Julie

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Maxime demeurait bien anxieux de ce qui lui arriverait. La nuit précédente, on lui avait finalement permis d'aller dans le lit de ses parents, mais c'était seulement parce que la nuit était presque terminée. Il aurait tant aimé demeurer au sec la nuit comme Éric et Josiane. Mais il ne se réveillait pas lorsqu'il faisait pipi. Ou encore, il se réveillait trop tard.

Éric était un petit garçon solitaire, voire un peu renfermé, gêné avec ceux qu'il connaissait mal. Il n'avait pas trop d'amis, mais ceux qu'il choisissait lui demeuraient fidèle. Il était en fait très attachant, attentionné auprès de ses plus proches. Peu turbulent, il préférait les jeux sans bousculade. Plus petit, il avait la réputation de pleurer pour tout et pour rien.

À presque 4 ans, il devenait un grand garçon et apprenait à exprimer ses frustrations autrement que par les pleurs. Il demeurait par contre anxieux et avait souvent besoin d'être sécurisé. Il s'aventurait peu dans les nouvelles expériences et demeurait souvent craintif à essayer de nouveaux jeux, de nouveaux sports. Par contre, lorsqu'il avait franchi ses premières craintes, il pouvait se tirer d'affaire très bien. Par exemple, à deux ans, il pleurait aussitôt qu'il recevait quelques gouttes d'eau au visage. À trois ans et demie, après plusieurs cours de natation, il commençait à nager le crawl avec passablement de style et il était capable d'aller toucher au fond de la piscine publique, dans sa partie profonde. D'ailleurs, la dernière fois qu'il était allé à la piscine publique, avec le groupe de la garderie, il avait donné une frousse à bien des gens.

Il avait convaincu Mélanie de lui prêter sa chaîne ornée d'un médaillon. Au grand désarroi de cette dernière, il l'avait lancé dans la partie profonde. Mélanie qui crût à un mauvais tour, s'était mise à hurler. Maxime avait aussitôt plongé pour récupérer le précieux objet.

Lorsque tout le monde s'est retourné, ils ont aperçu une petite fille qui hurlait et un très jeune enfant qui s'était lancé, sans doute inconsciemment, dans la partie profonde de la piscine. Tous ont appelé à l'aide. Le sauveteur ne regardait pas Maxime lorsqu'il a plongé, toutefois, lorsqu'il aperçut l'enfant au fond de la piscine, il a gardé son sang-froid et l'a observé attentivement. Il savait qu'un enfant ne sachant pas nager ne fonçait jamais tête première vers le fond d'une piscine. En plus, il avait des mouvements bien coordonnés. Il était tout de même anxieux car rares étaient les enfants aussi petits qui avaient l'habilité nécessaire pour aller au fond de la piscine. La plupart, même à un âge plus avancé, avaient de la difficulté à toucher un fond d'un mètre avec leur main. Lorsque l'enfant remonta, il reconnut son ancien élève et il fut soulagé. "Ça va, tout le monde ! pas de panique. Le petit se débrouille mieux que la majorité d'entre vous"

Maxime avait la chaîne de Mélanie autour du cou et remonta tranquillement par l'échelle de la piscine. Mélanie était soulagée d'avoir retrouvé sa chaîne qu'elle croyait perdue quelques secondes plus tôt. Elle avertit tout de même Maxime qu'elle ne voulait plus qu'il fasse une chose pareille.

Manon, l'animatrice de la garderie, n'en revenait pas. Comment ce petit garçon pouvait être capable d'aller au fond de la partie creuse de la piscine, alors qu'elle même était incapable de le faire ! Trente minutes plus tôt, il avait fait caca dans son costume de bain. Trop embarrassé pour le dire, il était simplement venu rôder autour d'elle dans l'espoir d'attirer son attention. Il était venu s'asseoir à côté d'elle et lui avait parlé de sa Maman qui faisait des courses à la nage. "Maxime, as-tu fais caca ? Ça ne sent pas très bon !" Avec une moue de circonstances, il avait opiné de la tête. Elle avait dû lui laver les fesses en plus de laver le costume de bain, puisqu'elle n'en avait pas apporté de rechange. Elle trouvait ce petit bien étonnant. Très attachant, quoiqu'assez renfermé et un peu bébé pour son âge. Bien qu'il allait avoir quatre ans bientôt, plusieurs auraient cru qu'il venait tout juste d'avoir ses trois ans. Petit et frêle, avec sa figure ronde et ses cheveux fins, blonds, coupés droits, ses grands yeux bleus, on disait de lui qu'il gardait sa figure de bébé. Surtout lorsqu'on l'apercevait avec le fond de culotte mouillé de son dernier pipi, on jurerait un gamin au début de ses trois ans. Son langage et sa diction avaient par contre peu de rapport avec son physique. C'est lorsqu'il s'exprimait, que l'on comprenait qu'il était plus âgé.

MaxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant