Four

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Mon anniversaire est arrivé bien plus vite que je ne l'aurais imaginé. Y compris l'hiver et la neige qui
commençait à tomber en abondance à New-York.

Je revenais de l'école, depuis toujours, je suis habitué à être accueilli par ma mère qui me chantonnait un joyeux anniversaire avec un gâteau au chocolat fait par ses soins dans la journée. Mais, pas cette année, celle-ci a été la première où je n'ai pas entendu ma mère, qu'elle n'est pas venue me prendre dans ses bras et me répétant une multitude de fois combien elle m'aimait, que j'étais son petit miracle.
Car pour elle je l'était, mon père n'a jamais voulu d'enfant, Johanna a toujours pensé qu'elle ne
connaîtrait pas la vie de mère et je suis arrivé, elle m'a chéri à la seconde où elle a su que j'habitais son ventre encore plat. Elle m'a immédiatement aimé et je l'ai aimé en retour inconditionnellement. Même
encore aujourd'hui je l'aime, je pense qu'au fond de moi, je n'arrêterai jamais de l'aimer, c'était ma maman, la femme qui m'a donné la vie, celle qui m'a protégée au détriment de sa propre vie et elle me manque. Chaque battement de mon cœur, chaque cicatrice sur ma peau me rappelle continuellement
que je l'ai perdu et que je l'aimerai jusqu'à ma propre mort.

Quand je suis entré dans notre petit appartement, mon père m'a accueilli du salon, une femme aux cheveux rouge flamboyants, des piercings se trouvait un peu partout sur son visage fixé mon père d'un air grave, sa voix était rocailleuse et ses mains tremblaient. À l'époque, je ne comprenais pas ces
signaux, je pensais qu'elle avait juste froid. Aujourd'hui j'ai compris, elle était juste en manque et mon père allait lui vendre sa marchandise. Je suis immédiatement partie dans ma chambre, mais mon père est apparu à la seconde et m'a convié à le rejoindre, ne voulant pas le contrarier et souhaitant passer mon anniversaire sans coups, je l'ai suivie sans piper mot. Nous avons rejoint la femme qui entre temps mon père m'a informé qu'elle s'appelle Annelise.

_ Pourquoi tu veux que je sois là ? Lui ai-je demandé méfiant.

_ Tu as 10 ans aujourd'hui, tu es assez grand pour connaître véritablement mon travail fils ! Et je veux
te former le plus tôt possible.

_ Me former ? Pourquoi faire ?

_ Tu es mon unique héritier Magnus. Lorsque je rejoindrais ta mère au ciel, il faudra que quelqu'un continue la vente et il n'y a que toi qui es capable de le faire.

" Au ciel. " Ces deux mots m'horripilent. Comment a-t-il pu croire une seule seconde qu'un jour, il allait rejoindre Johanna ? Avec toutes les horreurs qu'il a faites. Ce jour-là, je n’ai fait aucune
remarque, je voulais éviter qu'il s'attaque à moi. Je souhaitais seulement passer mon anniversaire sans
violence alors j'ai hoché la tête, Cillian m'a souri, sincèrement, c'était la première fois en dix ans que
je voyais mon père me sourire sans mauvaise pensé.

_ Cette dame, à des problèmes financiers et mon travail consiste à lui donner des pilules pour lui faire
oublier pendant quelque temps son mal-être.
_ Comme ceux que maman prenait ?

Il a rigolé, posé une main sur mon épaule et je me suis immédiatement tendu, la femme devant l’a remarqué, mais n'a pas bronché, elle voulait tellement ses médicaments qu'elle aurait été capable de faire l'aveugle ou la sourde d'oreille si mon père m'avait réellement agressé.

_ Les médicaments de ta mère étaient ridicules Magnus. Ceux-là. M'a-t-il dit en me montrant le sachet
en plastique. _ Sont beaucoup mieux et je suis sûr que si Johanna aurait pris ceux-ci, elle serait toujours vivante aujourd'hui.

_ Mais je ne comprends pas en quoi je peux aider ! Lui ai-je fait remarquer.

_ Il faut que tu connaisses chaque nom de médicament et tu dois également connaître l'apparence et le nom de chacun de nos clients.

_ Ce n'est pas dangereux ? Maman m'a toujours dit que ton travail n'était pas correct.

Il a fermement serré son poing, je m'attendais à le recevoir au visage, mais rien n'est venu, mon visage
est mon corps son resté intact. Sa main écrasait presque les pilules.

_ Oublie ta mère ! Elle n'est plus là ! Et tout ce qu'elle t’a dit était des mensonges ! Ne crois que moi
et personne d'autre !

_ Mais…

_ Il n'y a pas de mais, Magnus. Tu ne parles plus jamais de ta mère et tout se passera bien.

Je savais de quoi il faisait allusion lorsqu'il m'avait dit la fin de sa phrase. J'ai fermé la bouche comme il me l'a demandé et j'ai écouté. Je commençais à fatiguer, mon corps perdait de sa force à chaque coup qu'il recevait alors pour me protéger, j'ai arrêté de prononcer le mot " maman " ou " Johanna. " Cillian s'est subitement calmer et me voyant ne plus prononcer le moindre mot. Il m'a informé
qu’Annelise revenait chaque mois, elle payait une grosse somme pour une énorme quantité de drogue. 800 dollars pour un mois. Quand la femme est repartie, je me suis précipité dans ma chambre, j'en avais assez fait pour
aujourd'hui et j'avais encore des devoirs. Pourtant, une heure plus tard, la sonnerie de l'interphone s'est
fait entendre dans toute la pièce, la porte s'est ouverte et refermé quelques secondes plus tard, je pensais qu'il avait fait dégager la personne, mais une femme est apparue au côté de mon père, elle semblait grande malgré ses talons qui devaient mesurer dans les 30 cm. Elle portait une tenue légère,
je me suis toujours demandé comme elle avait fait pour porter une telle tenue avec un froid aussi dense.

_ Magnus je te présente Veronica, cette jeune femme est ton cadeau d'anniversaire. Elle va t'aider à
devenir un vrai homme !

Après ses mots, il a quitté ma chambre sans oublier de fermer ma porte, j'ai regardé la femme qui enlevait tranquillement son manteau pour me dévoiler une jolie robe rouge sang à manche longue qui colle parfaitement à son corps fin. Elle s'était installée à côté de moi sur le lit. Je me sentais gêné, je ne savais ni quoi faire ni quoi dire.

_ Quel âge as-tu ?

_ 10 ans. Pourquoi ?

L'expression de Véronica à immédiatement changer lorsqu'elle a entendu mon âge, elle s'est laissée
tomber sur mon vieux tapis et fixer un point invisible.

_ Je ne peux pas faire ça ! Avait-elle murmuré. _ Tu n'aies qu'un enfant malgré que tu fasses plus vieux que ton âge ! Tu ne seras pas capable de ressentir la moindre chose et je ne suis pas un monstre, je ne le ferais pas !

Elle s'est subitement tourné vers moi et m'a attrapé les mains. Je me suis dégagé, j'ai placé mes jambes
contre mon torse et mes mains cachaient. Je ne supportais aucun toucher. Surtout ceux des inconnus,
il n'y avait que le toucher de ma mère que je supportais.

_ Écoute moi jeune homme. Ton père m'a embauché pour que nous fassions des trucs de grand, pour que tu deviennes un homme, mais il m'a menti ! Il m'a dit que tu avais 12 ans ! J'admets que ton visage et ta taille donnent l'impression que tu as cet âge, mais en réalité, tu n'as que 10 ans ! Ni toi ni moi pourront faire ce qu'il demande alors on va faire quelque chose. Tu veux bien ?

Elle m'avait dit tout cela calmement, elle avait bien vu ma réaction, elle se doutait que quelque chose
se tramait dans ma vie, mais elle ne pouvait rien dire, elle restait une inconnue qui avait été payée
pour m'enlever ma virginité. Pour une raison que je ne l'explique pas, je lui ai fait confiance.

_ Que voulez-vous faire ? Je lui ai demandé timidement et me détendant légèrement.

_ Te connaître.

Sa réponse m'a prise au dépourvu, j'ai relâché mes jambes, elles sont tombées lourdement sur mon lit. Je l'ai fixé pendant un long moment, je ne savais pas si j'avais le droit. J'avais interdiction d'avoir des amis, mais suis-je obligé de garder le silence avec tout le monde ? Pourquoi devrais-je faire confiance à une inconnue ?

_ Je…

Subitement apeuré, j'ai fixé ma porte en bois, j'avais l'impression que mon père allait rentrer à tout moment si je décide de dire la moindre chose à cette femme.

_ Tu as peur de ton père c'est ça ? Pour toute réponse, j'ai hoché positivement la tête.

_ Écoute, je ne connais pas ton histoire, mais un enfant de ton âge ne devrait pas subir de telles choses par son propre père ! Pourquoi tu n'en parles pas ?

_ Car je me retrouverais tout seul. Mon père et ma dernière famille. Vous ne pouvez pas imaginer ce que ça fait de se sentir seul ! Je me sens terriblement seul et mal aimer et si je quitte mon père, cette sensation sera pire !

_ Tu préfères rester auprès d'une personne qui te bat ? M'a-t-elle demandé choquer.

Je sais que ma confiance choque énormément, préféré subir de multiples violences chaque jour en
appréhendent que l'une d'entre elles finissent par me tuer. Mais j'avais peur, je ne voulais pas être seul, je voulais être sûr d'avoir un toit ou dormir la nuit. Alors, oui je voulais rester avec Cillian même si je le détestais au plus profond de mon être, et même si je haïssais ma vie.

_ Je pourrais t'aider. Oui, mon travail n'est pas des meilleurs, mais ça paye bien. Si je viens avec toi aux flics pour dénoncer ton père, je pourrai me porter volontaire pour te garder auprès de moi.

Je croyais halluciner en entendant sa phrase, je pensais qu'elle se foutait de moi, mais en réalité, elle était sérieuse. Elle voulait vraiment m'aider et sans que je ne puisse le contrôler, mon cœur s'est gonflé d'espoir, il s'est mis à battre à une incroyable vitesse, c'était comme si mon cœur se remettait à battre
pour la première fois depuis la mort de Johanna. Veronica s'est levée, m'a rejoint sur le lit et m'a tendu les bras. Sur le coup, je ne comprenais pas ce qu'elle voulait faire puis ça m'a frappé d'un coup. Si j'acceptais son accolade, j'acceptais qu'elle m'aide à sortir de mon enfer personnel. J'ai fixé ma porte, j'étais encore méfiant. " Et si c'était un coup monté ? " Me suis-je demandé. Si mon père avait fait appel à cette femme juste pour me tester ? Soudainement apeuré de cette éventualité, je me suis
précipitamment levé de mon lit, j'ai couru jusqu'à ma porte et je l'ai ouverte en demandant à Veronica de partir. Je ne voulais pas prendre le moindre risque. Elle m'a regardé avec de grands yeux avant d'abandonner et quitter ma chambre puis l'appartement une fois que mon père l'avait payé. Je n'ai pas
quitté ma chambre, un morceau de papier était posé sur ma couverture, je l'ai attrapé, Veronica avait écrit son nom et son numéro de téléphone. Je l'ai immédiatement caché sous mon oreiller. Ce papier était un espoir, l'espoir d'une vie que ma mère souhaitait me donner.

***

Hello les anges ! J'espère que vous allez bien aujourd'hui. 

Nous nous retrouvons pour ce nouveau chapitre.
J'attend vos commentaires pour connaître vos avis et n'oubliez pas la petite étoile ! 

On se retrouve la semaine prochaine pour la suite.
Bisous les anges. 

BaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant