23 décembre

357 88 25
                                    

Hello ! 


Promis demain ce sera plus joyeux ! 

Bonne lecture. 

---

— Fitz... est mort ? demanda Ereyne. L'homme qui fait la cuisine et le ménage chez toi est mort ?

— C'est un peu réducteur pour Fitz, il est l'homme qui facilite la vie de l'auteur. Dès qu'il y a une chose à faire, Fitz s'en charge, ce n'est plus de la magie à ce niveau-là, c'est de la facilité scénaristique. Mais oui, Fitz est mort. Il est l'homme de la situation, celui qui s'assure que le décor est parfait, les petites mains magiques qui s'affairent et rendent toute scène de film parfaite. Fitz quoi.

— Fitz est mort... Depuis longtemps ?

— Depuis que je l'ai tué.

Ereyne écarquilla les yeux et partit en quête d'un verre de vin chaud. Puisque Fitz était parfait, et mort, il devait bien y en avoir quelque part. Elle en trouva dans une casserole, mijotant doucement sur le feu. Fitz était parfait... et mort. Fitz était mort. Elle avait une côte étrangère dans le corps, par elle ne savait quel miracle aucune infection n'était en vue, et Fitz était mort. De toutes les absurdités, celle-ci était probablement la plus incroyable. Ereyne se servit une tasse du liquide brûlant et le but à petite gorgée. La chaleur qui s'infiltrait dans son corps était bien réelle elle. Elle était au moins certaine de cela.

— Tu vas boire toute la casserole ou je peux en prendre un peu ?

— Sers-toi.

Zelyan s'exécuta et commença une longue explication, un monologue qui ne semblait pas avoir de fin. Il était parti dans des rêves métaphysiques interminables. Il parlait, s'écoutait parler, plaisantait et riait à ses propres blagues. Fixé sur son discours, et sur sa boisson, il ne vit pas Ereyne quitter la cuisine pour le salon avant qu'Ysun ne lui en ait fait la remarque. Il la retrouva sur le canapé, blottie sous une confortable couverture aux couleurs de Noël. Elle regardait avec grand intérêt un large écran lumineux.

— Tu m'abandonnes pour un téléfilm de Noël ? J'étais en train de t'expliquer la différence entre Fitz et madame Foots, notre cuisinière européenne.

— Chut ! Je veux savoir s'il va la demander en mariage, s'entendit-il répondre sur un ton sec.

Il croisa les bras, boudeur, et s'assit à côté d'elle. Perspicace, il ne lui fallut que quelques seconde pour comprendre que le programme n'était pas du tout en lien avec les fêtes.

— Qu'est-ce que cette chose ?

— Chut ! C'est l'histoire d'une femme dont le cycle menstruel est hors du commun.

– Elle meurt tous les mois ?

— Elle se transforme en une personne différente pendant une semaine tous les mois. C'est la métaphore des règles la plus extravagante qu'il ne m'ait jamais été donnée de voir. J'admire l'originalité des coréens. Ils font preuve d'une créativité sans pareil.

— Je le constate, tu trouves cela plus intéressant que Fitz.

Ereyne lui intima de se taire, elle voulait suivre son épisode. Dans la cuisine, Waban et Ysun, rejoints par Zeus et Odin, grands rivaux devant l'éternels, se chamaillaient toujours.

— Tu entends leur boucan ? demanda Zelyan. C'est ça Noël.

Ereyne sourit.

— Mes parents sont retournés en Afrique pour les fêtes, c'est leur pèlerinage annuel. Ils partent pour le berceau de l'humanité, là où tout a commencé. Père dit qu'ils se ressourcent, qu'ils se rappellent tout le bien qui fut créé.

— Meurtre et viol ? Belles créations, répondit un Zelyan méprisant. Ton berceau du bien est aussi le berceau du mal.

— Certes, le meilleur ne peut exister sans le pire, il en va de l'équilibre du monde. Sans mal le bien n'existerait pas, et inversement. A nous de choisir sur quoi nous voulons agir, nous focaliser. Ma famille a choisi le Bien. Nous préférons nous attarder sur tout ce que ce monde a de bon à offrir plutôt que sur les horreurs de l'humain. Je préfère voir une femme tendre la main à un enfant, un homme offrir une miche de pain à un autre, regarder l'œuvre d'un grand peintre, d'un grand cinéaste...

— Que serait un bon Polansky sans la gamine violée à côté ?

— Prétendument Zelyan, rien n'a été prouvé. On ne peut nuire à la réputation d'un artiste sous prétexte d'accusations fallacieuses bien planifiées.

— Ma très chère Ereyne, c'est avec ce genre de remarques que l'on ouvre une voie directe vers le paradis aux pires enfoirés de la Terre.

— Mais voyons, ce genre de cas est très difficile à résoudre, c'est bien souvent parole contre parole.

— Et dans le doute, le bénéfice va au fils de crotal désossé qui s'est permis de tripoter des gamines.

— Prétendument, ces messieurs nient, ils sont accusés à tort, on veut leur nuire.

Zelyan la regardait à présent avec horreur. De toutes ses facettes, Ereyne, la douce Ereyne, ne lui avait jamais présentée celle-ci, et pourtant il la côtoyait quotidiennement depuis bientôt un mois. Il n'avait plus cette jeune femme pleine de douceur en face de lui mais une inquisitrice aux valeurs morales archaïques. Il en prit peur.

— Rassure-moi, tu plaisantes ?

Ereyne tourna la tête vers lui, sourit largement, et lui parla.

— Je n'ai pas d'enfants Zelyan, mais si un jour j'ai une fille, et si un jour elle me dit qu'un homme l'a touchée sans son consentement, tu peux être certain que ce monsieur disparaîtra de la circulation sans crier gare. La probabilité qu'une femme mente à propos d'un viol est tellement minime, et celle qu'un homme ait effectivement abusé d'elle est si grande, que je prendrai le risque sans aucun souci, sais-tu pourquoi ? Car ce n'est pas seulement le corps qui est touché, ce n'est pas une simple blessure, comme un coup de couteau ou une plaie par balle, c'est une déchirure de l'âme, une douleur qui ne partira jamais. Je maudis tous ces prédateurs impunis. Et... Elle s'interrompit. OH MON DIEU !

— Quoi ? Quoi ?

— C'est pour elle ! Il l'a sauvée ! OH MON DIEU

— Quoi ?

— La série abruti !

— Arrête les drama coréens.

---

Merci d'avoir lu ce chapitre ! 

A demain ! 

Axel.  

A Christmas Zelyan TaleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant