Chapitre 9

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Les portes de l'ascenseur dans lequel nous nous trouvons depuis ce qui me semble être une éternité s'ouvrent enfin et nous apercevons un vieillard sur le palier. C'est un de mes voisins les plus âgés et, malheureusement (ou plutôt heureusement dans ce cas précis), il a quelques petits soucis de mémoire.

L'homme nous dévisage tous les deux, Matteo étant toujours au sol. Ce dernier tente tant bien que mal de se relever en se frottant l'arrière du crâne. Mon voisin semble abasourdi en nous voyant.

"Heu...Bonjour! je tente, essayant de détendre l'atmosphère. Vous montez?

- Ah, non je descends."

Avant même que je n'aie eu le temps de répondre quoi que ce soit, Matteo appuie rapidement sur le bouton "fermetures des portes", comme nous l'indique la voix robotique de l'ascenseur. Les portes de se referment et je ne peux retenir un soupir de soulagement. Que je regrette tout de suite car à présent, Matteo (qui tient toujours un couteau suisse dans la main) et moi sommes seuls dans un endroit restreint en taille. Instinctivement, je recule mais cette technique ne fonctionne pas très longtemps car je me cogne presque directement au miroir se trouvant derrière moi. Il y a quelques secondes de silence puis il se rapproche de moi d'un coup. Sérieusement, c'est là journée nationale du psychopathe aujourd'hui?!

"Matteo, tu vas poser ce couteau par terre, dis-je."

Il range son arme dans sa poche. Bon, je vais me contenter de ça.

"8ème étage" nous indique la voix robotique.

"Ouverture des portes"

Je me précipite à l'extérieur, Matteo sur mes talons et nous nous dirigeons vers mon appartement.

"Je te préviens ça sert à rien d'essayer de me retenir de partir. Premièrement, tu te mets en danger; deuxièmement, tu vas pas pouvoir me garder toute ta vie, même si, je l'avoue, je suis l'homme idéal, tente-t-il pour me convaincre. Et troisièmement, tu m'emmerdes.

- Justement, c'est un peu mon but, je réplique.

- De toute façon, je réussirai à sortir, déclare-t-il malicieusement.

- A ta place, je n'en serais pas si sûr.

- Et à ta place, je ne m'embarquerais pas dans cette merde.

- Tu pourrais être un peu plus précis dans tes propos s'il-te-plaît ?

- Crois-moi, tu ne veux pas en savoir plus.

- Si.

- Cool, alors j'ai une sorte de patron qui attend de l'argent de ma part régulièrement. C'est tout ce que tu as besoin de savoir.

- Et donc ? Je fais pas le rapprochement là...

- Alors c'est ton problème.

- Bon, tu m'expliques!?

- Je t'ai déjà dit que tu n'auras pas d'explication donc lâche l'affaire. Fais simplement ce que je te dis et tu n'auras pas d'ennuis.

- Bah, bien sûr! Je vais faire aveuglément confiance à un parfait inconnu, soit dit en passant cambrioleur, et le laisser me dicter ce que je dois faire!

- Fais ce que je te dis et je serai le seul à être en danger, fais en à ta tête et on sera tous les deux dans la merde. Ton choix. Sache juste qu'ils sont déjà à nos trousses.

- Mais qui "ils" ?

- Je te laisse faire "le rapprochement", comme tu le dis si bien."

Sur ce, il ouvre la porte d'entrée et entre dans l'appartement, me laissant seule dans le couloir. Je n'avais même pas remarqué que toute la discussion s'était déroulée à l'extérieur, et que d'autres personnes auraient pu nous surprendre. Je me retourne rapidement pour vérifier que l'endroit est vide, puis entre à mon tour dans mon appartement.

Voyant que le salon est vide, je m'installe sur le canapé en tailleur et commence à réfléchir sur ce que monsieur-je-sais-tout-mais-toi-tu-ferais-mieux-de-rien-chercher-à-comprendre-mais-je-fais-ça-uniquement-pour-ton-bien-hein m'a dit auparavant. Qui sont ces "ils" et que veulent-ils précisément à part transformer ma vie en enfer? Pourquoi pile moi? Et pourquoi devrait-il partir à cause de ça? Avant, je me disais que ma vie était ennuyeuse, que j'aimerais un peu d'aventure. Je pense que j'ai été servie. Je donnerais tout pour retrouver ma petite vie banale d'avant toute cette histoire. Je suis perdue. C'est à ce moment que j'aimerais avoir quelqu'un à qui je peux me confier. Je n'ai pas de parents présents pour moi au quotidien, pas de frère ou de soeur; je suis seule. Je ne peux pas le raconter à Chloé, qui est ma SEULE amie. Je suis toute seule dans cette merde, comme le dirait Matteo et, pour une fois, je dois avouer qu'il a raison. Je dois me débrouiller sans l'aide d'autrui.

Finalement, il n'avait pas tort quand il disait que je suis une gamine. Je n'ai aucune expérience. Je n'ai jamais rien essayé sans l'accord de mes parents. Donc évidemment, pas de soirées, pas d'alcool ni d'aucune autre substance qui pourrait me faire sortir de mon état normal, pas de notes en dessous de 15, pas de robe courte, de jean déchiré, de maquillage à part pour les grandes occasions où je partais avec mes parents dans un endroit chic. Une fille de mon âge pourrait dire "Mais comment tu fais pour vivre comme ça? Genre moi c'est toute ma vie les soirées entre potes, l'alcool, la drogue, les concerts jusqu'à 3 heures du mat'!". Eh bien voilà, moi, je ne suis pas comme ça. Mais je rêve tellement d'un peu de changement! En y réfléchissant bien, je n'ai même de vrais amis, à part Chloé, qui tente d'ailleurs dès qu'elle peut de me "décoincer". Mais je trouve toujours une excuse pour ne pas aller aux soirées des gens "populaires", qui font tout pour plaire aux autres, même si ça n'a aucun sens. Ils portent un masque qui plaît à tout le monde, cachant leurs réelles émotions derrière cette image faussement parfaite.

Soudain, je repense aux personnes bizarres devant mon immeuble qui avaient l'air de me suivre. Je les avais complètement oublié! Auraient-ils un lien avec ce que m'a raconté Matteo? Je suis coupée dans mes réflexions par un craquement de parquet à ma droite. Je relève la tête, sachant pertinemment face à qui je vais me trouver.

"Quelque chose ne va pas? m'interroge-t-il

- Si, si, tout va pour le mieux! je réponds ironiquement. Pourquoi?

- Tu as l'air malade. Enfin bref, du coup, tu veux m'aider à te sortir du merdier dans lequel tu t'es foutue ou pas?

Il ne pourra donc jamais construire une phrase sans utiliser le mot "merde" ou un mot de la même famille!?

- Ok."

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Coucou les loulous!

Je suis vraaaiiiment désolée de ne pas avoir posté pendant presque un mois. J'ai été atteinte des syndromes TBD (Télé, Bouffe, Dodo) et PB (Page Blanche). Et bien sûr, mes amies Flemme et Grassemat' sont revenues me rendre visite. Je les aime bien mais qu'est-ce qu'elles peuvent être lourdes des fois! Toujours à me coller partout où je vais!

Enfin bref, passons, je ne voudrais pas qu'elles se vexent.

N'hésitez pas à donner votre avis en commentaire ou me faire part de ce que je peux améliorer pour le prochain chapitre.

À votre avis, que va-t-il se passer en suite?

J'espère que ce chapitre vous plaira😘😘

Bisous,
Votre Évounette.

Ok.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant