Chapitre 8

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Je relève les yeux et remarque son air interdit. Oh my god, je suis trop con, pourquoi je lui ai dit ? J'aurais dû garder ça pour moi, qu'est-ce qui m'a pris soudainement! Je dirige de nouveau mon regard vers mes mains, au bord des larmes et m'apprête à me lever pour partir :

"— Je suis désolé, je n'aurais jamais dû te confier ça... Oublie s'il te plaît... Et ne dis rien à Owen...

— Hé! Hé! Hé!  Tu vas rester là et m'expliquer deux-trois trucs toi, me dit-il en posant ses mains sur mes épaules pour que je reste assis. Regarde moi Andy.

Je plante mon regard dans le sien, les larmes commençant à former un trop plein au coin de mes yeux. Il reprend:

— Je suis ton meilleur pote, oui ou non ?

— Oui, tu l'es...

— Alors pourquoi tu te mets dans cet état là ? Et pourquoi tu ne me l'as pas dit avant ? Tu sais que je ne te jugerai jamais, je resterai ton meilleur pote quoi qu'il arrive Andy, c'est pas parce que t'es gay que mes sentiments envers toi vont changer. Qu'est-ce que je deviendrais moi sans toi hein ? Qui sera là pour me ramener et me faire la morale quand je bois trop si tu pars ? Qui m'écoutera raconter des conneries pendant des heures et des heures ? Qui sera là pour moi quand je suis pas bien ? T'es mon meilleur pote et un meilleur pote c'est pas du vent Andy. Je serai toujours là pour toi, comme toi tu seras toujours là pour moi.

Décidément, tout se passe pour que je me mette à pleurer. Je ne pensais pas Adam capable d'un discours aussi sentimental, lui qui est toujours dans la légèreté et la joie de vivre. Les larmes forment un trop plein au coin de mes yeux, alors j'en laisse couler une, puis une autre, jusqu'à ce que ce soit un véritable torrent qui dévale mes joues. J'étais loin d'imaginer que mon coming out se passerait comme ça... Je ne m'imaginais pas le faire de si tôt d'ailleurs... Adam lâche mes épaules et se rend dans la cuisine, il revient peu après avec un paquet de mouchoirs lotus.

— Tiens, je peux pas te laisser inonder mon salon quand même! Fait-il avec un petit sourire encourageant.

Je laisse échapper un gloussement suite à sa remarque et me mouche. Je déteste pleurer, ça crée une quantité de morve phénoménale, puis on se retrouve à avoir le nez bouché. Et en plus on a les yeux rouges et gonflés, quel style. 

— Je suis désolé de t'infliger ça... Je dis dans un murmure.

— Mais arrête de t'excuser! T'as pas à être désolé, c'est pas de ta faute, c'est normal d'être bouleversé de temps en temps. Surtout dans une situation comme celle-ci. 

Il me sourit avec sincérité et s'assoit à côté de moi avant de reprendre :

— Maintenant, tu vas tout me dire d'accord ?

J'hésite un moment avant de lui répondre.

— D'accord.

— Super! Alors autant commencer tout de suite! Ça fait combien de temps que tu gardes ça pour toi ?

Je sens qu'il force son ton enjoué pour me revigorer, et ça marche.

— Ça va faire trois ans que je le sais... Mais jusque-là, je n'ai jamais été en couple, je n'ai jamais vraiment réussi à l'assumer pleinement. Je dis pour couper court à ses prochaines questions.

— Ow... Donc... T'es pas sûr d'être gay si je comprends bien ?

— Si... Mais je ne l'avais juste encore jamais dis à personne, je me demandais si seulement c'était imaginable pour quelqu'un d'autre que je le sois...

— Heinhein, très très clair tout ça.

Il fait une moue perdue puis reprend:

— Enfin bon, le plus important est que tu l'aies enfin confié à quelqu'un non ? Ça doit te soulager d'un poids j'imagine ?

Tiny Little LoveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant