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Emy,

Le 19 avril, c'est le jour de notre rencontre, le 14 février, celui de notre amour, le 7 janvier est celui de ton anniversaire, le 23 décembre celui du début de ta peine et le 5 janvier celui de ta mort. Jamais je n'oublierais ces dates...

La première fois que je t'ai vue, tu étais tellement réservée et timide que je n'avais pas osé m'approcher de toi par peur de t'effrayer ou de te braquer complètement.

Je ne savais pas pourquoi mais j'avais une sorte d'énergie qui me poussait à vouloir aller te parler, faire ta connaissance, être juste tous les deux.

J'avais l'impression de t'avoir déjà croisée quelque part dans Paris, sûrement au quais, ou à la Tour Eiffel mais au fond j'avais le sentiment qu'on se connaissait plus profondément que de vue.

Comme si on vivait dans un monde parallèle où tout était différent, où l'on se connaissait depuis toujours, qu'on étais liés. Peut être même que dans ce monde, nos caractères étaient inversés et qu'en ce moment même, c'est toi Emily qui écrivait à ton Lucas car tu regrettais sa mort et que tu culpabilisais car tu n'avais rien vu et ouvert sa porte trop tard...

Quand j'ai appris à te connaître, j'ai découvert une fille passionnée, épanouie, mûre, sage, réfléchie, posée, calme, charmante, intelligente, drôle, infiniment passionnante, intéressante, sérieuse, studieuse, dynamique...

Je pourrais continuer longtemps, mais pour faire plus court et direct comme tu aimais les choses, tu étais tellement parfaite pour moi que je n'ai pas assez de mots pour te décrire.

Quand je me suis décidé à t'avouer les sentiments qui grandissaient pour toi chaque jour, prenant de plus en plus d'importance et d'ampleur au fond de mon cœur, j'étais extrêment stressé.

Je pense que tu l'avais remarqué des l'instant où tes magnifiques yeux verts se sont posés sur moi, mais j'avais également remarqué une chose de mon côté, tes yeux brillaient mais avec une lueure différente de celle de d'habitude.

Lorsque tu te pencha vers moi pour m'embrasser, je compris enfin quelle était cette nouvelle lueur, c'était celle que tu me réservais. Elle m'appartenait à présent, chaque jour un peu plus que les autres jusqu'à ce qu'elle s'efface brutalement le matin du 23 décembre.

Autrefois si pleine de vie et joyeuse, tu t'étais arrêtée d'être la même personne d'un seul coup, du jour au lendemain...

Le premier mot qui me vint fit Emma et lorsque je le prononçai avec précaution, au risque de te blesser encore plus puisque tu n'étais pas au courant, ton visage se releva d'un seul coup, c'est alors que je compris.

Emma était partie, ton regard me suppliait de t'expliquer comment je savais...

Alors c'est ce que je fis pendant que tu me rouais de coup de poings tantôt en pleine poitrine tantôt en pleurant sur mon épaule tout en répétant ces mots : "Non, pas Emma, ce n'est pas possible... Pourquoi elle et pas moi ?"

Tu essayais de chasser ces mots cruels qui te tranchaient la poitrine pour te faire culpabiliser, comme des centaines de millions de milliers de lames tourbillonnant autour de toi se faisant un plaisir de t'entailler plus profondément, encore et encore jusqu'à ce que tu n'en puisses plus.

La joie disparu pour faire de la place au déni qui disparu également pour laisser la place aux plus atroces des sentiments : le chagrin dépressif et la culpabilité.

J'ai essayé de te faire comprendre que j'étais là, mais mes efforts étaient tous vains.

Emy, saches que je ne t'en veux pas pour tout ce qu'on a subit même si parfois j'aurai aimé que ça se passe mieux. Tu restes dans mon cœur pour toujours.

Saches que je t'aime et que je t'aimerai pour l'éternité.

Lucas.

Espoir ou Éternité ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant