One

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J'avais 9 ans lorsque le jour où ma vie à basculer est arrivé. 

Comme chaque matin, c'était le son mélodieux de la voix de ma maman qui me réveillait. J'ai ouvert lentement les yeux, comme à son habitude, son visage était placé juste au-dessus du mien, ses yeux en amande dont j'ai hérité brillaient de bonheur. Elle a toujours été mon rayon de soleil.

_ Prépare toi mon poussin. Je t'attends dans la cuisine.

D'une grâce incroyable, elle s'était relevée et a quitté ma chambre. Je me suis levé et habillé précipitamment, je ne voulais pas laisser ma mère seule trop longtemps. Pourtant, ce matin-là, ma vitesse n'était pas suffisante. J'ai entendu des hurlements et une énorme gifle à résonner dans le petit appartement dans lequel nous logions. Je suis resté devant ma porte, ma mère m'a toujours ordonné de rester où j'étais lorsque j'entendais ce moment. Au fond de moi, je voulais l'aider, dire à mon géniteur de laisser ma mère tranquille. Mais je n'avais que 9 ans. Je n'avais aucun pouvoir, si j'étais intervenu, il se serait mis en colère, il aurait poussé violemment ma mère et se serait acharné sur moi. Quand le silence est revenu, je me suis avancé d'un pas las jusqu'à la cuisine. Mais je l'ai regretté. Johanna était collée au mur, le corps de Cillian la bloquer, ses deux mains autour de son cou. J'aurais dû fuir, aller voir les voisins, appeler la police, mais j'étais pétrifié et sans le contrôler et d'une toute petite voix, j'ai prononcé un mot. Le mot de trop.

_ Maman ?

Cillian s'est précipitamment décollé d'elle, Johanna est tomber au sol peinant à retrouver de l'oxygène. Il s'était approché de moi, m'a assigné un énorme coup de poing dans l'estomac et m'a violemment balancé contre l'un des meubles de cuisine.

_ ARRÊTE ! A hurler ma mère. _ Je t'en prie laisse-le. Lui a-t-elle supplié.

Il a lâché un mauvais rire avant de m'attraper par les épaules et ma cognée la tête contre le meuble derrière moi. Je sentais quelque chose couler à l'arrière de mon crâne et j'ai fini par m'évanouir. Pour la seconde fois en vingt-quatre heures.

♧♧♧

À nouveau éveillé, je n'ai pas eu besoin de demander où j'étais, je reconnaissais l'odeur de l'hôpital les yeux fermés. À force de faire des visites pour ma mère ou moi-même, c'était comme-ci l'odeur de l'endroit était celle de ma maison. Et pendant ce qui m'a semblé une éternité, j'ai cru que cela allait être la dernière chose que je sentirai avant de m'endormir pour l'éternité.

La porte de la chambre s'est ouverte, ma mère s'est précipité vers moi et m'a pris tendrement dans ses bras en répétant inlassablement qu'elle était désolée et que ça ne se reproduirait plus, mais nous le savions tous les deux qu'elle mentait, Cillian ne s'arrêtera jamais.

_ J'ai appelé tata, elle accepte de nous héberger malgré sa maladie. M'a-t-elle expliqué les larmes aux yeux.

_ On va partir ? Ai-je prononcé plein d'espoir pour une vie meilleure.

_ Oui mon poussin. Nous allons quitter papa.

Et j'ai pleuré, pas de tristesse sachant que j'allais vivre très loin de mon père, non, j'ai pleuré de joie, pour ma mère, elle allait être enfin heureuse, elle ne recevra plus de coup, elle arrêtera de prendre des somnifères pour l'aider à dormir et arrêter d'être sur ses gardes. Vivre à Tokyo est-un énorme bouleversement, mais j'étais prêt à vivre ce changement, pour elle, pour nous.

J'ai quitté l'hôpital que le lendemain, les médecins souhaitaient me garder sous surveillance, voulant vérifier que n'ai pas de traumatisme crânien et que mes points de suture à l'arrière du crâne tiennent correctement. Quand nous sommes rentrés à l'appartement, Cillian était assis sur le canapé, une bière à la main et deux autres vide trônait sur la table basse. Ma mère m'a immédiatement demandé d'aller dans ma chambre et m'occuper de mes devoirs. Cela ne faisait que quelques secondes que ma porte était fermée que les hurlements ont démarrées. Je suis sorti de ma chambre, je ne voulais pas que Johanna ne souffre pas à nouveau.

BaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant