Chapitre 21

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Deux heures, approximativement, c'était écoulé depuis l'accident. Sébastian tournait en rond dans la salle d'attente des urgences. Édouard et Maggy venaient d'apporter ses affaires ainsi que sa voiture qui étaient restés au bureau. Sébastian avait pu leur téléphoner quand la secrétaire de l'accueil lui l'avait gentiment proposé, lorsqu'il lui avait demandé où en étaient les examens radiologiques de Loreley.

- Ne vous inquiétez pas trop pour votre amie, elle était consciente à son arrivée et ne semblait pas avoir de graves blessures.

- Pourquoi, est-ce si long alors ?

- Il y a plusieurs examens que les médecins doivent effectuer. Elle a quand même eu un choc important, nous devons éliminer tous les risques possibles.

C'était la première fois, depuis des années, que Sébastian eut peur. Peur de la perdre pour toujours, même si la secrétaire lui avait dit que tout irait bien, elle savait pertinemment que plus rien n'irait. Loreley l'avait quitté quelques heures auparavant. Elle avait mis un terme à leur contrat, définitivement. C'était de sa faute, s'il ne s'était pas emporté, s'il avait été plus vigilant, Loreley serait en train de dandiner son corps sur le lit du studio, soufflant des petits gémissements d'un souffle court et chaud.

Il l'avait perdue... Et ça, aucun médecin ne pourrait rien y faire.

Maggy était dans ses dernières semaines avant l'accouchement et attendait dans la salle d'attente Édouard qui allait chercher la voiture garée un peu plus loin. Voyant son ami contrarié, elle posa une main sur son épaule et frotta son dos de l'autre.

- Alors, qui est cette jeune femme ?

– Maggy... Je n'ai pas vraiment envie d'en parler.

Sébastian avait la tête enfouie dans ses mains, accoudée à ses genoux. Sa voix était inhabituellement calme et douce. Maggy ne connaissait que trop bien cette partie de lui, de cet homme déchiré qui était presque abattu.

- Tu me fais confiance ? Je peux peut-être te donner des conseils.

- Je... J'ai été vraiment idiot. Un vrai connard !

- Autant que ça ?

Sébastian souleva son visage, le regard toujours perdu dans le vide. La future maman pivota légèrement sur son siège afin de lui faire face et prit en coupe le visage de son ami. 

- Je te connais bien, Sébastian, et tu n'as jamais été un connard. Tu es souvent maladroit, replié sur toi-même, un peu ours sur les bords, mais tu n'es pas méchant.

L'homme se leva, faisant les cent pas, dans la salle d'attente.

- Si tu cherches à me convaincre, c'est loupé.

– Je croyais que tu étais seule ! Je ne pensais pas que tu avais quelqu'un.

- Justement, je n'ai personne.

- Alors, qui est cette femme ?

Pris au dépourvu, Sébastian se stoppa. Lui-même ne pouvait pas mettre un nom sur leur lien. Qu'était-elle après tout ? Pas une simple aventure, pas seulement une amante Non, Loreley était plus que cela, mais elle n'était pas non plus sa copine et encore moins son âme sœur...

- Ça serait beaucoup trop long à t'expliquer, mais... Nous avions un arrangement... Chacun chez soi, sans attachements, mais ça ne s'est pas passé comme je l'aurais voulu. 

- Ah ! Je vois. Mais dis-moi, ce n'est pas ton genre de faire ce genre de choses. Tu es plutôt l'homme d'une nuit.

L'homme était nerveux. Pourtant, il se souvint de sa première rencontre avec la belle rousse. C'était tellement imprévu, elle avait changé tellement de choses en si peu de temps, que cela en était déboussolant. Effectivement, Sébastian n'était plus l'homme qu'il y a quelques mois, non. Il avait réellement changé en sa présence.

Dans Le Creux De Ses MainsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant