Passion Over Reason

XIII - Plus jamais

— C'est en ce jour triste que nous enterrons le jeune Izuku Midoriya.

Le prêtre avait à peine commencé son allocution que les larmes remplirent les visages des personnes de l'assemblée. Je ne fis pas exception.

Il pleuvait des cordes et, même sous nos parapluies noirs, nous étions trempés. C'était la première fois que j'assistais à son enterrement, mais c'était en fait la deuxième fois que le jeune homme était déclaré mort. « Cette fois c'est la bonne », me suis-je dit, cynique.

À ma gauche, la mère de Deku était effondrée et, à ma droite, Ochako n'était pas beaucoup mieux. Je suppose qu'après tout ce qu'il s'était passé, ils en avaient des choses à lui dire. Des excuses. Des caresses. Des reproches.

Moi non plus je ne digérais pas le fait de l'avoir perdu ainsi. Moi aussi j'avais des questions à lui poser. Alors que nous nous étions enfin retrouvés, pourquoi était-il mort ?

Le pouvoir destructeur de Shigaraki Tomura avait fait disparaître Deku de ce monde.

...

Est-ce que j'aurais pu le protéger ? J'étais rempli de regrets. Je ne pouvais pas me remettre de l'avoir laissé partir comme ça.

...

Au fond, est-ce que j'acceptais de ne pas avoir pu le protéger ?

Au fond, ai-je vraiment fait de mon mieux ?

Ces pensées furent celles qui transpercèrent Katsuki au moment où Shigaraki s'était précipité sur Izuku, avec la ferme envie de le tuer. La réponse était claire à ses yeux. Non. Il n'était pas capable de laisser leur relation se finir ainsi. Tuée dans l'œuf par la violence et la haine. Alors il le sauva. Pas en se jetant sur lui comme il l'avait fait avec All Might. Pas en se téléportant à l'autre bout de la pièce et en parant héroïquement le coup porté. Katsuki ne bougea pas d'un pouce. À la place, il cria. Il cria à Izuku son amour et sa confiance, sa peur et sa détresse.

« Je ne veux pas vivre sans toi ».

Ces sept mots résonnèrent dans l'esprit de celui à qui ils étaient adressés. Il les comprit avant même que la phrase ne soit finie, car c'était ce qu'il avait été forcé de faire pendant ces derniers mois. Vivre sans Kacchan. Et souffrir de son absence. Izuku ne voulait pas vivre sans Katsuki, mais il ne voulait pas non plus que Katsuki doive vivre sans lui. Car il savait à quel point c'était dur.

Alors, bien qu'il n'eût pas esquissé un geste pour protéger celui qu'il aimait, Katsuki le sauva bel et bien. Izuku n'hésitait plus lorsque Shigaraki le frappa, ses doutes balayés par l'appel emplis de sentiments. Avec sa propre force, le One for All, Izuku bougea et évita la main de leur ennemi juré.

Bakugō réceptionna Izuku qui s'était jeté en arrière et le serra dans ses bras tremblants.

— Plus jamais, je ne t'abandonnerai. Alors, vis. Vis pour moi.

Leur baiser, bien que court, fut le plus passionné qu'ils se soient donnés. Izuku comme Bakugō s'enivrèrent de la présence de l'autre. Les souvenirs de ses rêves revenaient à Izuku tandis que des larmes coulaient le long de son visage. Aucun mot ne leur vint, mais tous deux se comprirent plus que jamais. Au moment où leurs deux corps furent liés, une promesse silencieuse, un contrat tacite, venaient d'être passés. Durant ce baiser, ils ne faisaient plus qu'un, et cela signifiait beaucoup pour deux êtres qui avaient traversé toutes les douleurs pour se retrouver. Ce baiser était une réponse, une délivrance et une source de pouvoir inestimable.