Quand le daron réalise

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Un soupir frustré s'échappe de mes lèvres et mon cœur se met à battre plus rapidement. Mentir c'est facile, mais quand mon père le découvre, je déteste ça. Je retrouve toujours cette étincelle de déception dans ses yeux qui m'enchaîne à cette satané culpabilité.

Mon cerveau fuse; et rapidement je liste comment il aurait pu découvrir la présence de mes invités surprises. Il n'y a pas trente mille solutions :

– Wendy a poucave ? Je me plains.

Mon père me tourne le dos pour allumer le gaz et mettre de l'eau à bouillir. Lorsqu'il se retourne et me fait face, ses traits sont tirés et ses sourcils froncés. Je vois bien que les muscles de ses épaules se tirent, crispés. Je me sens légèrement coupable, mon père est crevé : ses cernes en sont la preuve et moi, imbécile comme je suis, je lui rajoute des problèmes sur le dos.

– Wendy n'a rien dit. J'ai juste trouvé une robe sur ton lit défait.

Je cligne des yeux plusieurs fois. Lucy l'a oublié. Silencieusement je l'insulte, je m'énerve contre elle. Quelle conne sérieux. Parce que sa robe à ce moment là, j'en suis certain; va me bousiller ma vie sociale. Il ouvre le placard pour y prendre un paquet de pâtes : ses mouvements secs témoignent de son énervement. Je décide de ne pas répondre, par pure sécurité, mon père a une fâcheuse tendance à s'énerver d'une façon démesurée pour une simple réplique mal préparée.

– Explique moi comment elle a pu rentrer à la maison, alors que tu étais privé de sortie. Et tu sais très bien que ça fonctionne dans les deux sens, c'est-à-dire, personne à la maison non plus.

Son ton de voix est menaçant et je suis pris de frissons d'effrois. J'hésite à lui répondre sincèrement...si je le fais je risque d'aggraver mon cas. En plus j'ai l'impression qu'il ne sait pas pour Cobra. J'entends les pas pressés de  ma petite sœur dans les escaliers et en nous regardant elle s'affale sur le canapé en cuir, son téléphone en main. Sa présence m'énerve.

Finalement j'essaye de me dépêtrer comme je peux. Je lui raconte que c'est mon amie qui m'a appelé, qu'elle était seule, triste et avait des problèmes familiaux. Mon mensonge a l'air de fonctionner car je vois le visage de mon père devenir plus avenant, jusqu'à ce que Wendy intervienne.

– Y avait pas qu'elle.

Mon père reste bouche bée. Moi j'ai qu'un envie, c'est de lui faire bouffer son smartphone.

– C'est quoi ton problème, grosse mytho!

Ma petite sœur m'ignore volontairement en sifflotant et je manque de venir lui arracher ses cheveux qu'elle a passé deux ans à faire pousser. Mes poings se serrent. Je suis dead.
Il pousse un long soupir et je sais déjà qu'il n'y aura pas de point retour. Mon père est énervé et la sentence va être à la hauteur de sa colère.

– En plus vous étiez plusieurs ? Tu te fous de la gueule du monde sérieux... 

– P'pa ...

– Je m'en fiche Natsu. Tu as bientôt dix-huit ans et tu n'arrives toujours pas à respecter une simple règle de savoir vivre ! Et le divorce avec ta mère ne justifie pas ce comportement..C'est pas possible.., on peut pas continuer comme ça... alors je vais faire comme si tu avais dix ans tu vois..je te prends ton téléphone et tu es privé de sortie pour deux semaines supplémentaires, que tu respecteras bien entendu.

TrémolosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant