Les Papillons Tombent-Ils Amoureux ? - [Terminé]

Chapitre 12

Chapitre Douzième

On était vendredi 14 février et Harry comme Laura avait décidé d'occulter ce détail. Il lui avait donné rendez-vous en bas de son hôtel de Copenhague. Pour l'occasion, elle avait ramené son ensemble combi et bomber bleu marine à motif floral blanc d'Amsterdam. Pas simple à faire rentrer dans sa valise, mais c'était son préféré. Celui que Magda lui avait un jour ramené de New York. Elle lui avait passé commande. Elle l'avait emmené ici, car il était hors de question qu'elle se fasse avoir par la météo comme au 1 janvier.

Quand elle était descendue dans le hall, il était déjà là à l'attendre. Comme la dernière fois où elle l'avait vu, il portait un pull. Cette fois-ci, il était noir. De loin, il lui semblait qu'il y avait un petit liseré rouge sur le col. Et tout comme la dernière fois, il avait opté pour un jean. Laura avait la sensation qu'il voulait paraître plus jeune que ce qu'il était réellement, comme si leurs quatre années d'écart étaient une montagne entre eux.

« Harry ? fit-elle en s'approchant de lui »

Il s'était tourné vers elle avec un joli sourire.

« Laura !

— Je... J'ai laissé tomber les bras nus aujourd'hui. Je...

« Mais qu'est-ce que tu racontes ma vieille ? Il s'en fout. Lui et toi, vous savez très bien comment cette soirée va finir alors tes bras nus... » lui murmura sa petite voix alors qu'Harry répondait toujours en souriant :

« T'as bien fait, il fait un peu froid dehors. T'es... T'es très belle comme ça. Vraiment très belle.

— Oh... Merci.

— J'ai réservé dans un restaurant pour ce soir. Ça te va ?

— Oui ! Parfait. Je meurs de faim.

— Super. On y va à pied ? C'est à quelques minutes d'ici. »

Laura hocha la tête et saisit le bras que lui tendait Harry. Ils étaient sortis de l'hôtel et Harry l'avait guidée dans les rues. Il l'emmenait au Schønnemann, l'un des plus vieux restaurants de la ville. Sur le trajet, il lui avait posé des questions sur sa semaine et une dizaine de minutes plus tard, ils arrivèrent devant une toute petite porte noire, qui donnait sur quelques marches qui descendaient dans la salle du restaurant. Le serveur les avait installés sur une petite table à côté de la fenêtre. Il leur avait laissé la carte des plats et s'était éloigné.

« Je te conseille les smørrebrød. Ils sont délicieux ici. Et... Et il faut que tu te mettes à découvrir la culture danoise.

— Qu'est-ce que c'est ?

— C'est du pain complet avec du beurre et différents trucs rajoutés dessus. Un peu ce que tu veux...

— Mmmmh...

— Ça te tentes ?

— Ouais... Ça a l'air pas mal. »

Devant le manque certain de certitude de Laura, ils avaient refermé les cartes pour continuer leur discussion.

« Je peux te demander un truc qui me trotte dans la tête depuis quelques jours ?

— Ouais...

— Barbouche, c'est le surnom de quel prénom ?

— Barbara, répondit Laura en riant. Elle s'appelle Barbara.

— Et la crise de larmes s'est calmée ?

— Oui. Le doudou a été retrouvé, le t-shirt de maman rajouté dans le lit et en cinq minutes, elle était de retour aux pays des rêves.

Harry avait souri à l'anecdote alors que le serveur approchait pour prendre leurs commandes. Ils avaient pris un plateau de smørrebrød à partager. Et puis ils avaient continué à discuter. C'était un peu bizarre pour Laura, c'est comme si leur histoire commençait à l'envers. Parce que même s'ils communiquaient principalement par messages depuis deux mois, elle ne connaissait pas les détails les plus importants. Par exemple jusqu'à ce dîner, elle ne connaissait pas le nom de famille de Harry. Magdalena lui avait demandé pour pouvoir le chercher sur Facebook, mais elle avait été incapable de lui dire. En rentrant, elle pourrait lui dire : il s'appelle Harry Andersen. Elle pourrait aussi lui préciser qu'il n'utilisait plus Facebook depuis des années, même si elle savait que ça n'arrêterait pas son amie. Une certaine réputation à tenir. Harry avait un frère qui vivait toujours aux Pays-Bas, mais ça, Laura le savait déjà. Il avait tout de même rajouté qu'il était fiancé. Harry, lui, il avait quitté les Pays-Bas par amour. Il ne s'était pas étendu sur la rencontre, ni sur l'histoire en elle-même d'ailleurs. Juste que ça c'était finit brusquement. C'est le terme qu'il avait utilisé. Brusquement. Laura trouvait ça étrange comme manière de définir une fin d'histoire, mais bon. C'était ce qu'Harry avait fait.