Il est tard encore ce soir-là. Dans une ville un peu paumée, où les jeunes ne sont pas très heureux d'y habiter, il est tard et l'espoir n'est pas là.
Un jeune homme regarde son cellulaire, souffle avant de soupirer "je vais devoir y aller".
Deux autres garçons le regardent, lui demandent s'il ne veut pas que l'un de leur parent si aimable, le dépose chez lui, parce que "merde Hoseok t'es chiant, il fait nuit et il pleut".
Mais ce n'est pas grave, il a l'habitude et ça ne le dérange pas. C'est-ce qu'il répond.La télévision est toujours allumée, le film s'est fini, il pleut et il va devoir rentrer. Ça le fait chier mais c'est comme ça. Il aurait voulu rester là, avec ses deux meilleurs amis, avec des longs courts-métrages, pourvu qu'ils soient un minimum bien, et un sourire ne s'effaçant pas.
Les faibles lumières ne permettent pas aux trois jeunes de se voir, mais ils s'imaginent, et c'est déjà ça.L'un se lève, même si son cœur s'arrache un peu, prend ses chaussures, n'en a rien à faire s'il les enfile sans chaussette, se relève tant qu'il est déterminé à rentrer, puis essaie de ne pas faire attention aux regards tristes des deux autres. Sérieusement, ça les rend si triste ?
Hoseok enfile sa veste un peu usée, qu'il ressort à chaque hiver, il faudrait qu'il en rachète une, mais elle fait très bien l'affaire. Puis prend son sac, le fait glisser sur son épaule, dépose un bisou sur la joue de son meilleur ami, et un bisou sur le front de l'autre, les salue sans se retourner, et s'engouffre dans le noir et sous les perles qui tombent des nuages.Ses cheveux se mélangent avec les gouttes, sa veste n'a pas de capuche, c'est un autre critère pour la balancer. Il pense un peu à sa vie, au fait qu'il va rentrer, que sa mère va sûrement le saouler, à sa sœur qui sera excitée.
Et puis il réalise quelque chose. Qui le perturbe un peu, il faut l'avouer.Hoseok n'est pas la même personne, arbore deux personnalités bien distinctes.
L'une, calme et discrète, attendant les ordres sagement.
Une autre, extravertie, rigolant pour un rien, spontanée à l'en croire irréfléchie.Ses pieds s'arrêtent sur le bitume, peut-être sur une route où une voiture peut l'envoyer voler à tout instant, mais il n'en a rien à faire. Son esprit est toujours en total contradiction, mais il en a l'habitude maintenant, comme pour tout.
Il pense à toutes les choses qu'il a pu lire, à tout ce qu'il a pu espérer. Connaître quelqu'un qui le comprenne. Rien qu'un peu. Tout ça le rendrait heureux, il en était sûr. Un peu plus heureux. Ouais, heureux.Sa tête se lève vers le ciel, accepte la pluie qui dégouline sur son visage, et fait un vœu aux étoiles. Même s'il ne peut pas les voir, il sait qu'elles sont là, derrière les nuages. Et qu'elles au moins l'écouteront.
Mais c'est avec désespoir, qu'il se dit que peut-être, le bonheur ne va pas le voir.
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Les Visages Oubliés [Sope]
أدب الهواة"Là où mon esprit est imprécis, et où ton corps est une esquisse." Quand le Monde d'Hoseok change.