Chapitre 23

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Chapitre Vingt-Troisième

Le lundi, Laura avait dit qu'elle mangerait avec Louis. À la péniche comme d'habitude. Et d'habitude, Laura arrivait aux alentours de midi et demi, le temps de trouver quelque chose à ramener à Barbara.

Mais, en ce dernier lundi de juin, Laura était arrivée à midi tout pile. Louis était vraiment surpris en la voyant débarquer de si bonne heure.

« Tu m'excuseras, mais du coup, j'ai pas mis la table.

— Pas de soucis. Je m'en occupe, assura Laura en descendant l'escalier qui menait à la grande pièce.

— Okaaaay, fit Louis en la suivant. Fais comme chez toi. »

Et effectivement, Laura avait fait comme chez elle. Après un rapide coucou à Barbara, elle avait sorti assiettes, couverts et verres des placards et avait entrepris de dresser la table. Louis qui s'occupait du poulet rôti dans le four la surveillait du coin de l'œil. Il lui posait quelques questions, mais les réponses ne se voulaient que monosyllabiques. Alors bon... Il n'avait pas insisté. Mais il avait trouvé ce repas horriblement long, puisque Laura ne s'était décidée à retrouver l'usage normal de la parole qu'à la fin du repas, une fois Barbara sur les genoux.

« Harry est passé à mon appart' dimanche matin, lâcha-t-elle soudainement en s'appliquant à tresser les cheveux blonds de la petite fille.

— Bien.

— Ouais... Je sais pas trop...

— Vous avez pu parler. C'est bien non ?

— Nathan a dormi chez moi samedi. Après que vous m'ayez déposée.

— Oh... Je vois...

— Il m'a... Il m'a fait une sorte... De déclaration ?

— T'as pas l'air sûre...

— Je sais pas trop... J'en ai pas eu dans ce genre depuis longtemps. ... Ne te moques pas !

— Pardon, sourit Louis en reprenant un morceau de tarte. Et elle disait quoi cette déclaration ? Non ! Ne répond pas. Pardon. Ça ne me regarde pas. »

Laura reporta son attention sur Louis. Il avait son petit regard en coins qui mourait d'envie de tout savoir.

« Loulou...

— Juste les grandes lignes. S'il te plaît !

— Mais t'es pire que Magda !

— Ouais. T'as raison. Me dis rien. Ne me dis rien.

— Il a laissé ça dans ma boîte aux lettres. »

Laura réussit à extirper une carte postale pliée en quatre de sa poche arrière. Elle la fit glisser sur la table vers Louis. Il ne posa pas de question et prit la carte avant de la déplier. Sur une des faces, il reconnut facilement une photo du marché aux fleurs ; et de l'autre côté, il n'y avait ni adresse, ni timbre, ni grand texte à la Roméo et Juliette. « Ik hou van je, Laura. ». Enfin ça, c'est ce qui avait été écrit en premier parce que sur la version que Louis avait devant les yeux, le « hou » avait été rayé pour être remplacé par un « hield ». « Ik hield van je, Laura. ».

« Depuis que je l'ai vu passer cette porte d'immeuble, Louis... Je... Je sais plus ce que je veux.

— T'as jamais su ce que tu voulais Laura, fit remarquer Louis. Ne me regarde pas comme ça. Je suis ton ami, je suis là pour te faire ouvrir les yeux pas pour te dire ce que t'as envie d'entendre. C'est ce que t'as fait pour Rika et moi et ça a plutôt bien marché.

Les Papillons Tombent-Ils Amoureux ? - [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant