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|- PORTBAIEVAL
MYSTERY-|

L'habitacle était silencieux, et ce silence n'en été que gênant. Opale était à côté de son père, s'efforçant d'ignorer ses longs regards allègres et déterminés. Seuls les bruits extérieurs de la voiture sur la route meublaient ce calme, le trajet emmenait le petit groupe tout droit vers une probable fin.

— Merci pour votre aide, monsieur.

West lança une œillade sévère à Arius par le biais du rétroviseur.

— Ouais.

La jeune femme inspira, se donnant une force intérieure pour survivre à la suite.

Kérame donna un coup de coude à son associé, à vouloir bien faire, il provoquait exactement l'inverse. Le chasseur avait rencontré Arius juste après la fin de sa formation, le jeune homme à la chevelure corbeau placardait des annonces dans toutes les contrées de Carwen. À l'époque, il recherchait quelqu'un avec qui parcourir le monde, un allié de toujours. Le monde des chasses était toujours mieux à deux, c'est ainsi qu'ils s'étaient rencontrés et formèrent aujourd'hui ce qu'ils étaient ; la risée d'un milieu qui les voulait mort.

Ça leur faisait une belle jambe.

— Vous venez faire quoi ici ? questionna West

L'improvisation était le fort d'Arius. Menteur et raconteur de baratins professionnels, pour survivre plus jeune, il vendait de l'eau en persuadant les intéressés qu'il s'agissait de filtre rajeunissement. Sa vie d'orphelin avait su le guider dans des voies qui, ma foi, lui convenaient plutôt bien aujourd'hui.

— Bonne question, débuta t-il, Kérame ?

Sauf que aujourd'hui, il était à court d'idée. Il sourit avec idiotie à son ami, qui lui, l'épiait avec une incompréhension non dissimulée. Le blond se décomposa un peu plus, mais, en voyant le regard du vieil homme bourru s'attarder sur lui, il se secoua.

— Oui, nous... Nous sommes en déplacement.

La réponse n'avait guère d'impact sur West, ce qui l'intéressait vraiment, c'était le mauvais comportement de sa fille au sein de l'entreprise familiale.

Il répondu à la va-vite, n'ayant pas vraiment écouté les dires des deux hommes.

Opale manqua de sourire à s'en décrocher la mâchoire, elle arrivait enfin chez elle. Son paternel coupa le contact et sortit de la voiture, désormais arrivé devant la porte de son petit immeuble de pierres vêtu.

La jeune femme grimaça, comprenant qu'elle allait se mordre les doigts par trois. La brune salua poliment, et avec rancœur, les voyageurs de l'arrière, puis suivit le même chemin que West.

À force, même le froid était moindre face à l'atmosphère polaire que dégageait son père. Elle se stoppa en face de lui, prête à affronter la conversation future.

— Qu'est-ce que tu veux.

Elle lâchait volontairement les hostilités, et après tout, il ne s'était même pas inquiété de savoir si elle allait bien. Il était lui-même aussi en impair.

West expira des narines comme l'aurait fait un dragon.

— Tes retards doivent cesser.

Opale savait qu'elle n'était pas un modèle d'exemple à suivre, elle se levait tôt certes, mais à chaque fois, c'était toujours pareil. La brune allait au port puis se rendait à la crique, oubliant temps et obligations sans le vouloir.

Ce n'était pas de sa faute si elle tentait de résoudre un mystère que les chasseurs eux-mêmes, ne parvenaient à élucider.

— Oui, papa, souffla t-elle sous le coup de l'harassement

Portbaieval MysteryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant