OS Keepers of the lost cities {VF}

Disparu

PDV KEEFE

Comment en était arrivé là ? Comment avais-je pu arriver à ce point de non retour ? Je ne comprenais plus, je ne me comprenais plus !

Je me laissais tomber à terre alors que tous autour de moi, vêtus de leurs plus beaux vêtements ne faisaient pas attention à moi. Ils ne me voyaient pas, j'étais invisible à leurs yeux... ils pleuraient ma mort... ils me pleuraient...

Alors que les larmes commençaient également à rouler sur mes joues, je vis celle qui avait fait battre et briser mon cœur se dérober de la main que lui tendait Fitz, en lui lançant un regard noir brouillé de larmes. Celui-ci pinça les lèvres en baissant un regard bleu vert désolé.
Quand cela avait il commencé à faire si mal ? Quand ma vie avait elle juste déraper et quand avais je perdu le contrôle ? Était-ce à cause de ces deux là que je m'étais jeté dans ce face à face suicidaire qui m'avait coûté la vie...

Ça avait été un surplus. Un surplus de tout, et il avait fallu que le tout s'arrête. Pour que je ne souffre plus, pour que les autres ne pâtissent pas de ma peine, de ma douleur. La goutte d'eau m'ayant fait commettre l'irréparable étant peut être mon cher et tendre ami Vacker qui était venu littéralement me casser la gueule en raison de sa jalousie maladive vis à vis de celle que nous aimions tout les deux...

Je ris nerveusement en pensant à la belle arcade ensanglantée qu'il m'avait laissé et en me remémorant les mots du colibri... qu'il fallait arrêter cette ambiguïté entre nous, que je ne comptais pas, du moins pas autant que Fitz...
Ils m'avaient anéantis... les deux personnes que j'aimaient le plus au monde m'avaient brisé le cœur, ils avaient indirectement été les acteurs principaux de ma mort...

Les larmes redoublèrent sur mes joues tandis que je tentais désespérément d'attirer leur attention, mais les mains que je leur tendais ne touchaient que le néant... chose que j'étais désormais, du néant...

Je m'enfuis donc, plus haut dans le bois des errants, incapable de supporter plus longtemps le pitoyable reflet de moi même que je renvoyais. Je me suis laissé tomber contre le tronc d'un arbre qui je le remarquerais plus tard n'était autre que celui de Jolie...

Ce n'est pas aisé de le dire... de dire que la plupart du temps je ne me reconnaît pas... que ces capes, ces fanfreluches, ces joyaux et ses gens m'ont pris tellement plus que ce que je leur offrait...
Ce n'est pas aisé de dire que je suis l'antithèse de ce je devrais être, l'opposé de la figure que j'étais censé incarner.
Je levais les yeux remplis de larmes et c'est là que je le vis... un enfant, dix ans tout au plus, agenouillé à terre en train de couvrir ses poignets ensanglantés tandis que ses joues étaient recouvertes d'un océan de larmes... cet enfant qui n'était autre que moi... Et c'est là que je compris. Je n'avais jamais été le centre d'attention de qui que ce soit mais je me souviens parfaitement de ce garçon.
Je me levais les genoux tremblants avant de tomber près de ce petit blond...
Oui, je me souviens encore de ce garçon...
Il est imparfait, mais il fait de son mieux... il est doué mais il ne cesse de mentir... il est dur envers lui même et plus que tout il est brisé et ne veut pas demander d'aide... Ce garçon est maladroit certes mais il est gentil... il est seul la plupart du temps... il est tout ça à la fois et il forme un délicieux mélange... ce garçon est parti mais il était censé être mien... faire partie de moi...

Ce n'était pas ce que j'avais souhaité... parfois la vie t'échappe sans que tu comprennes vraiment le pourquoi du comment, et tu t'attaches a des personnes qui te font croire que tout ceci est vrai, alors que le rideau ne fera que retomber le lendemain matin...
Et si j'étais honnête envers moi même, je sais que je donnerai tout pour revenir en arrière et réécrire un chapitre ou deux... Pour ce garçon que je connaissais ! Qui serai téméraire, juste ce qu'il faut, qui sera blessé mais qui trouvera toujours le moyen de se relever, et qui ne sera pas détruit par des femmes qui ne peuvent l'aimer pleurais je en voyant deux silhouettes blondes se dessiner près de moi, celles de femmes a qui j'avais tout donné et qui ne m'ont piétiné le cœur qu'en retour... Ma mère et Sophie...
Mais ce garçon serait effrayé de plus en plus par la vie qui le suit et qui l'attend, et par cette force et cette peine qui ne fait que grandir de plus en plus en lui chaque jour avant que des gens qu'il aime ne lui rappelle de se battre juste un peu plus, pour rallumer le brasier qui illuminait ses yeux bleus jadis... cette flamme qui a disparue mais je le sais était mienne ! Qui était mienne....

Les larmes tombaient une à une par terre tandis que mon homonyme enfant  a mes côtes ne relèvent les yeux  sur les nombreuses cicatrices ornant mes poignets et en les couvrant de ses petites mains, si pures, si innocentes qui pourtant avaient déjà tant soufferts...

Oui... ce garçon est maladroit, désordonné mais il est gentil... il est seul si souvent que ça en vient à l'étouffer, il est tout cela à la fois et forme un délicieux mélange... il était là, mais désormais, nous sommes tous les deux partis....