulée tombant sur ses épaules nues, gracieuses. Il jeta un œil à sa robe rouge moulante, comprimée contre ses seins. Elle qui l'avait invité que pour un « simple dîner » pourquoi était-il venu ?

Il se sentait comme pris au piège par la plus délicieuse des créatures. Il finit par poser ses mains sur la taille de Mathilde, descendant graduellement sur ses fesses. Elles étaient exactement comme dans ses souvenirs, fermes et généreux. « Je n'ai encore rien fait de mal » se dit-il à demi-mot, comme pour se rassurer ». Il avait l'impression que cette toute petite minute qui venait de s'écouler avait pourtant duré une éternité.

Il ferma les yeux quelques instants et étonnamment ce fut Ana qui se présenta face à lui. Elle était resplendissante, vêtue d'une robe en mousseline blanche, identique à celle qu'elle portait le jour où ils s'étaient rencontrés. Il la vit s'avancer calmement vers lui. Son visage serein, ses joues roses couvertes de taches de rousseur, puis ses bras nacrés qui l'enlacèrent tendrement. Il pouvait sentir son parfum, passer ses mains entre ses longs cheveux auburn.

« Je t'en supplie pardonne-moi » se murmurait-il sans pouvoir s'arrêter.


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