Believe

Chapitre 11

Pour une fois, c'était moi qui avait surpris Peter.

-Qu'est-ce que tu fais ? A-t-il demandé, en s'écartant un peu.

-Je ne sais pas. Je ne devrais pas.

-Probablement pas.

Et pourtant, quand il m'a embrassé une nouvelle fois, je ne l'ai pas repoussé.

-Ton frère arrive, a-t-il soudain déclaré.

Quel meilleur moyen de casser l'ambiance que ça ? Je vous le demande.

-Quoi ?

-Ils sont proches. Tu devrais te préparer à partir.

-Comme ça ?

-Tu as fait ton choix, non ?

Il m'a lancé un regard rempli de déception et je n'ai pu le soutenir très longtemps.

-Peter, attends !

Il s'est retourné vers moi et j'ai vu dans ses yeux que je ne l'avais pas perdu. Pas encore.

-Viens avec nous.

-J'avais prévu que tu dirais ça. Mais c'est mon île, ici. Je ne peux pas l'abandonner.

-C'est le seul moyen pour que...

-Qu'on reste ensemble ? Arrête, Alice. Je suis le méchant de l'histoire. Jamais tu ne resterais avec moi sans y être forcée. Ça, je l'ai bien compris.

Je l'ai regardé s'éloigner, sans pouvoir ajouter un mot. Je ne savais plus quoi lui dire. Il avait raison. Je ressentais quelque chose de fort pour Peter depuis mon adolescence mais jamais ça ne pourrait marcher. On était trop différents.

Je me suis décidée à rentrer au camp. Felix m'avait emmené loin et j'étais fatiguée par tout ce qu'il s'était passé. Mais je devais rentrer, je devais parler à Peter avant que les autres n'arrivent. Après, ce serait trop tard.

-Alice ! S'est écriée une voix à peine étais-je rentrée.

-Sacha, je suis contente de te voir.

-J'ai eu si peur pour toi. Quand j'ai vu que Felix avait disparu, puis toi, puis Pan...

-Je vais bien. Peter m'a sauvée. Il faut que je lui parle.

-Il a libéré Baelfire. Henry est avec lui.

-Et Peter ?

-Je ne sais pas... Dans sa chambre, probablement. Enfin, ta chambre. Enfin, t'as compris...

-Merci. Et, Sacha ?

-Oui ?

-Si jamais tu veux venir avec nous, l'offre tient toujours.

Il m'a souri.

Je suis d'abord passée voir Baelfire.

-Je crois que tu m'avais promis un câlin ? Me suis-je exclamée en me précipitant sur lui.

On s'est enlacés tous les deux.

-Merci, Alice. Je ne sais pas ce que tu as dit à Peter mais merci beaucoup.

-Je suis heureuse que vous soyez réunis, toi et Henry.

On s'est souris.

Je me suis ensuite dirigée vers ma chambre. Ou plutôt sa chambre. Vous avez compris.

-Peter ?

-Qu'est-ce que tu veux ?

Il avait retrouvé son air agressif.

-Parler.

-Encore ? Tu n'en as pas marre de parler ?

-Pas avec toi.

J'ai vu que ma réponse l'avait prise au dépourvu. Maintenant que j'étais lancée...

-Je n'en ai jamais marre de parler avec toi, lui ai-je confié. J'ai essayé. J'ai essayé de toutes mes forces de t'en vouloir, de te détester... Mais ça n'a pas marché. Et tu le savais depuis le début, ça. Je ne sais rien, d'accord ? Je ne sais pas pourquoi, ni comment mais je sais que j'ai envie de rester avec toi. Pas forcément sur cette île, pas forcément à Storybrooke. Peu m'importe, en fait. Je veux juste que tu sois là.

Je vis Peter sourire doucement.

-Si tu savais depuis combien de temps j'attends que tu dises ça.

-Je n'ai pas promis que je resterais ici. J'aime mon frère de tout mon coeur, j'ai été séparée de lui bien assez et je ne supporterais pas de le perdre encore une fois.

-Je sais.

-Alors, qu'est-ce qu'on fait ?

-Tu sais que ta famille n'acceptera jamais qu'on se... fréquente. Si c'est ce qu'on fait.

C'est fou comme il pouvait paraître hésitant face à moi alors qu'il était en permanence sûr de lui et confiant.

-Je m'en fous complètement de l'opinion des gens. Je sais qui tu es, au fond. Malgré toutes les choses horribles que tu as faites.

-Tu as toujours été la seule à le voir. Et heureusement. J'ai une réputation à tenir.

J'ai ri à ces mots.

-Je t'en prie. Viens avec nous. Tu peux toujours créer des portails de temps en temps si l'île te manque. Tu es Peter Pan, tu as plus de magie que n'importe qui ou presque.

-T'es sûre que c'est ce que tu veux ? Tu ne regretteras pas ?

-De t'avoir près de moi ? Non. Rien n'a vraiment changé depuis que je suis partie la première fois. Je ne me l'avouais simplement pas.

-Heureusement que tu as grandi parce que je ne suis pas sûr que ta famille l'aurait vu d'un bon oeil à quinze ans.

-Ce ne sera pas le cas. Mais je sais ce que je veux, maintenant. Alors, ils n'auront qu'à l'accepter.

-Ils auront peur de moi, tu en es consciente ? Et peur pour toi, aussi. Ton frère va me tuer.

-Peut-être qu'ils auront peur. Mais je suis grande et ce n'est pas à eux ni à personne de me protéger. Ils devront s'y faire. Et s'ils n'acceptent pas, on ira ailleurs. Toi et moi.

J'ai vu Peter hocher la tête lentement.

-Ok. J'accepte.

-C'est vrai ?

Je mis quelques secondes à réaliser complètement ce que ça voulait dire. Mais ça me rendait tellement heureuse que je n'ai pas réfléchi plus longtemps.

-Ils sont là.