CHAPITRE 8

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PDV MOLLY


 

Je me réveille en sursaut, mes yeux allant dans tous les sens.

Je peine à lever mes mains pour retirer le masque que j'ai sur le visage.
J'ai l'impression d'avoir fait un saut dans le temps ; où suis-je et pourquoi suis-je là ?

Une poche de sang attire mon attention à ma droite, elle est reliée à un petit tuyau qui va jusqu'à mon bras. Une perfusion.

Serait-ce possible que...?

- Bonjour.

Je relève la tête à l'entrée d'une femme d'âge mûr. Elle me sourit.

- Je suis... En vie ?
Je déglutit faiblement.

Un rire cristallin sort de ses lèvres fines, me rappelant un instant ma mère. C'est si étrange de voir un visage inconnu, bienveillant.

- Oui. Tu as faillie ne pas l'être, mais nous t'avons sauvé à temps.

Alors je ne suis pas morte dans ce gymnase...

- Où sont mes amis ? Ils sont au courant ?
Je demande avec espoir. Je me souviens les avoir entendu partir.

- Je suis désolée, mais d'après le rapport, tu étais seule quand tu as trouvée.

Je ne sais pas quoi en penser. Me croient-ils encore morte ? Où sont-ils ?
Sont-ils triste ?

- Tu as besoin de repos, tu n'a pas encore cicatrisé.

- Com-Combien de temps ai-je dormis ?
N'écoutant pas ses instructions.

Je peux peut-être les rattraper ! C'est fou comme tout ce qui me paraissait impossible ne l'est plus. Je suis sûr que je peux trouver un but, une stabilité à notre groupe. On peut s'aimer sans angoisser de perdre l'un des nôtres et vivre pleinement quelque part. Chez nous.

- Quatre jours.

Si c'était possible, ma mâchoire tomberais au sol. Quatre jours...
Je laisse retomber ma tête en arrière, déçue. Ils sont sûrement déjà bien loin.
Je ne les retrouverais jamais... Je réalise les larmes aux yeux.

- Je suis désolée pour toi, mais saches qu'à la clinique, il y en a plein comme toi.

C'est censé me remonter le morale ?
Je préfère ne rien répondre. Je m'en fiche des autres, c'est mes amis que je veux.

- Tu vas pouvoir manger bientôt, repose toi en attendant.

***


Assise dans un fauteuil roulant, on me pousse jusqu'au réfectoire. Je suis toujours étonnée de voir autant de monde. Vingt personnes, c'est beaucoup dans un monde où plus de la moitié de la population a disparu. Et je ne compte même pas les médecins et autres infirmiers.

- Petite, me lance un homme bourru, on dirait un bûcheron, souris un peu.

Je lève les yeux au ciel, excédée. Il radote la même chose depuis une semaine.

- Owen, j'insiste bien sûr son prénom. Va embêter quelqu'un d'autre aujourd'hui.
Je souris faussement.

- C'est comme ça que tu parles à ton sauveur ?
Il m'engueule.

C'est vrai que c'est son équipe qui m'a sauvé. Et c'est aussi vrai qu'il a donné son sang car il était l'un des seuls compatibles avec moi.

- Pardon grand manitou.
Je grogne.

CHAOS √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant