Chapitre 6 : Le Rêve

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Noir, noir, tout est noir. Je ne sens pas mon corps, je ne peux pas bouger, je ne vois rien, n'entends rien. Une minute, une heure, une journée... Le temps défile.
Puis une voix, grave, puissante résonnent dans les ténèbres "Alors voici le jeune homme qu'elle a choisit ? Pauvre de lui, et dire qu'une charge aussi grande repose sur un homme aussi jeune."
Je veux répondre mais aucun son ne sort de ma bouche. Soudain un point brillant apparaît à l'horizon, grossissant à vu d'œil. Le vent s'est levé, gonflant avec le point. Soudain, arrivé à ma hauteur, tout s'éclaircit, un paysage inconnu s'étale devant moi. Je lévite au dessus d'une gigantesque ville. Les habitant fourmillant dans les rues me fait penser à Faradom. Au milieu de la ville, un massif château noir est bondé de soldats. Cinq milles militaires sont rassemblés dans une cour. Ils regardent tous un homme posté au balcon le plus haut du chateau, criant le point levée. À chaque fin de phrase, les soldats l'immitent en rugissant comme des animaux. Derrière cet homme, une fille noblement habillé baisse les yeux. Son visage affiche une grande tristesse. Elle n'ose regarder la foule de sauvage devant elle.
Puis le décor change. Je me trouve dans un village en flamme. Autour de moi, des corps gisent inerte au sol. Cependant quelque chose me surprend : ils ne s'emblent pas humain, ou plutôt qu'à moitié humain. En regardant bien, les cadavres ont un corps humain mais sur le sommet de leur crâne apparaît deux petites oreilles de loup, ainsi qu'une queue dans leur dos. Un village de mi-homme mi-loup ! Soudain un crie de fillette me tire de mes pensée. Au centre de ce village brûlant, un homme tient d'une main le cou d'une gamine. Celle-ci suspendu dans les air essaye se débat, essaye de se défaire de l'emprise de l'homme, mais en vain. Là aussi j'essaye de crier, de lui dire de la laisser partir mais toujours aucun son ne sort. Puis je remarque, le sang glacé, que l'homme sourit, il est satisfait, il s'amuse de la souffrance de la fillette. Je le regarde horrifié. Son étreinte se ressert de plus en plus, la fillette se débattant toujours en vain. Soudain un craquement sinistre met fin à ses souffrances. Ses bras sans vie tombent le long de son corps tandis qu'un filet de sang coule de sa bouche.
La scène change une troisième fois. Cette fois je suis dans le désert, posté en haut d'une dune. Autour de moins s'étend du sable à perte de vue, mais s'étend aussi une immense armée. Une centaine de milliers d'hommes marchent lentement. Leur armure est noire comme la nuit, assombrissant l'éclat de l'immense soleil au dessus de nos têtes. À leur tête, un homme marche d'un pas déterminé, le regard perdu dans l'horizon. Soudain il se tourne d'un mouvement vif, balaie les alentours, puis son regard croise le mien. Il dit alors quelque chose, mais trop loin pour l'entendre, je ne peux que lire sur ses lèvres : "Je te retrouverai, petit frère, et je te tuerai". Puis tout redevient noir. Alors là voix grave et forte de tout à l' heure résonne de nouveau. "Le monde s'écroule. L'ordre laisse place au chaos, la justice à la folie, l'amour à la haine. C'est pour ça que, héros, tu dois le sauver."
Puis des images s'enchaînent. Des villes en feu, des habitant massacrés, femmes et enfant brûlant vif dans leurs habitations en flammes, les fuillard, transpercés par des volés de flèches. Des champs de batailles recouverts de cadavres et de sang, où raisonne les râles des mourants, implorant qu'on les achèvent. Des rivières teintés de rouges dans laquelle flotte des corps noyés et moisit... D'autres scènes s'enchaînent les unes plus rapidement que les autres. Mort, souffrance, terreur, à répétition.

Je me réveil en sursaut, des sueurs froide me parcourant le dos. Je reprend mon souffle, encore choqué des dernières images. Une fois calmé, je regarde autour de moi. Après un temps, je reconnais la chambre que j'occupais à la caserne. Je suis donc encore ici.
Une dizaine de minutes plus tard, Tillio entre dans la pièce. "Encore en train de dormir ? Sept jours de profond sommeil ne t'ont pas suffit ? Je me demande bien pourquoi j'ai pris un apprenti pareil" dit-il en soupirant.
"Sept jours ? Apprenti ?" je demande surpris.
"Ça fait une semaine que tu pionces comme un bébé. D'un autre côté, après la raclée que tu t'es prise,il n'est pas étonnant qu'il t'ai fallut autant de temps pour récupérer. Mais quand même, quelle débâcle... " reprend-t-il en souriant bêtement. Quel gamin, me dis-je.
"Et pour ce qu'il en est du combat ?..."
"Tu as gagné, bravo. Tu étais le dernier conscient, la victoire te reviens donc de droit. C'est pour ça qu'à partir de maintenant, tu deviens mon apprenti". Il marque un temps d'arrêt, puis reprend "mais quand même, cette raclée..." enchaîne-t-il en rigolant bêtement.
"Je peux changer de maître ?"
"Rhô... Ne le prend pas autant au sérieux. Ne t'inquiète pas, on va bien s'amuser ensemble" .
Quelqu'un toque à la porte. Je regarde par dessus l'épaule de Tillio. Dans l'encadrement de la porte se tient Elena. Elle entre, vient se poster à côté de Tillio et basse la tête "Je vous présente mes excuses pour ce qu'il s'est passé durant notre duel. J'ai... largement dépassé les bornes et mis nos deux vies en danger. Mes actes ne sont pas facilement excusable, mais... je demande votre pardon". Je suis surpris, Elena à complètement changé d'attitude. Elle qui ne supportait à peine de me voir, s'excuse de la sorte. Je bégeille "Heu... Ba... Oui, je crois..."
Elle relève la tête et enchaîne sans me laisser finir "C'est très gentil de votre part, mais je tiens juste à préciser que malgré le fait que vous m'ayez battu, je ne vous considère toujours pas comme un apprenti de Tillio". Elle tourne les talons et sort de la chambre. Je me disais bien que cet air gentil ne lui allait pas très bien.
"Excuse la, elle a toujours du mal à t'accepter en tant que coéquipier. Il faut la comprendre, elle vient de l'une des familles aristocratiques les plus influentes du pays. Elle a reçut une éducation élitiste, fondée sur la supériorité de l'aristocratie. Cependant, si ça peut te rassurer, c'est elle qui a payer tout les frais médicaux pour te sauver".
"Vous avez appelé un médecin ?"
"Un médecin ? Non, tu étais brûlé au deuxième degré sur la moitié du corps, un médecin n'aurait rien pus faire pour ton cas. On a dû appeler un mage guérisseur royal. Elena s'est donc chargé de tous les frais. Elle est peut être froide, mais elle sait prendre soin des autres... Bon, même si je la force un peu parfois".
Un silence s'installe dans la salle. Tillio traverse la chambre et se poste devant la fenêtre, à l'opposé de la porte.
"Bon, je te laisse encore deux jours de repos, après on passe aux choses sérieuses. Tu va comprendre le sens du mot s'entraîner. Si tu ne veux finalement pas devenir mon apprenti, dit le moi maintenant, après il sera trop tard".
Non, j'ai absolument besoin de devenir maître-épéeiste, je dois être capable de défendre ce monde de mes propre main. Si les images que j'ai vu dans mon cauchemar sont bien réelles, je ne  peux me satisfaire de mon niveau actuel. Maintenant que j'y pense, je devrais lui raconter mon étrange cauchemar.
Tillio repartait déjà, mais je t'interpelle juste avant qu'il ne quitte la pièce "Attend Tilio, j'ai fais un cauchemar. C'est pas inhabituel, mais celui-ci avait l'air particulièrement realiste. Pourrais-je te le raconter et tu me dira ce que tu en penses". Je lui raconte alors tout ce que j'ai vu. À la fin de mon récit, son expression à totalement changée.
"Connais tu Harmozia ? C'est la capitale d'Arménie, notre pays voisin. La description de la ville que tu me fais ressemble anormalement à cette ville. Si ton songe est vrai, alors la dégradation de nos relations politiques depuis plusieurs mois auraient pour finalité, une guerre. C'est tout aussi effrayant que c'en est probable... Je pars immédiatement pour le palais royal, avertir la princesse. Si une guerre se prépare, nous ne devons pas perdre de temps. Habille toi, on commence l'entraînement dès ce soir".

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