18 décembre

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Bonne lecture ! 

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Zelyan eut raison, ce fut le calme avant la tempête, mais, contrairement à ce qu'il pensait, l'ouragan ne provint pas d'Ereyne. La jeune femme était trop tourmentée par ses pensées contradictoires pour nuire au reste de la maisonnée. Elle était au contraire un élément apaisant. Les discussions cessaient lorsqu'elle entrait dans une pièce et l'attention se tournait vers elle. Caron était particulièrement aux petits soins, il avait toujours une parole, un geste amical et Ereyne lui rendait bien ses gentillesses. Les deux jeunes gens développaient une relation sincère, presque intime, ce qui ne manquait pas de rendre Zelyan jaloux. Ereyne avait toujours un sourire pour Caron alors que lui devait se contenter de regards perplexes.

— Tu sais que c'est aussi un monstre ? lui dit-il un matin. Je l'ai transformé en un truc bizarre, c'était mon premier, et donc pas ma plus grande réussite.

— Il est avenant, honnête, et ne force pas les gens à agir contre leur volonté. C'est un amour.

— Si tu as envie qu'il finisse comme Natalya je t'en prie, poursuis.

Ereyne secoua la tête et posa une main sur le bras de l'homme. Elle lui demanda de l'épargner, il ne méritait aucune punition.

— Nous discutons beaucoup.

— J'ai remarqué.

— J'ai des milliers de questions, il y répond avec patience, il m'aide à accepter...

— Les changements ? Cette nouvelle vie ?

— Moi.

Zelyan ne trouva rien à redire, la compassion ne faisait pas partie de ses qualités. Dans un univers parallèle il aurait usé de son temps et mis son expérience à profit pour la guider mais ce n'était pas vraiment dans son caractère. Tout cela était si naturel pour lui qu'il ne se posait aucune question, c'était, voilà tout.

— Tant que tu t'acclimates, j'imagine que je dois me réjouir pour toi.

Ereyne répondit que les réjouissances n'étaient pas encore au programme. Parfois, au beau milieu d'une discussion, lui prenait l'envie de fuir à toutes jambes. En d'autres occasions elle imaginait sa vie dans une centaine d'années. Enfin, elle ne négligeait pas son envie de mettre la main sur une batte de base-ball et de tout détruire.

— La vie est faite de surprises non ? Qui sait ce que je ferai demain, ou dans cinq minutes ? lui dit-elle avec un petit sourire qui ne voulait dire qu'une chose : elle avait besoin d'un bon thé, et d'oublier.

Zelyan sentit la menace et se replia prudemment vers le salon. Zeus, dans sa grande mansuétude, pilotait les opérations de reconstitution du sapin. Assis dans ce qui était devenu son trône, il aboyait des ordres à ces « chiens à peine bons pour être esclaves ». John et Waban, concentrés sur la pose de guirlandes, tentaient de ne pas entendre ces insultes. Ysun et Svarog, pas vraiment concernés par ces insultes, décoraient la cheminée en bavardant. Les futilités étaient au menu. Chacun évitait soigneusement d'aborder les sujets fâcheux, pour le bien de tous. A une semaine de Noël, personne n'avait envie de finir embroché à côté de Natalya.

Depuis l'extérieur de la maison, la scène ressemblait à un téléfilm de Noël gay. Une bande d'hommes, sourires et paroles amicales aux lèvres, décoraient un sapin et une pièce dans la plus grande joie et bonne humeur. Un petit geste de tendresse par ici, un regard moqueur par là, ce scénario était à vendre à Hollywood. Pourtant, le cataclysme était imminent, mais personne ne semblait s'en rendre compte.

« Ding, dong » fit la cloche de l'entrée. Ereyne s'en fut ouvrir, et la paix disparut.

— Bonjour Ereyne.

— Papa ?

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Merci d'avoir lu ce chapitre ! 

Je suis désolée de sa faible longueur, mais je n'avais pas la tête à ça aujourd'hui. On vient de me proposer un poste, chose inespérée, bien payé, encore plus inespéré, mais qui est synonyme de ne plus voir mes enfants que les weekends donc je ne sais pas quoi faire. D'un côté je ne peux pas trop me permettre de dire non. De l'autre... mes petits monstres. Evidemment la seule offre d'emploi en six mois est à double tranchant, c'est ma chance habituelle. Bref si vous avez la solution je suis preneuse ! 

A demain ! 
Axel. 

A Christmas Zelyan TaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant