Chapitre numéro 13: Pluie battante.

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Je suffoquais, j'hurlais en silence sans que personne ne puisse m'entendre. Ma gorge, mes poumons et mon cœur me brûlaient indéfiniment. Je criais à l'aide tout en m'effondrant sur le sol froid. Je me recroquevillais sous le poids de la douleur. J'avais l'impression que mon cœur se décrochait de ma poitrine, qu'il s'évadait. Là, jonchée sur le sol je souffrais sans pouvoir rien faire, rien dire. Aucun son ne sortait de ma bouche, je n'avais aucun moyen de dire que j'étais présente, que pour, encore un instant j'étais encore en vie. C'est bel est bien dans ses moments là que je voulais en finir. En finir avec tout, ma vie et le luxe d'avoir une maladie qui vous rappelle tous les jours ce qu'est la notion de rester en vie.



Malgré le mal encré en moi je pus trouver la force de pianoter sur mon petit téléphone le numéro des pompiers, celui que je détestais appeler. Au fond de moi, j'espérais réellement qu'ils arriveraient au plus vite. La douleur avait triplée, elle était mille fois plus forte que la dernière fois. J'entendais fictivement le tintamarre de la sirène retentir dans ma tête, mes bras posés sur le sol t'enterrent inexorablement de soulever ma faible corpulence. Je n'y arrivais point, j'étais bien trop faible. Enfin le bruit des lourdes bottes se firent entendre, enfin ma porte s'ouvrait laissant place a trois grands pompiers vêtu de noir. Je les entendais me poser des questions aux quelles je ne pouvais pas répondre. Je me contentais d'essayer de leur faire n'importe quel signe, serrer leur main, cligner des yeux, hocher la tête mais mes forces m'avaient abandonnées une fois de plus. Je me retrouvais seule avec ma douleur, allongée sur une civière comme a ma grande habitude.



Pour une fois et ce depuis bien longtemps, j'étais restée consciente durant tout le trajet qui allait de mon appartement a l'hôpital. D'habitude en étend endormie dans la voiture, on ne possède pas la notion du temps qui passe, là, j'avais bien eus le temps de compter le nombre de clignotement vacillants des lumières posées au plafond. Une fois arrivée a l'usine de malade je m'attendais au même discourt, aux mes phrases, aux même mots. C'était toujours les même, quelque soit les médecins, a penser que ceux-ci se faisaient passer le mot sur ma maladie. Cette fois, au lieu de m'installer dans une chambre seule on m'avais disposé tel un vulgaire objet sur un fauteuil roulant, je ne comprenais pas. Comment allais-je rester quelques jours comme je pouvais le prédire sur un fauteuil menus de roues ? Un des médecins de garde qui venait de me faire des analyses venait de me les rendre, je me dirigeais péniblement vers l’accueil demandant de concrètes explications.



''Notre établissement ne vous a pas encore attribué de chambre personnelle car nous savons pertinemment que vos passages sont, comment dire, des passages éclairs, commençait la secrétaire.



- Comment cela ? Ma maladie, pour vous ne mérite pas d'avoir une chambre ? Honteux, c'est vraiment honteux et pitoyable de voir le traitement que vous infligez a certains de vos patients. Vraiment, je suis déçue de votre attitude. Merci pour cet accueil fort chaleureux.''



Sur ce coup de tête plein de rage je poussais sur me bras pour trouver une position verticale. Grâce aux dernières forces qui me restaient et a l'effet de la maline je pus sortir dignement de cet hôpital d'enfer. Je ne trouvais plus les mots pour dégager cette haine enfouie en moi. Je ne voyais pas comment extérioriser ma colère plus que comme je venais de le faire. Je savais très bien qu'au fond de moi c'était une action débile voir même inutile que je venais de faire. C'était tellement idiot que je commençais déjà a m'en vouloir. Je marchais bien trop vite, mes jambes commençaient a ne plus me porter. Je ralentis ma marche en espérant que personne ne m'ait suivie. Sur le long chemin du retour je mordillais mes doigts, j'avais froid, j'étais angoissée, je n'avais ni téléphone ni monnaie. Mes jambes allaient être mes seules amies.

Dans ma peau.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant