fragments.

le bleu de tes maux.

tes cheveux verts balayés par le vent
tu chasses les fantômes qui effraient ton esprit
et tu caches tes démons aux visages d'ange
tu as besoin d'ailes
et tu as besoin d'elle
c'est triste mais tu n'as ni l'un ni l'autre
alors tu écris sur tes avant bras
parce qu'il n'y a que ça qui soigne ton mal être
tu te sais incomprise
mais qui peut te comprendre alors que tu ne comprends pas toi même
l'encre efface les cicatrices qui parsèment ton cœur
mais creuse les bleus sur ton corps
un mal pour un bien comme tu te dis sûrement
mais le bien disparaît et ne reste alors plus que le mal
les larmes s'écrasent par milliers sur tes bras mutilés
et ramène à la réalité te blessures éveillées
le temps s'accélère mais toi tu ralentis
il n'y a plus que ton sang dilué dans tes larmes
ses sanglots rougeyants que personne n'entend
ses plaintes désespérées qui ne sont vouées qu'à être perdues dans le vent
ses yeux rouillés qui déposent des perles salées au creux de tes plaies
la douleur qui envahie ton être
et qui s'envole avec toi
sans ailes
destination le crash
tes cris hurlent avec toi et tes poumons crachent leur dernier souffle
les étoiles s'assombrissent et pleurent étouffant leurs sanglots dans les bras de la lune
elle même ne brille plus
lune noir d'un triste soir
le ciel prend la couleur du sang dont tu t'es servi d'encre
le tatouage de tes mots
la preuve de tes maux
le bleu de tes blessures sur ton corps court le long des cœurs
de ceux qui te ressemblent et dont la solitude coule dans les entrailles
ceux qui ont mal mais qui ne disent pas aie
ils sont comme toi
et un jour ils rejoindront là où tu t'es enfuis
loin du bleu sur ton corps
le bleu de tes mots, c'est tout ce qu'on retiendra de toi
le reste sera flouté, oublié
et tu seras tuée une seconde fois
et on dira qu'on ne comprend pas
que tu étais une jeune fille joyeuse, pleine de vie
qui rigolait avec les hirondelles et touchait les nuages du bouts des doigts
on dira que les blessures sur ton corps sont incompréhensibles
et que tu ne méritais pas de mourir
la mort on ne la mérite jamais
mais on y passe tous un jour
et pour toi, on dira qu'on ne sait pas ce qu'est la cause des bleus sur ton corps
les bleus de tes maux