CHAPITRE 7

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PDV WILL




On cours, le plus vite, le plus loin possible.

On vient de perdre l'une des nôtres, je n'y crois toujours pas. Comment... Pourquoi ?

Tout est allé si vite. J'étais en danger et elle m'a défendue, au péril de sa vie. Ce qu'elle redoutait le plus est arrivé.
C'est la plus gentille, la fille la plus inoffensive que je connaisse. Que je connaissais... Et elle est morte.
Il n'y a plus de justice dans ce monde, juste de la souffrance.

Je m'arrête dans un champ de blé, regardant le soleil se coucher. Une chose qu'elle ne pourra plus voir. Plus jamais.
Je comprends ses crises maintenant. Un sanglot s'échappe de ma bouche, bruyant.

- Will ? S'inquiète Jane. Les gars, attendez !

Tout les autres reviennent sur leur pas et se placent autour de moi. Ça m'oppresse plus que ça ne me réconforte.

- Je n'arrive plus à respirer.
Je lâche avant de tomber au sol.

J'ai l'impression d'avoir pris trop de drogue, l'adrénaline fait battre mon coeur trop fort, trop rapidement.

- Ça va aller. Respire doucement.
M'intime Mike.

- RIEN NE VA ! J'explose. ELLE EST MORTE ! MOLLY EST MORTE À CAUSE DE MOI !

Je renifle un bon coup et crispe mes mains sur la terre. Je la sens se loger sous mes ongles à peine rongés.

Quelqu'un s'éloigne et je devine que c'est Charlie. Molly était sous ma responsabilité, mais c'était son amie.

- Elle m'a dit de ne pas aller au gymnase.Mais je ne l'ai pas écouté...
Je souffle.

Je crois que j'ai trop couru, je tremble de partout et un sentiment de fin du monde m'écrase.

- Personne ne l'a écouté, ce n'est pas de ta faute.
Réponds Barbara.

- Elle s'est sacrifiait pour moi. Après toutes les choses méchantes que je lui ai dites.

- Et la gifle.

Je relève la tête pour regarder Charlie. Il a un visage impassible, je reconnais là la fierté d'un homme. Il a le coeur en miette mais ne laisse rien paraître, préférant s'isoler.

- Je suis tellement désolé.
Je chuchote.

Ça ne la ramènera pas, mais ça soulage.

- On doit se trouver un abris pour la nuit.
Déclare la jumelle, presque solennellement.

Je ne suis plus en état de gérer quoi que ce soit. Pas après ça.


***


L'eau froide coule sur mon torse me provocant des frissons désagréables. À quoi bon se laver ? J'aurais toujours du sang sur les mains.

Cette vie me débecte. Elle est sans intérêt. Comment j'ai pu apprécier un instant ce nouveau monde ? Mon égoïsme et ma jalousie m'ont toujours aveuglé. Étant orphelin, se sentir seul est obligatoire. Tout le monde a perdu ses parents dans l'explosion, mais moi tout ce que je voyais, c'était des orphelins comme moi, que je pourrais aider. Qu'est-ce que j'ai pu être con.
Personne ne me manque, ni mes amis, ni mes professeurs. On perd des gens et on les remplaces. On oublie leur visage, le son de leur voix, leur odeur.

C'est inévitable.


***


Je lui tranche la gorge sans réelle satisfaction.

- Tu étais obligé de le tuer ?

Je le regarde blasé, essuyant mon couteau soigneusement.

- C'était un ninja Mike.

Qu'est-ce que je donnerais pas pour une bière fraîche. Certains jours il fait froid, d'autres comme aujourd'hui il fait chaud.

- Tu compte les éradiquer ? Ça ne la ramènera pas.
Me reproche-t-il.

- Chacun gère son deuil comme il veut.
Je hausse des épaules.

- Arrêtes de te servir d'elle comme excuse ! Elle est morte il y a plus d'un mois Will ! Tu aime juste tuer des gens.
Crache Jane.

Un bruit d'orage au loin me fais sourire. Enfin une chose satisfaisante !

- Si vous n'aimez pas ma façon de faire, je ne vous retiens pas.
Je continue à sourire.

- Entre toi, Charlie qui déprime et Barb' qui fait la gueule on en a marre, tu comprends ça ?!

Oui, je comprends. Notre groupe n'est plus le même, et c'est certainement de ma faute. Pourtant, j'en ai rien à foutre.

Elle avais tord, je ne les sauverais pas. Ils sont condamnés, nous sommes condamnés. Les jumeaux ont encore envie de se battre et ils ont raison. Mais moi je n'ai plus la force. À quoi bon ? Dans quel but ? À part tuer des ninjas, je ne prends plus plaisir à rien. Et encore, je commence à me lasser.
C'est déjà la deuxième ville que nous faisons et il n'y a toujours aucune trace de civilisation. Ce n'était qu'une rumeur, j'en suis sûr. Nous sommes seuls face à ce monde hostile.


***



Je jette la conserve vide par terre et m'adosse au canapé. Elle est chic cette baraque, peut-être qu'on devrait rester ici.

- Hey...
J'entends à ma droite. Charlie me rejoint, plus cerné que d'habitude.

Je ne lui répond pas, honnêtement, j'avais fini par oublier sa présence.

- J'ai cogité toute la nuit. Il serait peut-être temps d'utiliser les plans.

Je fronce les sourcils, contrarié.

- Ça fait deux mois qu'on à ses plans. Pourquoi tu me fais chier maintenant ?
Je marmonne.

Je pose mes pieds sur la table basse et croise les bras, prêt à faire ma sieste quotidienne. Normalement, c'est à mon tour de faire le guet. Mais il n'y a pas un rat dans ce patelin.

- Maintenant qu'on sait qu'il n'y a pas de civilisation en ville, on peut chercher à se poser quelque part. On en ferais une forteresse ultra barricadée !

- C'est trop compliqué.
Je râle face à son enthousiasme.

- Bien sûr que non ! Il commence à s'énerver. On choisis une zone stratégique, on vole un générateur, on fait un potager et basta !

- Tu parles comme elle...
Je relève, pas étonné le moins du monde.

- Arrêtes de penser à elle. Tu te fais du mal pour rien. Moi aussi j'aurais aimé qu'elle soit encore là, mais c'est impossible. Alors je vais de l'avant, en commençant par aller au bout de ses idées.

- Trouver un bunker. C'est ce qu'elle voulait.

- Trouvons un bunker alors.

Je n'ai peut être pas réussit à la sauver, mais je peux encore sauver les autres.
Je vais reprendre mon rôle de chef. Je me battrais jusqu'à mon dernier souffle.


•••


Verdict ?


À demain ! 🥰



WILLCHR

CHAOS √ FINIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant