Believe

Chapitre 7

Après cette conversation avec Peter, je me décidais à retrouver Henry. J'espérais que Peter n'avait pas menti et l'avait bien libéré. Je rencontrais Sacha sur le chemin.

-Coucou Alice, m'a-t-il lancé. Tu cherches quelqu'un ?

-Henry, un petit garçon. Brun. Tu l'aurais pas vu, par hasard ?

-Celui que Peter avait enfermé ? Il est là-bas, avec les autres garçons perdus.

-Viens avec moi, je vais te le présenter.

Nous nous sommes dirigés près d'un feu de camp, où étaient assis cinq garçons perdus et Henry.

-Alice ! Je te cherchais, s'est exclamé le garçon, dès qu'il m'a vue.

Nous nous sommes assis à côté des autres.

-Henry, je te présente Sacha. Un vieil ami.

Ils se sont souris tous les deux.

-Alors, tu habitais avec tous ces garçons ? A demandé Henry. Ça devait être génial !

-Ne crois pas tout ce que tu vois. Peter est le professionnel des illusions. J'avais des amis, bien sûr. Mais tout ça, ce n'est pas la vraie vie. Killian, Emma, toi... vous êtes ma vraie famille.

-On a quand même grandi ensemble, est intervenu Sacha. Je veux dire, toi un peu moins que d'autres vu que tu n'es pas restée très longtemps ici. Mais pour nous, c'est ça la vraie vie. On ne connaît rien d'autre et certains garçons perdus sont tout ce que j'ai. Je ne partirais d'ici pour rien au monde.

-Peter adore choisir des garçons qui n'ont pas de famille, qui se sentent seuls... Ça explique pourquoi personne n'a envie de partir d'ici.

-J'étais peut-être un orphelin, ça, oui. Mais maintenant, c'est eux ma famille. Alors, oui, Pan a ses moments, il peut être cruel, méchant et manipulateur. Mais sans lui, je serais probablement mort, sans personne.

-Tu crois qu'il t'a choisi par bonté de coeur ? On parle de Peter Pan, là. Il ne fait rien par hasard ou par gentillesse. Tout est calculé et crois-moi, tu es juste un moyen d'arriver à ses fins.

Je sentis que j'avais touché une corde sensible et je vis Sacha se refroidir.

-Tu es partie il y a quatre ans, ok ? Beaucoup de choses ont changé, on a tous grandi. Et tu te permets de juger ces garçons, ma famille, comme ça ? Je crois que tu te mens beaucoup à toi-même. Parce que t'adorais vivre ici. Tu adorais Pan, tu adorais cette île. D'ailleurs, tu t'es déjà demandé pourquoi tu étais la seule à l'appeler Peter, ce qui est toujours le cas, d'ailleurs ?

Je l'ai fixé pendant quelques secondes, ne sachant que dire.

-Vous avez toujours été proches, tous les deux, a-t-il reprit. Peut importe à quel point tu essaies de le refouler. Personne ne peut t'en vouloir pour ça, tu n'avais pas le choix de rester à Neverland. Mais j'aimerais seulement que tu admettes la vérité.

-Je ne peux pas. Si tu savais combien j'ai haï Peter pendant toutes ces années. Alors, peut-être bien que j'ai aimé grandir ici. J'ai aimé certains garçons, comme toi, et je ne les oublierai jamais. Mais Peter m'a privé de tellement de choses et jamais je ne pourrais le pardonner. Il ne m'a pas laissé le choix, et c'est bien le problème.

Je me suis levée pour trouver un coin plus tranquille. J'avais besoin d'être seule.

Et la vérité c'est que Sacha avait dit vrai. Peter et moi avions été très proches, c'était un peu mon meilleur ami. Et peut-être que même maintenant, j'avais du mal à le détester complètement. Il m'avait manqué, oui. Sacha m'avait manqué. Cette île. Mais lui tout particulièrement. Mais je ne pouvais pas penser comme cela, il m'avait arraché à ma famille et n'avait pas hésité à le refaire une nouvelle fois.

-Ça va ? A demandé une voix en s'approchant de moi.

Super. Comme si j'avais besoin de le voir, lui, maintenant.

