A Christmas Zelyan Tale

21 décembre

Hello ! 

Suite de l'épisode, Noël se rapproche :-)

Bonne lecture ! 

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— Serait-il possible que nous ayons un problème ? demanda Zeus en levant sa tasse de thé au petit groupe. Ereyne, la douce Ereyne, nouvelle membre de notre petit comité, a un lien de parenté avec le pire voisin du coin : Lilith.

— Nul ne choisit sa famille Zeus, dit la jeune femme. Je suis désolée qu'il soit infect avec vous mais je n'y suis pour rien.

Infect ? Le mot était bien mal choisi. Lilith faisait régner la terreur dans le voisinage. Il avait instauré le couvre-feu sur la ville et tirait à vue une fois la nuit tombée. « Seuls les monstres ne savent pas respecter un couvre-feu » avait-il argué lors du conseil municipal décisif. Depuis, il avait fait une dizaine de morts : quatre jeunes qui rentraient de rave party et s'étaient trompés de route, deux dealers d'herbe qui avaient saisi l'opportunité des rues vides pour livrer leurs clients à domicile en toute tranquillité, un ivrogne qui avait perdu la notion du temps, une vieille dame qui ne marchait pas assez vite, un voleur de bijou et le policier qui le poursuivait. Lilith n'avait jamais tué le moindre loup mais il avait tout de même réussi l'exploit de blesser John une fois. Selon l'intéressé, il avait été ralenti et perturbé par une intoxication alimentaire. Le reste de la bande, Ereyne mise à part puisqu'elle découvrait cette histoire, était partagé. Zeus croyait volontiers cette excuse de viande avariée, Waban aussi, Ysun et Caron nettement moins. Zelyan, lui, s'en moquait éperdument.

— Nous avons tous un membre de la famille dont nous ne sommes pas très fiers, ajouta Ereyne pour apaiser une tension qu'elle imaginait monter.

— Tout à fait, confirmation Zelyan. Regardez Waban, il a un cousin qui a voté Trump aux dernières élections, Ysun a une tante Hippie et Zeus...

— Pitié ne le dis pas.

— A une cousine homophobe.

— Elle a un balai dans le derrière oui ! précisa le vampire. Elle n'a jamais vu de sex toy de sa vie et, vu son caractère, son mari n'a jamais salué son clitoris. Elle devrait tenter de coucher avec une femme, elle découvrirait peut-être ce qu'est un orgasme !

La discussion dériva sur des questions beaucoup plus charnelles, chacun y allait de sa petite expérience, ou très grande expérience pour certains. Ereyne, heureuse que son oncle soit oublié pour le moment, s'éclipsa et gagna la cuisine. De bons biscuits de Noël trônaient dans un plat de porcelaine, sur l'îlot central. Gourmande, elle en attrapa un et en savoura la première bouchée.

— Je ne te savais pas si prude, dit Zelyan en arrivant derrière elle.

Ereyne se retourna, haussa les épaules, et reprit une bouchée de gâteau.

— Je préfère garder ma vie sexuelle privée et ne pas me mêler de celle des autres. Si tout le monde faisait comme moi il y aurait nettement moins d'intolérance dans ce monde.

— Et personne n'apprendrait rien des orgies expérimentales de Zeus. C'est un précurseur tu sais ? Il est allé sur des terrains où nul avant lui n'avait osé s'aventurer, et je ne parle pas d'Héra.

Ereyne pouffa, et secoua la tête. Elle n'avait pas envie de savoir ce que Zeus avait bien pu tester. En revanche elle s'intéressa à Héra, et aux raisons de son absence.

— Pourquoi as-tu interdit les épouses cette année ?

— Les partenaires, précisa Zelyan. Hommes ou femmes.

Ereyne rectifia.

— Bien, pourquoi as-tu interdit les partenaires ?

— Je serais passé pour un misogyne si je n'avais interdit que les femmes. On me reproche déjà assez souvent mon engeance strictement masculine.

Ereyne croisa les bras, sourcils froncés, et fixa Zelyan du regard. Il se moquait d'elle. L'homme lui sourit et répondit que la faute incombait à Lilith.

— Ton cher oncle va célébrer cette année, comme tous les dix ans, une tradition du coin : la chasse aux sorcières de Noël.

— La chasse aux sorcières de Noël ? Ben voyons !

Zelyan s'offrit le luxe de se préparer un thé sous le regard toujours assassin d'Ereyne avant de lui fournir l'explication demandée.

Voici très longtemps de cela, alors que les colons européens décimaient les cousins d'Ysun, malheureux chasseurs cueilleurs respectueux des esprits de la Nature, une vieille femme réunit une sororité et enseigna la magie noire à toutes les femmes présentes. Elles ensorcelaient leurs victimes par leur beauté et les tuaient sans pitié.

— Des sorcières, d'ignobles sorcières aux pouvoirs démoniaques qui refusaient de se soumettre aux joug des hommes et de passer leurs journées dans la cuisine. Elles n'obéissaient pas comprends-tu ? Certaines marchaient dans la rue, la tête haute, sans homme à leur côté. Elles ne se laissaient museler et certaines... certaines... certaines... certaines marmonnaient des incantations écrites sur des parchemins... Elles lisaient tu entends ? Elles savaient lire !

— Serais-tu en train de te moquer de moi ? demanda Ereyne.

— Un tout petit peu, répondit Zelyan. Il y avait bien des sorcières dans le lot mais beaucoup de femmes un peu trop indépendantes furent déclarées sorcières afin de mater le reste de la population féminine. Une femme qui pense c'est dangereux pour un homme stupide. Enfin, le plus gros conglomérat de sorcières fut découvert et 10 d'entre elles furent jugées et brûlées vives aux alentours de Noël il y a près de trois cents ans. Depuis, les sorcières restantes ont la mauvaise idée de commémorer cette triste fin tous les dix ans en semant la pagaille dans les environs. La dernière fois elles ont perturbé les grands courants des oiseux migrateurs. Il a plu de la fiente d'oiseaux pendant trois jours, plus de 50cm d'épaisseur dans toute la ville. Je ne veux plus jamais de dinde en plat principal à Noël.

Ereyne se retint de rire en imaginant la scène.

— Elles ont de l'humour.

— Lilith nettement moins. Il a manqué de tuer la compagne de Waban la dernière fois, pourtant elle n'est pas sorcière pour deux sous.

— C'est donc pour les protéger que tu leur as interdit de venir.

— Ca et éviter la pagaille de l'an dernier. C'est Noël, pas un concours d'infidélité.

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Merci d'avoir lu ce chapitre ! 

Axel.