Chapitre 4

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Le lendemain martin, je me réveillais, toujours dans cette cage. Depuis toute petite, je ne supportais pas d'être enfermée. Peter le savait bien. Je serrais les poings de rage. Il y a quelques années, jamais je n'aurais osé me mettre en colère contre lui. Il ne m'avait jamais fait de mal, certes, mais il était quand même beaucoup trop puissant pour moi et sans pitié. Mais désormais, je m'en fichais. Il m'avait assez blessé en me séparant de ceux que j'aimais. Je ne me laisserais plus faire.

J'aperçus Henry qui dormait toujours. J'étais tellement soulagée qu'il aille bien.

-Déjà réveillée ?

C'était Peter.

-Si tu espères que je fasse la conversation comme si de rien n'était, tu peux tout de suite t'en aller.

Je le vis sourire. Ce sourire... je l'avais tant de fois vu auparavant. C'est fou comme on pouvait facilement oublier qu'il était... mauvais. Il paraissait si gentil, si mignon. Haha, Peter Pan mignon, quelle blague.

Soudain, il tendit sa main et la porte de ma prison s'ouvrit. Je le regardais, méfiante.

-Viens. Je te l'ai dit, je déteste te voir enfermée.

-Pourquoi tu me libérerais ?

-Je me sens pas menacé par toi, Alice. Si je t'ai enfermé, c'est simplement pour montrer aux garçons et notamment à Felix que tu es comme tous les autres. Juste une prisonnière. Mais ce n'est pas vrai, n'est-ce pas ?

Je me précipitais hors de cette cage et le fixais quelques secondes.

-Je ne te ferais pas de mal, a-t-il reprit. Si c'était ce que je voulais, j'aurais eu toutes les occasions du monde. Mais n'essaye tout de même pas de t'enfuir. Tu sais bien que je sais tout ce qui se passe sur cette île.

-Pourquoi tu ne me laisse pas tranquille ? Qu'est-ce que tu as avec moi ? Lui ai-je hurlé, en proie au désespoir.

Pendant une seconde ou deux, je vis son sourire se faner et ses yeux devenir plus sombres. Mais il se reprit si vite que je crus que j'avais rêvé.

-Tu fais partie de nous. Tu es une enfant perdue, Alice, que tu le veuilles ou non. Viens avec moi.

Evidemment, je n'avais d'autre choix que de le suivre. Il m'emmena dans une petite pièce, aménagée que je reconnus comme sa chambre. J'y avais été souvent, à l'époque, quand je voulais être seule.

-Rien n'a vraiment changé depuis ton départ, comme tu peux le voir, a commenté Peter. Tu peux rester ici, tu ne seras pas embêtée par les garçons.

Je le regardais, indécise.

-Je ne dormirais pas ici, si c'est ça qui t'inquiètes, a-t-il précisé, comme si c'était évident.

Oh, et puis, s'il acceptait que je reste dans l'endroit le plus agréable sur cette île, je n'allais pas discuter.

Il resta sur le pas de la porte, comme s'il souhaitait ajouter quelque chose.

-Je ne suis pas heureux de t'imposer ça, Alice.

-Mais bien sûr... Tu adores faire du mal aux gens constamment. Ne me mens pas.

-Je ne mens jamais.

Il se retourna et sortit de la chambre. Je restais quelques secondes à ne pas savoir quoi faire. J'étais seule, de nouveau, sur cette île maudite. Et pour une raison très obscure, Peter était... comment dire ? Plutôt gentil ? Non. Je ne sais pas pourquoi le fait de l'avoir revu après toutes ces années... c'était étrange. J'avais les idées embrouillées.

Je me mis à tourner en rond dans la chambre, cherchant un moyen de retrouver ma famille. Il fallait aussi que je m'occupe de Henry. Pour le moment, Peter avait l'air de me laisser assez de liberté, j'aurais peut-être l'occasion de m'en servir pour m'échapper dans les prochains jours.

En attendant, je ne pouvais pas rester enfermée ici. Je me décidais à sortir de la chambre. Je redoutais quelque peu la confrontation avec les garçons perdus, je n'étais pas aimée de tout le monde, à l'époque. Peut-être parce que j'étais une fille, en tout cas, certains y voyaient une sorte de compétition pour gagner l'amour de Peter. Felix était le pire, je le savais capable de tout et il me terrorisait. C'est peut-être Peter qui avait le dernier mot mais c'était lui qui tirait vraiment les ficelles. Et il savait très bien ce qu'il voulait.

Une fois dehors, je ne pus m'empêcher de me sentir nostalgique. J'avais grandi ici, après tout. Et rien ne pouvait changer ça.

Je vis quelques garçons qui m'étaient inconnus. Il devait forcément y avoir des nouveaux venus même si je ne l'avais pas prévu. D'autres têtes m'étaient familières sans que je ressente le besoin d'aller leur parler. Et soudain, je le vis. Sacha.

-Alice ? S'est-il écrié en croisant mon regard.

Il se précipita vers moi et me prit dans ses bras.

-Peter nous avait prévenu mais j'étais persuadé qu'il mentait.

Sacha. Mon meilleur ami à Neverland. C'était la seule chose que je regrettais à Storybrooke, il me manquait tellement.

-Tu m'as tellement manqué, a-t-il dit, faisant écho à mes pensées.

-Toi aussi, tu m'as manqué. Comment ça se passe ici, depuis mon départ ?

-Comme si rien n'avait changé. Enfin, à peu près. Felix est en fait beaucoup plus heureux et très fier de lui. Quant à Peter, il est... différent.

-Me dis pas que je lui manque, ai-je dit dans un rire.

-Il avait quand même l'air heureux. De te retrouver.

Je fronçais des sourcils, l'air perplexe.

-Mais je suis le plus heureux de tous, évidemment ! On a tellement de choses à se raconter.

Je le suivis dans un coin plus tranquille où nous avons pu nous raconter nos vies depuis ces quatre longues années.

BelieveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant