Trois pas sur la grande Ourse

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Trois pas sur la grande ourse

J'ai eu envie de sortir, prendre l'air, virer mes pensées sombres. Marcher dans le noir dans le froid avec cette absence pesante. Frissonner. Et puis ruminer ma soupe de pensées mal mixées. Assise contre un mur sur un muret, le regard dans le vide. Jusqu'à remarquer, enfin, quand le jour décline et que la nuit s'installe l'éclat des veilleuses du ciel. J'ai levé la tête, tout s'en est échappé. N'est restée qu'une vague mélancolie. Un petit enclos autour de mon coeur qui le maintenait serré. J'ai attendu. Attendu de pouvoir saluer la grande ourse. Attendu de pouvoir perdre mon regard entre les étoiles d'orion et Casiopée. De défier l'étoile polaire et la petite ourse. M'égarer sur la ligne étoilée du dragon. J'ai écouté les bruits de la nuit. J'ai regardé le filet de brume  qui s'échappait entre mes lèvres pour se dissiper. J'ai souri comme une idiote dans le noir. J'ai souri aux éclats lointains et à cette ourse qui chasse mon chagrin. J'ai souri à l'oeil de la nuit qui semble sans cesse veiller sur moi, à l'oeil de la nuit qui renvoie l'éclat de celui du jour. J'ai souri à la nuit qui est toujours là, elle qui est partout où qu'on soit. J'ai souri à celle qui nous enveloppe. Celle qui pose ses ténèbres éclairée par mille êtres aux formes variées. Moi j'ai rêvé, pouvoir m'envoler les rejoindre, les voir de près. Saluer enfin celle qui de tout temps est présente, celle qui est mon amarre, celle que je cherche du regard. Ma grande ourse, la grande ourse.  Celle que chacun connait, celle de mon réconfort. Moi je veux m'envoler, moi je veux faire trois pas sur la grande ourse.

Débordements d'un coeur trop pleinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant