Rien qu'un souvenir

Partie 8

Il sort de mon bureau, je souffle, je ne comprends pas, ce dossier me prend un temps fou et il veut que je termine avant ce soir ? ce n'est pas possible. Les heures passent et je croule sous le travail. A 20heure, j'ai enfin fini, j'envoie le dossier par mail, je coupe mon ordinateur, je range mes affaires. En sortant du bâtiment je prends ma voiture et je vais à mon appartement.

En arrivant dans mon chez moi, je me suis mise en tenue de maison, ce que j'appelle une tenue de maison c'est une tenue que l'on se sert que chez soi pour se reposer ou encore pour effectuer le ménage. Pour ma part, je m'en sers pour faire le ménage, mon logement est bien sale en ce moment, je n'ai pas trop le temps de me consacrer à ça... après une bonne heure de ménage, je décide de faire une pause pour manger, je me fais rapidement à manger. Je commence à ranger mes affaires de cuisines, ma porte sonne. Je vais aller ouvrir, la main sur le poignet je l'abaisse. La porte s'ouvre un petit peu, je vois une dame cheveux grisonnant, je fronce les sourcils, je la reconnais, Sandrine, la mère de mon ex conjoint, je l'interroge sur sa venue en lui demandant d'entrer pour m'expliquer, elle a l'air un petit peu stressée. Je lui sert un verre d'eau, il faut savoir que j'ai toujours été en bon terme avec la famille de mon ancien petit ami, je suis resté avec lui après notre séparation brutale.

Sa mère ouvre la bouche pour parler, je reste figé, tétanisé, je ne sais pas comment réagir, elle vient me serrer la main en me disant que tout ce passe bien et que la mesure de protection sera mise en place quand il sortira de prison, je ne sais pas comment le prendre, vraiment, savoir que son ex, celui qui t'a fait énormément souffrir que ça soit physiquement que mentalement sort de prison et va habiter dans la même ville que toi ? Vous y croyez ? moi absolument pas , je ne peux pas rester dans la même ville qu'un monstre, tous les flashs back revient, je n'arrive plus à respirer, je me met à la fenêtre, Sandrine pleure à chaude larme en me disant qu'elle est désolée mais qu'elle devait me le dire avant que je tombe tête à tête avec lui en ville. C'est vrais que c'est gentil de sa part. En parlant avec elle j'apprends, qu'il a eu à faire à un psy en prison qui lui a décelé un trouble du comportement que sa place n'était pas en prison mais dans un hôpital psychiatrique. Dans l'hôpital il réussit à avoir un avis favorable pour sortir, comme dans le jugement avait été demandé, une demande d'éloignement sera mis en place quand il sortira de prison ou même de son centre psychiatrique, j'aurai préféré qu'il y reste mais ce n'est pas moi qui décide malheureusement. Ce que je ne comprends pas c'est que je n'ai été mis au courant pourtant c'est moi la victime ça serai normale que je sois au-courant de tout cela... Je suis encore sous le choc, je n'arrive pas à digérer ce que l'on vient de me dire. Je sens une pression sur mon épaule, je me retourne , Sandrine, les larmes aux yeux me prend dans les bras, c'est fou de bien s'entendre avec son ex belle-mère, alors que après tout e qu'il m'a fait son fils j'aurai pu couper les plombs avec eux, mais ils m'ont aidés, ils m'ont soutenus malgré tout ça...

Je lui souris et lui dit que ça va bien se passer. Au bout de une heure de conversation de tout et de rien, je l'a raccompagne devant ma porte, je l'a laisse partir.

Je me pose, je me sens vide, je ne sais pas comment réagir, je suis fatiguée. Demain première heure, je vais appeler pour savoir où le dossier de la mesure d'éloignement en est. Commence à mettre au travail.

Une bonne heure plus tard, je vais me coucher, je reçois un message de Paul qui me dit que demain, nous allons boire un verre en sortant du travail. Je suis contente, car ça va me changer les idées un petit peu. Comme une journée banale au travail, mon patron aujourd'hui n'est pas là. Je reçois à 13h un appel personnel sur mon téléphone, je décoche, c'est mon avocat qui me demande si je peux venir à un entretien demain première heure. Je lui fait part que je travail et qu'il faut que je demande à mon directeur si cela est possible. Je commence à taper un mail pour annoncer ma non venue demain au travail pour raison personnel urgente. Quelque minutes après, je reçois la réponse de mon supérieur qui me dit que ce n'est pas acceptable, que mes rendez-vous personnel ne doivent pas être prit sur le temps de mon travail. Agacée, je ne réponds pas, je ne viendrai pas demain, ce n'est pas possible. Avec le stress que j'accumule en ce moment je pense que ça ne va pas le faire, en plus avec mon manque de sommeil, ce n'est pas possible...

J'ai attendu la fin de journée avec grande hâte, je rejoins Paul en bas pour aller boire notre fameux verre ensemble. Je pensais que nous allons être nous deux, mais non, je me retrouve avec son cousin Lucas, et d'autres amis qu'ils ont en commun. Les heures passent et nous nous amusons bien, je dois bien dire que Lucas à de la répartie. Il est difficile de le cerner, certes mais le courant passe bien. Je dirai que cette soirée m'a fait énormément du bien, je suis contente, de pouvoir partager des choses avec eux et de ne pas se sentir seul. Oui ce n'était qu'un verre, mais le fait de partager des moments, je ne me sens moins seule et je ne resasse moins de mon passé. Je prends mon temps pour rentrer, je ne me prive de rien maintenant, je vais profiter un maximum. Je ne veux pas me réveiller un jour, en me rendant compte que j'ai loupé certaines choses dans ma vie, je ne veux pas regretter.

Je me rend compte que avec mon vécu je ne peux pas exprimer mes sentiments et quand je le fais c'est souvent bateau, ou brutale. Mais le problème aussi c'est que m'attacher à une personne est beaucoup trop dure. Peur, d'être déçue, abandonnée... Je ne sais pas comment le dire mais ce n'est pas possible pour moi de faire tout ça comme tout le monde : être en couple avec une personne « appartenir » à celui-ci. NON, j'ai besoin de vivre, besoin de ma solitude.

On m'a souvent dit de me lâcher et de devenir quelqu'un d'autre, mais ce quelqu'un d'autre ne sera jamais moi, c'est ça le problème. Je ne peux pas devenir une autre personne si je ne supporte pas déjà ce que je suis. J'ai un petit peur pour demain, cette réunion avec mon avocat me fait peur, peur de savoir certaines choses, de me souviens de tout... ça ne me plait pas du tout .

Je me couche avec cette boule au ventre.