ANNONCE: Dans ce chapitre a lieu une ellipse dans le temps (donc nous sommes un mois plus tard, genre au match = plus de plâtre pour notre Natsu). 🥳🥳
______________________________– Victoire de Tartaros ! De vingt-deux points. Magnolia est disqualifiée.
La voix criarde de l'arbitre résonne dans mes tympans. Mon cœur se serre douloureusement, j'étouffe. Ma trachée se resserre, ma respiration devient sifflante. Le goudron stocké dans mes poumons m'empêche de respirer correctement.
Putain. 'Fait chier. Ma transpiration dégouline de mon crâne à mes tempes, lente, chaude, elle s'incruste dans ma peau. Je regarde le plafond, les projecteurs me niquent les yeux, mes oreilles bourdonnent. Le public crie.
Je ne regarde pas mes coéquipiers. Le sentiment qui nous assaille est le même pour tous. La honte. La rage d'avoir perdu. La tristesse aussi, de s'arrêter à ce niveau du tournoi alors même que l'année dernière nous en étions les premiers. Le silence de notre côté est flagrant, significatif.
Je n'ose pas non plus regarder mon père dans les gradins. J'imagine sans peine son sourire compatissant, coincé et indécis entre la pitié et la grimace. Et Lucy, que j'ai invité. Et mes coéquipiers qui comptaient sur moi. Et Minerva aussi, qui nous a entraîné.
Mes dents grincent, ma mâchoire se serre, mes poings me démangent. Je n'ai subitement qu'une envie ; exploser la gueule de ce Jackal de merde. Déformer le sourire si fier qu'il arbore, lui enlever des mains la coupe qu'il brandit dans les airs.
Cobra pose sa main sur mon épaule, sa poigne est forte et me fait reculer.
– Aller Nat...c'est bon, va pas chercher la merde. Ils ont gagné, on a perdu. Accepte.
Mon regard s'attarde sur lui ; avise ses joues rougies, ses yeux brillants, ses muscles tendus. Il est dans le même état que moi, il rage d'avoir perdu, il sait que Jackal nous nargue. Pourquoi ne comprend-t-il pas ?
– T'as vu comment il se fout de nous, ce batard ?
Mes dents viennent mordre ma lèvre inférieure. Ma colère ne s'affaiblit pas, non, elle ne fait qu'accroître. Mais Cobra reste à mes côtés, la trace de sa main sur mon épaule s'éternise, comme pour me rappeler de me contenir, d'agir dignement, d'accepter notre défaite.
– Laisse j'te dis. Il en vaut pas la peine.
Et quelques poignées de mains cinglantes plus tard, d'applaudissements et d'humiliation, l'équipe sort des projecteurs.
Le retour dans les vestiaires est silencieux. La défaite pèse lourd sur nos épaules affaissées. Le regard vissé au sol, je n'arrive pas à garder la tête haute. C'est trop dur. Après tant d'heures de travail, après tant d'acharnement. Les larmes me montent aux yeux. Merde.
J'aurais dû jouer plus finement. J'aurais dû être un support pour mes coéquipiers.
Une main tape mon crâne suant.
Le visage énervé de mon coach m'apparaît. Les sourcils froncés, les yeux qui lancent des éclairs. Son aura effrayante envahit l'espace étroit du couloir que nous traversons.
– Tu nous fais quoi, là ?
Mon regard se plante au sol, trop gêné, trop embarrassé. Son soupir ennuyé me tue. Et la mine déterminée, Minerva pose ses mains sur ses hanches et nous observe, tour à tour, de haut en bas.
– La tête haute. Le regard droit.
Sa voix est tranchante, son ordre sans appel. Immédiatement, presque tout le monde se redresse, se concentre sur notre coach. Et après nous avoir fait signe d'entrer, les premiers avancés pénètrent dans les vestiaires.
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Trémolos
FanfictionNatsu, adolescent de 17 ans réalise que la vie; c'est pas droit, c'est pas fluide, c'est pas parfait. Et que des milliers d'émotions, de rencontres et d'événements viennent la bousculer, sans rien lui demander. (Les personnages appartiennent à l'uni...