10 - Des histoires à clarifier

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— Je te cause même pas et tu viens m'agresser, espèce de taré !

Ils se fusillaient du regard, tous deux se refusant de baisser les yeux.

— Bon, je vais être clair avec toi. T'approche plus de Yumi, compris ? Des gamins comme toi, elle peut s'en passer. D'ailleurs, on est ensemble, elle et moi, tenta-t-il.

À ces mots, Ulrich ne put réprimer un rictus moqueur, ce qui eut l'effet de mettre davantage William sur les nerfs.

— Bizarre parce qu'elle m'a dit le contraire ce matin.

Ce fut avec un sourire victorieux aux lèvres qu'il lui tourna le dos et s'en alla. Le beau ténébreux grogna entre ses dents, poings serrés et bouillonnant de rage.



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— Pour tout te dire, ça m'a fait du bien qu'on se soit reparlés.

Libérant un long soupir, Yumi se posa sur son lit, le téléphone collé à son oreille.

— Je savais bien que vous n'alliez pas rester fâchés éternellement.

La japonaise sourit.

— Alors, vous vous êtes dit quoi ?

— Bah... en fait, il voulait me dire quelque chose mais ça avait sonné, alors il a pas pu.

— Ah, dommage. Il te le dira demain, peut-être.

— Mouais, j'espère.

Un silence prit place avant qu'Aelita ne poursuive avec assurance :

— Ulrich et toi êtes faits pour être ensemble, Yumi.

La japonaise réfléchit longuement. Son sourire s'accentua tandis que son regard brillait.

— Je me rends compte que... je ne peux pas l'oublier.

De derrière son écran, Aelita sourit également. Ce genre de discussions n'était pas habituel entre elles, entendre sa meilleure amie se livrer un minimum sur ce qu'elle ressentait lui faisait toujours ce petit effet.

— Je suis contente que tu t'en sois rendu compte.

Elles continuèrent à discuter pendant un bon moment avant de se souhaiter une bonne nuit comme à leur habitude.

Yumi s'apprêtait à se coucher quand elle entendit des pas dans la maison. Il faisait déjà très tard alors elle se demanda de qui il pouvait s'agir. Elle sortit de sa chambre et constata qu'il s'agissait seulement d'Hiroki qui se dirigeait vers la sienne.

Bah alors, tu dors pas encore, toi ?

Le jeune garçon se tourna vers sa grande sœur.

— Non, j'avais un peu soif alors je suis parti me chercher un verre d'eau, se justifia-t-il.

— Grouille-toi pour te mettre au lit, il est déjà vingt-deux heures passées.

— Tu peux bien parler, toi-même tu dors pas !

— Mais moi je suis plus grande que toi. Par conséquent, je sais mieux me retenir pour ne pas m'endormir en cours.

Elle était sur le point de refermer sa porte quand elle l'entendit murmurer :

— Sûr, t'étais au téléphone avec ton chéri...

— Qu'est-ce que tu viens de dire ?

Hiroki tenta de courir rapidement en direction de sa chambre mais ses petites jambes eurent raison de lui. Yumi l'attrapa par le col.

— Qu'est-ce que tu viens de dire, Hiroki ? redemanda-t-elle plus sévèrement.

— Repose-moi au sol d'abord !

Yumi poussa un grognement mais s'exécuta sans histoires.

— J'ai dit que t'étais au téléphone avec ton chéri, répéta le jeune asiatique en roulant des yeux.

— Hiroki, je t'ai déjà dit qu'Ulrich et moi, c'est...

— Qu'est-ce que tu me chantes encore ? Je parle pas d'Ulrich.

Cela eut l'effet d'étonner encore plus Yumi qui ouvrit grand ses yeux.

— Euh... Tu parles de qui alors ?

— Arrête ton cinéma, sœurette ! Tout le monde à Kadic le sait. Tu sors avec ce garçon là, celui qui est dans la même classe que toi.

Cinq secondes de réflexion suffirent à Yumi pour comprendre qu'il faisait allusion à William. Elle bafouilla, perplexe, cherchant à analyser les propos de son petit frère.

— Hein ?! Mais, attends...

— Je l'aime bien, Ulrich, la coupa Hiroki. Mais ça ne m'étonne pas que tu l'aies recalé pour un autre, tu as tellement mauvais goût ! Allez, bonne nuit sœurette.

Il s'éclipsa sans laisser Yumi placer un mot de plus. Une mine surprise et agacée se peignit sur la face de cette dernière.

— Quel morveux celui-là ! C'est qu'ils vont tous commencer à me saouler avec cette histoire, souffla-t-elle en retournant vers son lit. William par-ci, William par-là, stop !

La nuit fut longue et le sommeil léger tant sa hâte d'être au lendemain pour mettre un terme aux rumeurs était grande.





Prochain chapitre : « Le grand moment »

Copains et puis c'est tout | Code LyokoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant