fragments.

illusions de fantômes.

les regards le transpercent mais ne semblent pas le voir. il est là, présent parmi tous ces gens mais aucun ne le voient vraiment. il déambule, les yeux vides, parmi ses corps que le frôlent sans jamais se tourner véritablement face à lui. sans jamais lui parler. ils ouvrent la bouche pour s'adresser les uns aux autres. et lui, il les écoute, les observe. il reconnaît les voix, les expressions du visage, les tons employés, les gestes de chaque personne. il sait qui parle, qui le touche par inadvertance, qui crie au loin des mots qui ne lui sont pas destinés. il se sent si délaissé que ça le bouffe de l'intérieur. il se renferme sur lui même, sur ses bouquins, ses dessins. il veut juste oublier que les accolades ne lui sont pas réservées, que les mots qu'ils disent ne sont même pas entendus, que sa présence est reléguée au dernier plan, après toutes les autres. si par miracle on lui parle c'est pour lui poser de simples questions sur les cours à venir, les devoirs, l'heure qu'il est ou le reste. ce n'est jamais lui en premier. il n'est la priorité de personne. personne ne pense à lui avant de penser à soi même. il se demande s'il est trop attentif à ce que font et disent les autres ou juste qu'il est inintéressant. ou même un fantôme. un fantôme qui plane aux côtés de tous le monde mais que personne ne voit. un être invisible pour ceux qui n'ouvrent pas leurs yeux sur cette pauvre personne qui recherche toute l'attention du monde. tout leur amitié, leur affection, leur amour même. dans sa tête c'est comme un volcan en éruption, des questions, des larmes intérieures parce qu'il ne peut as craquer devant les autres. là alors on le verrait, on lui demanderai pourquoi il pleure, on le prendrait de pitié. il ne veut pas ça. il veut juste qu'on le remarque pour ce qu'il est. qu'on s'intéresse vraiment à ce qu'il dit, à ce qu'il fait, à celui qu'il est. il attend toujours cette personne, même peut-être ces personnes qui ouvriront les yeux sur le fantôme qui l'est. illusion de fantôme.