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Me voilà depuis plusieurs jours, à nouveau dans cette horrible cage, suspendue à plusieurs mètres au dessus du sol. Moi qui croyais que depuis mon arrivée ici, j'avais appris de mes erreurs, je me suis lourdement trompée. De retour à la case départ ma vieille.

Je n'ai pas revu Clochette depuis cette fameuse chasse au trésor. J'espère que Pan ne lui a rien fait. 

Quand au capitaine Crochet, il a sûrement du retourner sur son bateau, attendant le jour propice où il pourra affronter à nouveau Peter. En parlant de ce dernier, je ne l'ai pas revu depuis notre dernière entrevu. Une fois qu'il m'a annoncé qu'il ne me rendrait pas ma liberté, Pan m'a donné un coup sur la tête, m'assomant. Après ça, je n'ai aucune idée de ce qu'il y a bien pu se passer. En même temps, mis à part un malheureux gamin, sûrement forcer, qui vient m'apporter le strict minimum afin d'éviter ma mort, je ne vois personne.

J'avoue que cette situation m'agace, mais je suis surtout en colère contre moi même. J'ai été naïve de croire en un démon comme Pan. Quelle idiote. Même son jumeau est un ange à côté. Enfin, ne jugeons pas trop vite, il est peut être pire. 

Il faut que je trouve un moyen de sortir d'ici. J'ai beau me triturer les méninges dans tous les sens, je ne vois vraiment pas de quelle manière m'échapper. Sauf si Peter me libère se dont je doute fortement.

Dépitée de faire une nouvelle fois le même constat depuis des jours, je me laisse tomber sur le dos. Comme à l'accoutumé, une petite douleur me prend mais elle repart vite. Je dois sûrement avoir des bleus, mais c'est bien le cadet de mes soucis. De toute manière, je ne dois plus ressembler à grand chose. Depuis mon arrivée, seul mes vêtements ont changé, échangeant mon pyjama contre un ensemble "d'aventurier et combattant", une idée de Pan sans doute. 

Un soupire m'échappe. Quel foutoir. Je ne sais toujours pas si je suis en plein rêve, ou alors, malheureusement je suis bonne à interner. Bien que la deuxième option me fasse de l'œil, au fond de moi j'espère réellement que tout ceci n'est qu'une simple invention de mon esprit.

Simple. Un ricanement franchit la barrière de mes lèvres, tant cet adjectif est faux. Ce monde est bien loin d'être simplet, bien au contraire. Dominé par un démon, il représente plus l'enfer que le paradis, malgré sa nature et son cadre idyllique.

Bien trop de questions se bousculent dans mon esprit, une multitude dont je n'aurais, probablement, jamais la réponse. Et j'avoue que ceci me dérange amplement. De nature curieuse, je ne supporte pas ne pas comprendre. Quelle ironie. Ici, je suis tout sauf à mon avantage. Rien ne ressemble à mon monde. Bien que les habitants de cette étrange île soit physiquement égaux à moi, pour ce qui est du reste, ils sont l'exact opposé.

Leurs mentals n'a rien de normal. Enfin, si on exclue le fait qu'ils vivent au sein d'un enfer paradisiaque. Ce sont des guerriers, et je n'ose imaginer le nombres de victimes qu'ils ont pu faire. Clochette m'a assurer que leur chef était un véritable assassin, le plus redoutable d'entre eux. Le sang coule à flot sur ses mains et ce monstre est totalement impassible à ça. S'en est d'autant plus déroutant.

Je ne comprends pas pourquoi, moi une simple lycéenne lambda, je me suis retrouvée ici. Comment est-ce possible ? Où est le lien entre moi et cette île ? Il y a forcément quelque chose qui m'échappe. J'aimerais avoir assez de courage pour le demander à Pan. Mais la vérité c'est que ce type me fou la frousse. Il est tellement imprévisible. Malgré mes airs de grande gueule, je n'en mène pas large. Je ne suis pas dans ma zone de confort contrairement à lui.

Un énième soupir m'échappe de nouveau. Je vais finir par mourir d'ennui si ça continue. Il n'y a pas un seul mouvement, rien. Tout est calme. Trop serein pour un endroit pareil.

Le calme avant la tempête.

— Alors on se la coule douce, moussaillon ?

Prise par surprise, je laisse échapper un cris, très peu distinguée. Je m'avance au plus près du bord, afin de distinguer mon interlocuteur. Je reste quelques secondes béate en découvrant son ce dernier.

— T'as perdu ta langue ? Il me semblait pourtant que tu ne l'avais pas dans ta poche, ricane James, ainsi que ta curiosité d'ailleurs, ajoute-t-il plus sérieux.

J'essaye de reprendre contenance en lui répondant sèchement.

— Qu'est-ce que tu fiches ici ? C'est une visite de courtoisie ? Je n'ai pas le souvenir que nous soyons en très bon terme pourtant.

Un sourire narquois prend place sur son visage, ce qui est loin de me rassurer. Ce mec est aussi farfelue que son frère, autant se méfier.

— Il est vrai qu'on est pas parti sur des bonnes bases toi et moi. Mais pour ma gouverne, je ne m'attendais pas à recevoir une inconnue aussi curieuse qu'irréfléchie.

Je lève les yeux au ciel en repensant à cette fameuse rencontre dans la grotte. La photo des jumeaux me revient en tête, je me demande bien ce qui leur est arrivé pour qu'il y est autant d'animosité aujourd'hui.

— J'ignorais que tu testais l'ironie. M'enfin, que me vaut ta présence, pas vraiment souhaiter par ailleurs ?

— Ça me semblait plutôt évident. T'es pas très fufute comme gamine dis moi.

Je cligne plusieurs fois des yeux en étendant ses dernières paroles. Il vient réellement de me traiter d'abruti ? Je sers les poings en sentant une légère colère montée.

— Si c'est pour sortir des âneries pareilles tu peux repartir illico. Ton frère s'en charge déjà, pas besoin de son clone. Retorquais-je.

Son expression change du tout au tout, passant d'amusée à une profonde haine. Elle n'est pas dirigée vers moi, mais je sens que je vais en faire les frais. Dommage collatéral, dit on.

— Bien. Moi qui voulait me montrer un peu clément, j'ai changé d'avis. Tu peux rester croupir ici, rien à battre.

Sur ces derniers mots, je le vois pivoter vers la direction opposée à la cage. Comprenant que mon espoir de sortir de cette cage est entrain de m'échapper, je suis obligée de mettre ma fierté de côté. Rien que cette idée me fait grogner de mécontentement.

— Attends ! Je le vois s'arrêter mais il ne se retourne pas. Je...je m'excuse. Il faut dire que cette cage commence à me taper sur le système. Non en fait, c'est cette île toute entière qui me fou en rogne. Mais.. s'il te plaît, sors moi de là....

Sur ces derniers mots, un long silence emplit l'environnement. Le stress me prend en traitre. Et enfin, James daigne se retourner. Un ricanement retentit à sa suite.

— Tu crois que je suis venue ici te libérer ?

— Ce n'est pas le cas ? Je lui demande, surprise.

Un nouveau ricanement surgit.

— Pas vraiment, non. Je me suis dis que tu serais sûrement en quête de réponse à tes questions.

— Libère moi, par pitié, je vais finir par devenir folle ici. M'écriais je, oubliant un temps  soit peu ma curiosité.

Je le vois longuement hésité, pesant le pour et le contre. Je patiente, essayant de ne rien laisser transparaître , mais au fin fond de chaque particule qui m'animent, un brin d'espoir me tient éveillée. Au bout de ce qui me semble une éternité, James relève finalement la tête, un sérieux plus que surprenant sur son visage.

— C'est d'accord. Commence-t-il. Mais tu me devras une dette.

peter pan & le pays des songes [peter pan x oc]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant