CHAPITRE 10

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PDV MOLLY


J'appuie sur le bouton et la musique commence.

Une bouteille de scotch à la main -tout ce que j'ai pu trouver dans cette baraque- je me déhanche en rythme.

Qu'est-ce que ça m'avait manqué ! Danser, chanter. Me sentir libre et euphorique, rien qu'un instant.

Je monte sur le canapé et fais mes meilleurs pas de danse.

J'ai beau être seule, je ne me suis jamais sentie aussi bien depuis ces sept derniers mois.


***



Je tousse à m'en arracher la gorge. Satané vent ! Il m'a envoyé toute la peinture dans la bouche.

- Dégueulasse...
Je chuchote avant de cracher.

Je me redresse et admire mon tag. Le cent-quatrieme.

Personne ne m'a appelé à la radio. Je commence à croire que mes amis sont morts. Je préfère penser qu'ils n'ont tout simplement pas de radio, ou qu'ils n'ont pas vu les tags.

J'ouvre mon sac à dos pour prendre une bouteille d'eau. Avec tout ce poids sur mes épaules, je commence à rouiller.
C'est peut-être du à l'humidité...
Depuis quelques jours, c'est orage sur orage. Il fait lourd et je comprends enfin le problème de Jane. Cette fille transpire beaucoup trop pour un si petit corps.

Je souris en pensant à elle. Elle me manque. Comme le reste du groupe bien sûr, mais Jane a ce don particulier de réconforter, remonter le morale des troupes. Charlie aussi me manque beaucoup. Notre séparation m'a fait réaliser qu'il était comme un frère pour moi, celui que je n'ai jamais eue.

Une goutte d'eau atterrit sur le bout de mon nez, signe que dans quelques secondes, je serais trempée.
La température qui descend puis qui remonte m'inquiète vraiment. Il y a un mois, je ne pouvais pas sortir sans gants, sous peine d'avoir les doigts gelés.


***


- Salut Owen.

- Petite ! Écoutes moi bien c'est urgent !

Je fronce les sourcils, je ne l'ai jamais entendu aussi sérieux.

- Il y a un problème ?

- La centrale nucléaire de Californie à lâché. Tu dois revenir à la clinique avant que le nuage de radioactivité n'atteigne notre pays.

- Quoi ?! Je m'étrangle. Mais... Mes amis...

- Espérons qu'ils soient au courant. Désolée petite mais... Il ne reste que quatre jours.


***


Je cours à un rythme régulier, sans voitures, je n'y serai jamais en trois jours sinon.

J'essuye une larme, comme à chaque fois que je pense aux autres.
Trois jours. Ils leur restent trois jours pour se mettrent à l'abris. Et je n'ai toujours pas reçu d'appels radio sur la fréquence 55 !

Je replace mon masque de ninja sur le nez et vérifie que mon sabre est toujours dans mon dos.

Je ne suis pas une ninja. Je suis leur ennemie, déguisée en eux. J'ai déjà évité la mort grâce à ça. J'ai également pu tuer grâce à ça. C'est un cap que j'ai passée difficilement mais j'ai dû m'adapter.
Tuer ou être tuée. C'est presque devenue ma devise.

Un bruit de moteur m'arrête dans une ruelle de ville. Je me cache derrière un buisson. Un côté positif à ce nouveau-monde : la nature reprends ses droits.

CHAOS √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant