peter pan & le pays des songes [peter pan x oc]

6

Des milliers de petites goutes parcourent mon corps, me procurant des milliers de frissons. D'une oreille inattentive, je perçois des bruits de clapotis ainsi que des rires lointain ressemblant à ceux de plusieurs filles. Je ne pus me pencher plus sur mon examination auditive par la faute d'une forte douleur aux cervicales. Un petit hurlement m'échappe et dans un geste automatique mes deux mains rejoignent l'arrière de ma tête, espérant soulagée ma souffrance.

Autour de moi je pus déceler une certaine agitation. Mes yeux embrumés par la douleur peine à s'ouvrir. Au bout de plusieurs longues secondes qui me paraissent interminables, je réussis à les ouvrir. Ce que je découvre me laisse bouche bée, j'en oublie presque la douleur qui s'amplifie à chaque battement de mon cœur.

Une étendue d'eau turquoise me fait face. En face de moi, un rocher assez imposant permet, à des créatures d'une beauté surhumaine, de s'y poser. La fin de la grotte dans laquelle je suis rentrée, forme une voute, ce qui permet d'abriter cet havre de paix. Mes yeux éblouie par cet endroit magnifique, ne savent plus où se poser. Ma bouche doit probablement former un jolie "O".

— Ce rêve n'est pas si mal finalement, pensais je à voix haute.

— Ce rêve ? Oh non ma jolie, tu es loin de rêver, ricane une voie féminine, non loin de moi.

Précipitamment, je me tourne vers l'origine du son. Cela me coûte une énième grimace de douleur. Satanées cervicales. Je me trouve alors nez à nez avec une étrange créature qui n'en reste pas moins splendide. Mon air hébété fait ricané davantage mon interlocutrice.

— Qui êtes-vous ?

— Je pense que la question est plutôt : qu'est ce que je suis ? Me répond elle sournoisement.

Elle sortit alors de l'eau, une nageoire d'un bleu turquoise resplendissant. Elle s'assit ensuite sur le rocher où je me trouve. Je recule par surprise.

— Alors à ton avis, que suis-je ? Ses yeux me sondent avec un air rieur.

— Une sirène... Murmurais je.

— Exactement ! S'exclame-t-elle.

Mon esprit prend quelques secondes pour assimiler la réponse. Un mal de tête commence alors a pointé le bout de son nez.

— Pourquoi tout est si compliqué dans ce rêve ? Je ne peux donc pas dormir tranquille ? Hurlais je.

J'entendis autour de moi d'innombrables rires. Je tourne sur moi-même et sans étonnement je découvre peu à peu le groupe de sirènes.

— Pauvre petite, elle est tombée bien bas pour croire que tout ceci repose sur son imagination. Assène une rousse.

— Tu m'ôte les mots de la bouche Claudia. Rigole la première sirène. Dis moi l'humaine, que fais tu dans notre lagon ? Me questionne t-elle soudainement curieuse.

Je pris quelques secondes pour répondre. Dans le doute, je ne sais si je peux leur faire confiance. Après l'expérience que j'ai eu avec le fameux Peter Pan et sa bande d'attardé, il vaut mieux se méfier.

— Un simple égarement.

— Personne n'entre dans cette grotte et encore moins dans ce lagon sans le vouloir. Rétorque t-elle.

Je sens mes mains devenir moites en comprenant que la situation ne tourne pas à mon avantage. Mais dans un sens je dis la vérité. Il est vrai que je n'étais pas vraiment consentante, puisque l'ombre m'a kidnappé et amené à l'entrée de la grotte. C'était ma seule issue, j'étais dans une impasse. Peut on alors vraiment dire que je voulais rentrer dans cette grotte ?

— Disons qu'on ne m'en a pas laissé le choix. Répondis je simplement, la regardant dans les yeux.

— Je vois. Notre cher Peter Pan a encore fait des siennes ? Crache t-elle amèrement.

Mes poings se serrent à l'entente de son nom.

— Je vois que j'ai tapé dans le mille.

— Pas tout à fait, rétorquais je, en fait, c'est l'ombre qui m'a amené ici sur ordre de Peter sûrement.

Les sirènes s'affolent à l'entente du mot "ombre". Apparemment, elle sème la terreur de partout celle là. Un brouhaha insupportable prit place, mélangeant cris et pleurs. Exaspérée, je décide de crier à mon tour afin d'avoir des réponses face à leur peur inexpliquée pour moi.

— Ne sais tu donc pas que l'ombre contrôle Peter ? Si Peter a ordonné de t'emmener dans cette grotte c'est parce qu'il est soumis à cette créature. Depuis son arrivée, il y a de ça de nombreuses années, le Pays Imaginaire a commencé à sombrer emportant avec lui l'âme de Peter Pan. Il est le créateur de cette île mais une fois l'arrivée de l'ombre tout a changé. Elle a pris le pouvoir sur tout et Peter n'a pas échappé à la règle. Il est important pour le bien-être de l'île, il dirige la météo mais pas seulement, sans lui l'ombre ne peut rien faire sur l'île. Explique solennellement une sirène à la nageoire rose bonbon. Mais il n'empêche qu'elle surveille, et contrôle tout. Rien ne lui échappe. Et si tu as le malheur de lui désobéir alors ton âme sera vendu à la forêt des hurlements.

— La forêt des hurlements ?

— C'est le nom que l'on a donné à cet endroit effroyable. Chaque être qui y est entré n'en ai jamais ressorti. Une fois que tu y a mis les pieds un sortilège prend possession de ton corps emprisonnant ton âme. Des hurlements en ressortent à chaque entrée d'un être vivant. Ce qui explique son nom.

— Oh je vois... Répondis je, effrayée par l'horreur de l'endroit décris. Mais ce que je ne comprend pas c'est pourquoi vous avez autant peur de l'ombre ? Une d'entre vous est allée dans cette forêt ?

— Non. Mais l'ombre a ordonné à Pan de prendre notre princesse, Moana. Depuis plusieurs semaines nous la recherchons mais en vain. Elle est introuvable, ce satané Pan la bien caché. Crache t-elle.

A l'entente de ces paroles, ma haine envers Peter Pan grandis mais surtout celle envers l'ombre.

— Attendez ! S'exclame une autre sirène. Et si la fille nous servait de monnaie d'échange contre Moana ? Après tout si elle est ici, c'est que Peter a besoin d'elle. Il ne fait venir un humain qu'en cas de nécessité. Et puis, il est encore suffisamment conscient de ses gestes. Il est tout a fait plausible qu'il cherche à la récupérer.

— Ton idée n'est pas bête Océane mais pour cela il faut que Pan sache que c'est nous qui détenons son trésor. Ajoute la première sirène, d'une voix mauvaise tout en me désignant.