19 décembre

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Bonsoir ! 

Sans plus attendre le chapitre, je vous retrouve après !

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— Papa ?

L'homme, les cheveux gris, une barbe de la même couleur, lui sourit largement.

— Je me rappellerais avoir engendré une si jolie jeune femme.

Ereyne secoua la tête, éberluée. Elle hallucinait, il n'y avait pas d'autre explications. Cet homme, face à elle, était le portrait craché de son père, Adam. Il avait la même coiffure, les même yeux, le même nez, tout en lui était similaire. Et pourtant il ne la reconnaissait pas. Elle le détailla, et petit à petit quelques nuances apparurent : il avait moins de prestance, certaines mimiques étaient inhabituelles, et son sourire était... différent.

— Qui êtes-vous ?

— J'habite quelques maisons plus bas, répondit-il alors que toute trace de sourire avait disparu de son visage, à présent renfrogné. Je suis...

— Lilith ! Quel déplaisir de te voir, s'exclama Zelyan en apparaissant derrière Ereyne. Un renard a encore tué tes poules ?

— Un renard ? L'enfant de Satan oui ! Je sais que ce sont tes monstres qui ont fait ça !

La colère lui déformait le visage, Ereyne eut peine à reconnaître cet homme. Il ne subsistait plus de ressemblance avec son père. Zelyan passa devant elle, faisant de son corps un rempart entre elle et Lilith. L'homme était virulent, il râlait et pestait contre Zelyan, proférant de multiples menaces de mort et vociférant qu'il n'était pas impressionné par le monstre. Ereyne effectua prudemment un retrait dans la maison et s'éloigna pour passer un coup de fil. Plus anxieuse qu'à l'accoutumée, elle sélectionna son contact, et l'appela. Elle patienta quelques instants, plusieurs tonalités lui irritèrent l'oreille puis, enfin, une voix se fit entendre à l'autre bout du combiné.

— Bonjour ma chérie.

— Papa...

— Toi, tu es différente, et tu ne vas pas bien, dis-moi.

Il perçut son trouble, il devinait toujours ses sentiments. Adam était comme cela, empathie, prescient, presque devin. Il était pourvu d'une grande compassion et d'une générosité à faire pâlir les associations caritatives. Ereyne retint une larme, respira profondément pour se calmer, omit de mentionner sa blessure, et lui parla de l'homme sur le seuil de la porte.

— Il te ressemble comme deux gouttes d'eau, et il se prénomme...

— Lilith, compléta son père. Ereyne... Que fais-tu à Kane Hill ?

Ereyne sursauta, officiellement elle était à New-York pour passer Noël avec des amis. Personne mis à part son patron et quelques collègues n'étaient au courant de son séjour dans le Montana.

— Comment ?

— Je sais où vit mon frère ma chérie. Maintenant écoute-moi bien.

Mais Ereyne n'écouta pas, son esprit s'était perdu dans les souvenirs de son enfance, à la recherche d'un indice, d'un mot, d'une phrase évoquant l'existence de cet oncle. Rien ne lui vint, aucun morceau de mémoire ne corroborait ce discours. Lilith était aux abonnés absents.

— Ereyne, Ereyne !

Son père avait haussé le ton, elle ne l'écoutait plus, chose dont il avait horreur. Il insista et, lorsqu'il eut finalement son attention, lui ordonna de rester loin de lui. Il argua qu'il n'était pas en bons termes avec celui-ci et ne souhaitait pas voir la situation empirer via la manipulation de sa fille.

— Le passé et les rancœurs sont entre-nous, déclara-t-il, ne te mêle pas de nos histoires.

— D'accord père, s'entendit-elle répondre alors qu'un millier de questions se bousculaient dans sa tête.

En bonne fille, Ereyne allait obéir. Adam s'attarda ensuite sur les raisons de sa venue dans le Montana. Il accueillit avec peine et dignité la mort de Mary, précisant qu'il prierait pour son âme. Ereyne ne lui parla pas des circonstances autour du décès de la vieille femme, afin de le ménager. Il vieillissait un peu plus chaque jour et Ereyne n'avait pas le cœur à le navrer davantage.

— Quand vas-tu rentrer à New-York ?

— Je ne sais pas, je suis... dans une période incertaine.

— Tu es la bienvenue à la maison, nous sommes là si tu as besoin de nous.

Elle le savait, mais c'était toujours bon à entendre. Ereyne retrouva le sourire, le temps de la discussion du moins. Ce fut le cœur plus léger qu'elle raccrocha et retrouva les autres membres de la maison.

Zelyan racontait sa joute verbale à Zeus, Waban, Ysun et Caron. Lilith était reparti, vivant et vexé.

— Entre les nains de jardin chapardeurs, ses coqs étranglés, et la mort de la sœur de sa voisine, tout est de ma faute. Il m'accuse sans la moindre petite preuve, il jure et peste que je suis le mal incarné.

— Et il se permet de te le dire, ajouta Waban. Quelle témérité !

— Il est fou à lier oui, dit Caron. Il essaye régulièrement d'empoisonner les chiens. Heureusement que je les ai entraînés à ne jamais manger de nourriture que je n'ai pas validée au préalable. Le chat n'a pas eu autant de chance.

Les autres accueillirent la mort du chat avec une pitié unanime. La pauvre bête eut un éloge funèbre des plus poignants et sincères.

— Cet homme ose me traiter de monstre, je me sens offensé, ricana Zelyan tandis qu'il se rapprochait d'Ereyne pour lui passer un bras autour de la taille.

— C'est mon oncle.

Il fit brusquement plus froid à l'intérieur qu'à l'extérieur de la maison.

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Merci d'avoir lu ce chapitre ! 


Je tenais également à vous remercier pour tous vos conseils en commentaires du chapitre précédent. Je pense que je vais refuser le poste, j'ai d'autres pistes, moins généreuses, incertaines, mais plus confortables si elles se concrétisent (en termes de distance). 

Parmi les facteurs de décision un truc con : j'ai emmené mes petits monstres au parc et je ne sais ni comment ni pourquoi mais  je me suis retrouvée à pleurer en les regardant *faire de la balançoire*, genre c'était la dernière fois de ma vie. 

Je vais quand même demander s'il n'y a pas possibilité d'aménager un peu les horaires (et faire un peu de télétravail) mais je suis peu confiante. 

Dans tous les cas, merci beaucoup pour toute votre aide ! Je fus agréablement surprise par tant de réponses et autant de gentillesse, vraiment, merci ! 


Axel.


A Christmas Zelyan TaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant