Dans Le Creux De Ses Mains

Chapitre 20

Loreley regardait l'homme avec admiration, il était en plein échange avec un serveur du restaurant. Sébastian dégageait un charisme fou, une aura presque surhumaine. Malgré les apparences, il était un homme attentionné et plein de valeurs. Son cœur battait fort dans sa poitrine, presque trop vite pour elle. Ça pulsait à l'intérieur, comme si l'organe allait sortir de son corps. Ne comprenant pas sa réaction, Loreley posa une main sur sa poitrine, les battements étaient rapides, endiablés. Jamais elle n'avait eu aussi peur de toute sa vie.

Sébastian remarqua l'inquiétude sur le visage de la belle. Il la regardait, du coin de l'œil, en continuant sa discussion. Loreley s'excusa et s'éclipsa quelques minutes à l'extérieur, en reprenant une respiration plus douce, plus lente. Que lui arrivait-il ? Sébastian, avait été distant avec elle toute la matinée, son cœur était empli d'inquiétudes. Malgré qu'il eut des attentions, Loreley comprit rapidement que quelque chose avait changé et qu'elle avait été trop... Trop quoi finalement ?

La jolie rousse était perdue, mais l'air frais de l'extérieur lui fit un bien fou.

- Loreley ? Vous allez bien ?

La jeune femme sursauta au contact des mains de Sébastian contre ses hanches. Le premier geste affectueux depuis qu'elle avait posé ses lèvres amoureusement contre les siennes. Refoulant un flot de larmes qui menaçait de couler, elle se retourna, en fuyant légèrement son regard, elle lui répondit avec une voix douce et légère que tout allait bien.

- Vous êtes certaine ? Je vous trouve très pâle...

- Merci Sébastian. Je suis un peu fatigué, ça va déjà beaucoup mieux.

Le contact de ses mains contre sa taille, bien que ce geste soit anodin, la rassurait, la soulageait. Il avait toujours eu un effet décontractant sur elle.

Sébastian raccompagna la jeune femme à la table pour finir leur repas. Loreley, qui n'avait pas spécialement faim, fit un effort pour ne pas trop inquiéter l'homme qui la scrutait à chaque boucher qu'elle portait à sa bouche. Inquiet de voir la belle, aussi pâle et aussi effacer. Il s'en voulait un peu de sa réaction, d'avoir été dur avec elle, mais il ne pouvait pas lui faire croire que leur relation pouvait être autre que celle-ci, cela serait lui mentir et jamais il ne pourrait profiter d'elle. Ne voulant pas la faire souffrir, comme il avait pu le faire autrefois avec Gladys...

---***---

Le jeune homme mit la dernière valise dans le coffre de sa Bentley Continental GT et prit place dans son siège en cuir, afin de prendre la route au plus vite. Ce week-end fut très agréable. Malgré la charge importante de travail, il n'avait pas envie que cette journée se termine, afin de savourer l'espace de quelques heures, ses moments coupés du monde.

Le trajet retour fut tristement calme. Afin de cacher sa gêne face à la froideur du jeune homme, Loreley feint de dormir une bonne partie du temps, pour le restant, Sébastian mit de la musique, pour ne pas avoir à parler. Malgré la route qui défilait à grande allure, le retour semblait paraître des heures. Sébastian eut le temps de réfléchir. Le comportement qu'avait eu la belle n'était pas approprié, certes, mais il avait une part de responsabilité. Il ne pouvait se permettre une autre incartade, sinon, il serait obligé de rompre leur accord. Et ça, pour le moment, il n'en était pas prêt, il en était même incapable.

Rien que l'idée de le faire le rendit fou, il serra si fortement le volant, que ses jointures étaient devenues blanches. Ce qui inquiétait fortement Loreley. Enfoncée dans le siège passager, elle regardait s'éloigner les derniers vestiges de leur week-end, laissant derrière elle, les sentiments qu'elle avait éprouvés ses derniers jours.

Cette promesse qu'elle s'était faite, de ne plus jamais tomber amoureuse, elle devait la tenir coûte que coûte, qu'importe à quel point elle pourrait en souffrir, l'amour n'était pas fait pour elle.