Chapitre 4: je sais pas quoi mettre comme précision

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Je suis sans voix! Devant moi se tient un jeune homme à peine plus âgé que moi. Il a les yeux vert émeraude, les cheveux châtain clair, une bouche fine; sa musculature est assez imposante sans en faire trop. C'est là que je me rends compte que si on doit en venir aux mains, je suis morte.

Mais surtout, c'est le mec qui me suivait au lycée et qui était la raison de mes retards incessants. Matteo je crois. C'est donc un élève de mon établissement! Je ne sais pas quel genre de psychopathe il est pour cambrioler quelqu'un de son propre lycée.
Ok, je me doutais bien que ma ville n'était pas réputée pour être la plus sûre du monde, mais là, je suis sur le cul.

Un milliard de questions traversent mon cerveau. Je me rends compte à cet instant que je tremble.

Il ne faut pas que je me montre faible devant lui. Je dois absolument me ressaisir. Je tente d'adopter un ton autoritaire :

"Ok. Je te conseille de ne pas faire le malin parce que, comme tu peux le voir, j'ai un couteau dans la main, je dis en essayant de ne pas montrer ma panique.

- Et moi je te déconseille de me donner des ordres !"

Je fais bouger mon arme improvisée devant ses yeux pour lui faire peur. Ça marche, car il a un mouvement de recul et il a soudain l'air affolé.

"Ce qu'on va faire, c'est que tu vas reposer tout ce que tu as pris tout de suite.

- Et si je fais pas ce que tu me demandes, alors quoi?"

Ok donc en fait il est juste complètement bipolaire le mec. Il y a deux secondes il était paniqué! Qu'est-ce que je fais maintenant?

"Je répète, j'ai un couteau dans la main, je le menace.

- Ouuuuuuh, j'ai peur dis-donc, me répond-il sarcastiquement."

Merde. C'est la substance dans laquelle je suis actuellement bien enfoncée. Voyant mon air dépité, "Matteo" s'avance vers moi. Il est beaucoup trop près. Il fait au moins une tête de plus que moi. Il pose une main sur mon épaule et déclare d'une voix fausse et mielleuse :

"Ne t'inquiète pas, j'ai la chose en main. Tu vas juste me laisser faire."

Il m'attrape le poignet violemment et me neutralise en quelques dixièmes de secondes. Je ne bouge plus, tétanisée. Tout le courage que j'ai tant bien que mal réussi à accumuler s'envole instantanément. Plus rien. Voyant que je ne réagis pas, il continue :

"Tu vas me donner la clé de la porte.

- Non.

- Maintenant.

- Toujours pas, je m'obstine."

En moins de temps qu'il ne faut pour le dire, il jette son poing dans mon visage, lâchant ainsi mon poignet. Sans réfléchir, je plante la lame de mon couteau dans son bras. Il pousse un cri, à la fois de surprise et de douleur.

"Conasse !

- Du coup, maintenant tu vas pouvoir m'écouter !"

Je suis une psychopathe. C'est seulement à ce moment que je réalise ce que je viens de faire. J'ose un regard vers son bras. Ça pisse le sang et il essaye de boucher sa plaie à l'aide de son autre main mais le liquide rouge continue de couler.

Une vague de culpabilité s'empare de moi.

"Je vais chercher un truc je revi...

- Si c'est une tentative pour appeler les flics, je te déconseille de..."

Il est coupé car je suis déjà partie et ai claqué la porte derrière moi. Je prends bien soin de la fermer à double tour, et j'ai raison car seulement quelques secondes après mon départ, j'entends la poignée bouger.

Je me dirige vers la salle de bains à la recherche d'un bandage et d'un produit désinfectant. J'ouvre tous les tiroirs, les placards et cherche partout mais je ne trouve rien.

Après maintes hésitations, je décide d'appeler ma mère.

"Allô? Comment ça va ma chérie? Pourquoi est-ce que tu m'appelles? Il y a un problème?

- Non, non, tout va bien, maman. Je me suis juste un tout petit peu coupée en préparant le dîner. Je suis justement dans la salle de bains mais je ne trouve ni désinfectant, ni pansement, je mens.

- Oh, Louise! Je t'avais pourtant prévenue, tu dois faire attention! Il n'y a plus de désinfectant mais les pansements sont dans le 2ème tiroir de droite.

- C'est bizarre, j'ai cherché mais je ne les trouve pas. Tu es sûre qu'il y en a?

- Ah non, c'est vrai, ton père les a pris en voyage. Il faut que tu en rachètes.

- Ok bisous maman, je pars à la pharmacie."

Je prends la décision de vérifier une dernière fois que Matteo se tient bien et qu'il ne s'apprête pas à faire une connerie et m'en vais ensuite acheter du matériel pour ce pauvre petit garçon.

Durant tout le chemin, j'ai un mauvais pressentiment sur ce que mon cambrioleur est en train de faire au même moment, à présent seul chez moi.
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Salut!
Désolée d'avoir dû attendre aussi longtemps pour ce chapitre, en tout cas j'espère qu'il vous plaira!
J'essayerai à partir de maintenant de poster des chapitres un peu plus souvent.

À bientôt,
Eva.

Ok.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant