"Réunir le conseil uniquement à cause du songe d'un petit paysan, vous êtes devenus bien gâteux messire Tilio" s'exclame Arnold, un des membres du Conseil Royal. "Le Conseil Royal a pour but de conseiller au mieux la famille royale lors de crise majeures qui touchent le royaume. Il est constitué des plus hauts membres de la noblesse, qui ont d'autres choses à faire que de se rassembler sur un coup de tête d'un maitre-épéeiste ayant entendu les divagations d'un paysan miteux alité depuis une semaine. Alors, veuillez m'excuser, mais j'ai d'autres choses à faire, plus urgentes. Je vous laisse donc".
"Des choses plus importantes que de décider du destin du royaume ? Si vous nous quittez aujourd'hui alors que nous débattons d'un sujet si important, je vous prierais de ne plus remettre les pied à ce conseil." s'explame une voie féminine au bout de la table. Une jeune adulte, la vingtaine se lève et s'adresse à tous "Depuis la mort de mes parents, le conseil m'a été d'une grande aide pour gérer les affaires de la cités, des campagnes, pour relancer l'économie et l'agriculture du pays, après des temps difficiles. Mais c'est aujourd'hui que j'ai le plus besoin de vous. L'Arménie, royaume avec lequel nous nous entendions très bien jusqu'alors, nous tourne désormais le dos et rejette nos délégations envoyées à leur capitale pour nouer à nouveau un dialogue. Je ne sais pas ce qui s'y trame, mais Eleonore, la première princesse de ce royaume et une amie d'enfance, ne ferait jamais ça de son plein gré. Comme la situation est grave, je vous demande à tous de ne pas vous énerver."
Sur ces paroles, Arnold se rassoie à contre cœur, en marmonant des phrases incompréhensibles dans sa barbe.
Un autre noble se lève de sa chaise et s'écrit "Nous devons aussi agir ! Si l'Arménie rassemble ses force pour nous attaquer, nous ne pouvons pas rester sans rien faire. Mobilisons nos troupes et marchons vers l'Ouest, en direction de leur capitale."
"Je suis d'accord" renchéri un autre noble, "nos espions nous ont aussi mis en garde à propos de rassemblements armées près ne nos frontières. Nous devons prendre les devants et ne pas laisser l'Arménie mener la danse."
"J'entend bien vous arguments, nous allons bien entendu agir, mais avant cela : merci messire Tilio de nous avoir prévenu, mais les réunions du Conseil Royal sont confidentielles. Vous pouvez donc prendre congé."
Tilio hoche de la tête, remercie la princesse et se dirige vers la grande porte de sortie de la salle de reunion. À ce moment là, deux nobles, un homme et sa femme, se lèvent de table et se postent devant la porte, barrant le chemin de Tilio.
"Nous aurions quelques mots à vous dire, maître-épéeiste. Si vous voulez bien nous suivre." Tout le Conseil les regardaient, il est impossible pour Tilio de se défiler.
Tous les trois marchent quelques minutes en silence, à travers les longs couloirs mal éclairés du château, avant que les deux nobles s'arrêtent au milieu de l'un d'eux et se retournent vers Tilio.
"Qui est ce jeune paysan dont vous nous avez parlé ? Est-ce votre apprenti ? " demande l'homme, d'un ton violent, qui traduit son énervement.
Tilio n'est pas surpris de la question, "Et si c'était le cas ?"
"Je vous demanderais de le renvoyer chez lui. Nous ne souhaitons pas qu'Elena cotoye la populace. Si jamais elle terminait comme son frère... Nous ne le tolérerions pas."
Tilio fait mine de réfléchir puis répond "Et si, malheureusement, je décidait de refuser votre proposition ?"
L'homme, de plus en plus énervé, s'impatiente, "Nous serons alors contraint de trouver un nouveau mentor à notre fille..."
Tilio lui laisse à peine le temps de finir, qu'il renchérit "Ce n'est malheureusement pas possible. Quand vous avez décidé de me confier votre fille, nous avions convenus que je me chargerais intégralement de son éducation. Je ne peux la laisser partir avant qu'elle ne devienne maitre-épéiste."
L'homme perd patience fait un pas en avant, attrapé le col de Tilio et le tire vers lui. Leurs visages ne sont qu'à quelques centimetres, le regard noir de l'homme se plonge dans les yeux bleus de Tilio.
"Dans ce cas là, nous nous occuperons personnellement de votre élève. Nous aurions préférés qu'Elena lui règle son compte d'elle même, mais elle ne semble pas encore avoir compris comment bien traiter des moins-que-rien qui ne connaissent pas leur place. Essayez seulement de ne pas devenir un dommage collatéral. Ca serait embêtant que le mentor de notre fille meurt avant qu'elle ne soit maitre-épéiste : vous ne pourriez plus lui enseigner vos hérésies".
Tilio le repousse, "Dois-je prendre ces parole pour une menace ?"
"Non, plutôt comme un conseil d'ami, si vous voyez ce que je veux dire. La famille des Ludwig ne se permettrait jamais de menacer un pesonnage aussi illustre que vous" réplique l'homme, le sourire au lèvres.
Tilio, énervé, tourne des talons et part d'un pas déterminé, "Tsss, ces nobles... Tous les mêmes. S'ils pensent que je suis assez lâche pour abandonner un de mes élèves... Ils vont voir ce que ça leur en coûte de nous défier, mes disciples et moi".
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Les recueils d'Aajin
AdventureJe lève les yeux. Des amas de nuages obscurcissent le ciel. Les sommets des montagnes qui nous entourent ne sont maintenant plus visibles. Il n'aura fallu qu'une journée pour que nos ennemis réagissent. Ils arrivent, maintenant. Leur armée s'étend d...