-Oui.

-Je t'ai vu partir. T'avais l'air en colère, a fait Peter en s'asseyant à côté de moi.

-Pourquoi tu t'en soucies maintenant ? Il y a dix minutes tu me menaçais.

-Ouais... Je suis désolé pour ça.

-Tu peux arrêter, lui ai-je dit en le regardant droit dans les yeux.

-Quoi ? J'essaye juste d'être gentil.

-Justement. Tu n'es pas gentil. Tu es Peter Pan. Egoïste, manipulateur, méchant... Tu ne te préoccupes pas des autres. Tu les utilises pour ton propre plaisir. J'en ai plus qu'assez de tes changements de comportement.

-T'as d'autres défauts à rajouter ?

-Tu veux une liste, peut-être ?

Il a ri doucement. Tout en lui m'énervait au plus haut point à cet instant présent.

-Ecoute... Je suis tout ce que tu as dit, c'est vrai. Je me sers des autres, je ne pense qu'à moi-même. Oui et je n'en ai aucune honte. Comment tu aurais voulu que je sois le roi ici autrement ? Mais s'il y a bien des gens auxquels je me soucie c'est vous. Les garçons perdus et toi.

-Tu ne te soucies pas d'eux. A la limite, tu leur es reconnaissant de te vénérer.

-Je n'ai jamais touché à un seul d'entre vous. Et pourtant ce n'est pas les occasions qui manquaient. La seule fois où je m'autorisais à en sacrifier c'était quand ils voulaient te faire du mal.

-Tu sais que je ne pourrais plus te faire confiance. Tu m'as pris tout ce que j'avais. Deux fois. Et tu espères que je sois quoi ? Reconnaissante ? Heureuse ?

-Au fond de toi, je sais que tu l'es. Tu n'aurais jamais pu retourner seule ici, tu n'avais pas le courage. Je t'ai facilité la décision.

-Tu ne m'as pas laissé de choix, tu veux dire.

-Une question et je te laisse tranquille. Réponds-moi franchement et j'arrêterais de te raisonner.

-Quoi ?

-Si je t'avais laissé le choix, est-ce que tu aurais pu me promettre de laisser cette vie sans aucun regret ?

Je l'ai fixé, ne sachant que dire. J'avais le choix de mentir ou de lui dire la vérité. Mais quelle était la vérité ?

-C'est bien ce que je pensais, a-t-il reprit en se levant. Ton frère sera bientôt là. Ils te cherchent. Tu devrais prendre ta décision rapidement.

Et il m'a laissé là. J'ai poussé un profond soupir en réfléchissant. Quelle serait ma vie si je choisissais de rester ? D'ailleurs, ce n'était même pas ma vie. Ma vie était à Storybrooke avec ma famille. J'avais déjà perdu un frère, je ne referais pas la même erreur. Même si je laissais des personnes que j'aimais sur l'île, je ne pourrais jamais être totalement heureuse si je restais.

-Je suis désolé, m'a dit Sacha.

Je ne l'avais même pas entendu arriver.

-Je n'aurais pas dû m'emporter comme ça. C'est juste que... c'est ma vie, ici. Je ne l'ai peut-être pas choisi avant mais maintenant, je ne l'abandonnerais pour rien au monde. Je ne connais que ça, après tout. Mais toi, tu as la chance d'avoir une autre famille. Alors tu as le droit de choisir et tu prendras la bonne décision, j'en suis sûr. Sache juste que tu vas me manquer si tu pars.

-Tu me manqueras aussi. Tu pourrais venir, tu sais. T'as aussi le choix.

-Crois-le ou non mais je ne pense pas que Pan soit une si mauvaise personne que ça. Il fait beaucoup de mauvais choix, ça c'est sûr. Mais au fond il cherche juste à être aimé, comme tout le monde.

-Tu te moques de moi ? Comment quelqu'un pourrait l'aimer alors qu'il fait du mal à tout ce qu'il touche ?

-A toi de me le dire.

-Alice ! S'est exclamé Henry qui accourait vers moi.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

-Ils arrivent. Les garçons perdus ont repéré quelqu'un. Ils viennent nous sauver. Notre famille vient nous sauver.