Le pipi au lit

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Encore une fois, cette nuit, c'est le froid qui a réveillé Maxime. Un froid envahissant, inévitable, impossible à repousser. C'est le froid d'un lit mouillé. Maxime a encore fait pipi au lit ...

Papa et maman disent que ça n'est pas grave, mais Maxime sait qu'ils préféreraient qu'il ne mouille pas son lit.

Habituellement, lorsqu'il faisait pipi au lit, il pouvait aller se coucher dans le lit de papa et maman. Lorsqu'il arrivait dans leur chambre, on lui enfilait un pyjama sec et on lui donnait la permission de se coucher avec eux. C'est là qu'il se sentait le mieux, bien au chaud entre les deux, imprégné de l'odeur de ses parents qu'il aimait tant.

Cette nuit, par contre, il n'était pas certain que ses parents acceptent. La nuit précédente, après avoir mouillé son lit, il était allé se coucher avec ses parents et avait fait pipi dans leur lit. Ils n'étaient pas du tout heureux. Pendant tout le petit déjeuner, ils avaient discuté de ce qu'il fallait faire. Puisque les deux ne semblaient pas d'accord, ils parlaient fort et Maxime avait eu de la peine de causer une dispute.

Cette nuit, il gisait donc dans son lit froid à se demander si on voudrait toujours de lui dans le lit parental. Il n'osait pas aller dans leur chambre pour quémander sa place favorite. Il se doutait bien qu'on lui refuserait. Il essaya donc de se réchauffer avec les bouts de draps encore au sec.

***

Éric ajustait sa montre-réveil afin qu'elle sonne au milieu de la nuit à 1 :00 heure. L'objectif consistait à réveiller Maxime et l'amener faire pipi aux toilettes, pour éviter qu'il mouille son lit. Parfois ça fonctionnait. D'autres fois, il mouillait ou bien avant ou bien après. La nuit dernière, après avoir mouillé son lit, Maxime était venu se coucher avec lui. Vers la fin de la nuit, il avait pissé sur lui. Toute la famille s'était finalement réveillée dans un lit mouillé. Éric se demandait si le jeu en valait la chandelle. Peut-être que Maxime n'était finalement pas prêt à contrôler sa vessie la nuit et que tout ce cirque emmerdait tout le monde pour rien : Maxime était tiré de force de son sommeil et se réveillait tout de même une nuit sur deux dans des draps mouillés. Souvent, lui et Josiane devaient se lever plus d'une fois durant la nuit et devaient se taper la corvée du lavage des draps.

Cette nuit-là, c'était son tour de se lever. Arrivé dans la chambre de Maxime, il fut surpris de le trouver réveillé. Lorsque l'odeur du pipi lui arriva aux narines, il comprit ce qui empêchait son fils de dormir. La veille, il s'était entendu avec Josiane pour dorénavant interdire à Maxime le lit parental, du moins jusqu'à ce qu'il contrôle davantage ses pipis au lit. Maxime gisait dans son lit et pleurait. Malgré son pyjama mouillé, Éric le prit dans ses bras, le consola et le réchauffa en le serrant sur lui.

Il ne pouvait tolérer voir son fils résigné à demeurer seul dans son lit en pleurant, parce qu'il avait fait pipi. C'était clair qu'il ne contrôlait pas la situation. Éric se sentait coupable, d'une certaine manière, d'avoir imposé des règles aussi strictes à Maxime. Il faudra en reparler demain à Josiane. En fait, c'était elle l'instigatrice de l'opération et c'était elle qui insistait pour persister.

Éric entrepris ensuite de mettre un pyjama propre à Maxime et de changer son lit.

***

Maxime avait eu vraiment peur de passer toute la nuit dans son lit mouillé. Heureusement, son papa était venu le changer. Il aurait préféré retourner dans le lit de papa et maman, mais son lit était tout de même mieux sec que mouillé. Et puis Éric l'avait rassuré : il n'aurait jamais à passer une nuit dans un lit mouillé.

Mais un doute subsistait dans l'esprit de Maxime. Il y avait ses draps bleus avec les bouffons et les blancs avec les oursons. Et si les deux étaient mouillés ? Il s'endormit quelque peu angoisser, se demandant ce qui arriverait s'il faisait pipi dans les draps oursons, une nuit comme celle-ci, alors que les draps bouffons sont déjà mouillés. Mais pourquoi rêver à une chose pareille, puisque Éric lui a dit qu'il ne serait pas obligé de dormir dans un lit mouillé. Maxime, dans son rêve, avait tout de même peur. Peut-être parce qu'il ne connaissait d'autres draps et que désormais le lit de papa et maman lui était interdit. Peut-être aussi parce qu'il sentait venir une autre envie de pipi et qu'il avait peur de ne pas se réveiller avant qu'il ne soit trop tard. Alexandre, son ourson, qu'il serait bien fort dans ses bras, l'aiderait à se réveiller au bon moment. Mais voilà que cette envie se faisait de plus en plus menaçante. Maxime avait vraiment peur de faire encore pipi, mais il lui semblait de plus en plus impossible d'éviter l'inévitable.

Au départ, les premières gouttes ne mouillèrent que l'entrejambe de sa culotte de pyjama. Il avait très peur de ce qui arrivait, mais ne pouvait rien faire pour s'arrêter de faire pipi. Dans son rêve, il se voyait couché sur le ventre. Il serrait de plus en plus Alexandre dans ses bras, comme si son ourson pouvait l'aider à se contrôler. Petit à petit, il sentit le pipi se répandre sur son ventre et ses cuisses. Les premières sensations n'étaient pas désagréables, car c'était encore tout chaud. Puis, ça remontait encore et encore, il sentait que le pipi remontait un à un les boutons de sa chemise de pyjama. Déjà la sensation n'était plus très bonne.

Et puis, le sursaut. Non ! Ce n'était pas qu'un rêve. Son pipi continuait à couler et inonder son lit avec les draps oursons. Non ! je veux pas ! et il se mit à hurler et pleurer.

Cette fois, c'est maman qui fit irruption dans sa chambre. - Qu'est ce qu'il y a chaton ? - J'ai ... j'ai fait pipi dit-il en pleurant. - Ce n'est pas une raison pour pleurer comme ça ! - J'veux pas dormir dans mon lit mouillé - Mais non chaton. C'est presque l'heure de se lever. Viens finir la nuit dans notre lit. - Si je fais encore pipi, allez vous me disputer ? - Mais non chaton.

Josiane lui enfila son troisième pyjama de la nuit et l'amena dans son lit. Maxime se rendormit aussitôt.

***

Éric et Josiane devaient rediscuter de tout cela.

Éric trouvait que, si Maxime était prêt à contrôler sa vessie durant la nuit, il serait déjà propre. Il n'était pas surprenant qu'il soit incapable de se contrôler la nuit car il éprouvait encore certaines difficultés à demeurer propre le jour.

Il pourrait mettre des couches pendant encore six mois ou un an et puis on réessayerait. Peut être que ce deuxième essai serait le bon et qu'il deviendrait propre en quelques nuits seulement. Et puis, à l'évidence, Maxime était de plus en plus angoissé par la peur de devoir coucher dans un lit mouillé.

Josiane, quant à elle, croyait toujours qu'il fallait persister. En remettant des couches à Maxime, ce dernier ne s'apercevrait jamais de l'instant où il commençait à faire pipi au lit, parce que les couches absorbaient tout et le gardaient au sec et au chaud, même pendant qu'il faisait pipi. Elle était également convaincue que les nombreux petits accidents que Maxime pouvait avoir pendant la journée pouvaient être reliés à un certain laxisme encouragé par le port de couches la nuit. En effet, Maxime, à deux mois de son quatrième anniversaire, faisait souvent pipi et même parfois caca dans ses culottes, surtout lorsqu'il était l'extérieur de la maison. À la garderie, lorsqu'elle revenait le chercher, on lui remettait souvent un sac de plastique avec les vêtements souillés de Maxime. Elle devait toujours s'assurer qu'il dispose d'un change supplémentaire à la garderie.

Finalement, la solution proposée par Josiane consistait à persister à ne pas lui mettre de couches et, s'il mouillait son lit, on lui permettrait de venir se coucher avec maman et papa, mais avec un "pull-up". Cette solution possédait au moins l'avantage de permettre à Maxime de poursuivre son entraînement à la propreté, tout en lui évitant trop de stress.

MaxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant