Princesse Oubliée partie 2.1

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Partie 2 : point de vue de Kalisa

Je me souviens du jour où Rollin m'a surprise dans les bois. J'étais assise sous un arbre en train de manger un fruit que j'avais cueilli à défaut de n'avoir pas réussi à voler du pain le soir précédant.

Je pensais déjà à ma vengeance à l'époque, et à la manière dont j'allais leur faire payer les atrocités qu'il avait fait à ma famille au sens large. Tantes, cousins, oncles... tous avaient péri comme mes parents et ma sœur. Il m'avait suffi d'un jour pour tout perdre et me retrouver seule.

J'avais dix ans et bien conscience d'être trop faible pour affronter le monde entier. Je n'avais aucun contact, personne pour m'aider.

Mais à peine avais-je fini mon maigre repas que mes pensées avaient été interrompues par un bruit de pas dans la clairière voisine. J'avais passé les dix minutes suivantes à l'observer depuis mon perchoir. L'envie de le tuer grandissait en moi, mais je m'abstenais, consciente de la différence de gabarit qui ne jouerait clairement pas en ma faveur.

Je gardais donc le silence, plutôt fière d'arriver à me faire discrète à ce point !

Mais voyant qu'il tournait en rond et ne montrait aucun signe de partir, je décidais de descendre de mon perchoir. Je m'étais vite lassée de le regarder faire ses rondes et plaçant des pièges pour les petits animaux, je notais dans ma tête de revenir les détruire demain – juste afin de l'embêter, petite vengeance dont je ne pouvais me passer – et je sautai à terre hors de son champ de vue. Malheureusement, une fois sur la terre ferme je marchai sur une de ces stupides brindilles qui jonchaient le sol de la forêt.

Tout d'abord prise de peur qu'il ne m'ait entendue, je comptais fuir, pourtant en regardant le sentier qui s'offrait à moi. Je remarquai les centaines de petites branches qui ne demandaient qu'à se faire piétiner pour perturber le silence de cet endroit.

Deuxième option, le combat. Bon OK, je ne faisais pas le poids face à lui... mais je ne pouvais pas non plus fuir...

Je fis volte-face sortant ma dague j'étais prête à tout donner pour garder de mon existence, un secret. Je savais que j'étais trop faible physiquement et que je manquais cruellement d'entrainement, tout comme je pensais en cet instant que seul l'un de nous deux allait sortir vivant de cet affrontement et j'étais bien décidée à ce que ça soit moi. Même si mes chances de gagner ce duel avoisinaient le zéro je n'allais pas me laisser faire.

C'est ce jour-là que j'ai appris ma leçon de combat la plus précieuse « les gens te jugent ».

Et il m'a jugé, il s'est retrouvé face à une petite fille fébrile et sans défense. Rollin a toujours eu un grand cœur. C'est sûrement pour ça qu'il a décidé de me prendre sous son aile avec Edina.

Et malgré leur inexpérience je suis bien forcé d'avouer que c'était de chouettes parents. Ils étaient toujours là pour moi, du moins quand je leur laissais savoir ce qui se tramait dans ma vie.

Évidemment, je ne pouvais pas leur révéler mes origines... je suis donc restée muette à la plupart de leurs questions.

Garder mon passé secret me semblait logique. Comment auraient-ils réagi s'ils avaient appris que j'étais une ocre qui, de plus, était originaire de leur propre ville.

Que serait-il advenue de moi s'ils avaient su ? M'auraient-ils tuée ? Enfermée ? Transformée en bête de foire ? Étudiée à des fins scientifiques pour comprendre mes pouvoirs ? Torturée pour assouvir leur soif de destruction envers ma famille ? Humiliée ? Condamnée à cause de mes origines ?

La seule chose qui est sûre, c'est qu'ils auraient profité du fait que j'étais trop jeune pour me défendre. La seule raison pour laquelle ils ne connaissaient pas mon existence était car j'étais issue d'une infidélité de ma mère.

Mon beau père, le roi, avait accepté de me garder dans le palais, mais m'avait cachée. Il ne fallait surtout pas que les discordes au sein du couple royal ne s'ébruitent. La situation politique commençait déjà à se fragiliser.

J'ai donc grandi dans le secret le plus total, cachée des yeux de tous. Les seules personnes qui avaient conscience de mon existence étaient : mon beau-père que j'appelais toujours Majesté, ma mère la reine Ilang, ma grande sœur ou plutôt demi-sœur Ludivine héritière du trône, mon père biologique qui m'avait rendue quelques visites – c'est celui que j'appelais réellement papa –, et la confidente de ma mère Octavia qui m'a été assignée comme nourrice car elle savait déjà pour la tromperie de ma mère.

Mon beau-père avait été des plus compréhensifs, il ne m'a jamais détestée. Je crois qu'il m'aurait volontiers fait passer pour sa fille et laisser une place dans l'ordre de succession si je n'avais pas tant ressemblé à mon père biologique. Et mon père biologique n'ad'ailleurs jamais était puni. Je soupçonne notre ancien roi d'en avoir fait autant que sa reine...

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841 mots 

joyeux noël 🎄 (pour ceux qui le lis au moment ou je sort le chapitre évidement😉)

voilà j'espère que ça vous aura plus, si tous ce passe bien je poste la suite demain. 

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