"T'aurais pu me demander le pot !"

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Éric venait de coucher Maxime. Ce dernier s'était endormi pendant qu'il lui lisait son histoire. Éric avait couvert Maxime, et était tout doucement sorti de sa chambre.

Josiane était dans la salle de séjour et lisait des revues.

- Ah ! ce qu'il était fatigué ce soir !

- Oui, et il a encore mouillé sa culotte trois fois aujourd'hui.

- Si tu as de bonnes idées pour régler le problème fais m'en part, ne te gêne pas.

- Justement, ici on dit et je cite « Ne vous laissez pas tenter par un retour aux couches »

D'un mouvement désinvolte, Josiane plia la revue de manière à ce qu'elle demeure ouverte à la bonne page et la lança sur la table pour qu'elle arrive à portée de main d'Éric. Ce dernier la saisit. Avant même de regarder le contenu dont Josiane voulait lui faire part, il redéplia la revue pour en regarder la page couverture. C'était le « Marie-Claire ». Il retrouva la page où on invitait les parents à ne pas se laisser tenter par « un retour aux couches ».

- Ah ! C'est une pub de Pull-ups !

Éric reprit la revue et la relança sur la table pour qu'elle atterrisse aux pieds de Josiane.

- Mais franchement ! Tu aurais pu au moins lire leurs explications...

- Voyons Josi ! Ne tombe pas dans le panneau ! La seule chose qu'ils ont en tête c'est vendre plus de leurs trucs. Tu devrais le savoir. Tous les arguments contre leur thèse ils ne les mentionneront pas ! De toutes façons, ne trouves-tu pas que c'est exactement ce que nous faisons ? Je me demande parfois ce qui nous retiens de ne pas lui remettre des couches. Encore ce matin, à mi-chemin entre la maison et la garderie, il a fait caca dans sa culotte. J'ai dû rebrousser chemin, le laver, lui remettre des vêtements propres, rincer ses vêtements souillés et refaire le chemin jusqu'à la garderie. Finalement, je suis arrivé en retard à ma première réunion.

En fait, Éric trouvait qu'ils suivaient à la lettre la recommandation de la pub : ils ne s'étaient pas laissés tentés par un retour aux couches. Du moins, pendant le jour.

- Ne trouves-tu pas que nous devrions consulter un médecin à ce sujet ?

- Justement, c'est ce que j'ai demandé à Manon à la garderie le dernier soir où je suis allé le chercher et elle m'a dit qu'il était peut-être un peu tôt pour conclure à un problème.

- Ah justement j'oubliais, demain, je dois demeurer plus tard au bureau, pourras-tu aller chercher Maxime à la garderie ?

- Faut-il que je m'occupe de lui demain matin également ?

- Euh ... oui, je dois également entrer tôt, tu le sais on est sur un gros contrat.

- Ça va, ça va ...

Éric s'était replongé dans son roman de Pennac. L'histoire l'avait complètement avalé et il en avait oublié les soucis du lendemain.

***

Fidèle aux habitudes de la maison, Éric s'était levé un peu plus tard que Josiane. Il se chargeait toujours de préparer Maxime pour la journée et de l'amener au service de garde. La première chose qu'il faisait en se levant, c'était tirer Maxime du lit.

Ce matin-là, Josiane avait déjà tenté un premier essai sans trop de succès. Maxime avait décidé d'opposer résistance :

- Non ! Je ne veux pas me lever, je ne veux pas aller à la garderie.

- Alors tu vas demeurer seul ici toute la journée ?

- Non ! Toi aussi tu vas rester.

- Tu le sais Maxime ! Il faut que j'ailles travailler pour gagner des sous.

MaxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant