Chapitre 2

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Malgré tout, je décide d'aller à l'entraînement, espérant qu'Elena n'aura pas le culot d'y aller. Des larmes coulent sur mon visage quand je repense à cette amitié que j'ai perdu. Elena et moi étions meilleures amies depuis toujours, nous nous disions tout, passions tout notre temps ensemble, et puis surtout, nous avons la même passion : la natation. Je nage depuis mes 3 ans et c'est ma raison de vivre. La seule maintenant. Je monte dans mon bus et regarde les rues si familières de Paris défiler. Je vois des couples heureux, des bandes d'amis qui rient, des familles soudées...Les larmes coulent de plus belle. L'orque j'arrive dans le vestiaire, la peur me noue le ventre, même si c'est Elena qui est en faute : qu'est-ce que je fais si elle est là ? Elle va déjà avoir dit à tout le club que je suis une salope et je vais me retrouver seule. Mais en même temps qu'est-ce que j'en ai a foutre d'elle ! Je suis là pour nager et je vais me donner plus que jamais, j'en ai besoin. Notre prochaine compétition est dans 3 mois et une seule sera qualifiée. Il faut que ce soit moi, étant donné que je suis la meilleure avec Elena. Je déboule déterminée dans le vestiaire et qu'est-ce que je vois, Elena entourée des autres filles. J'ai envie de la gifler, de lui cracher tout ce que je pense d'elle. Mais je ne peux pas. Je je suis pas comme elle et une partie de moi n'a pas fait la croix sur elle tant notre amitié était sincère. Enfin c'est ce que je croyais. Je peux tout lui pardonner, mais ça, ça non. Pas Tom. Mon Tom.
Je m'assois sur le banc comme si de rien n'était en lançant un salut inaudible. Elena m'ignore. Je me met vite en maillot et sors des vestiaires en premier alors que d'habitude Elena et moi sommes toujours les dernières.
Juan, mon coach, m'attend au bord du bassin. Je lui dit bonjours mais il voit tout de suite que quelque chose ne va pas. Putain, je suis vraiment nulle pour cacher mes sentiments.
- Qu'est-ce qu'il y a Jade, me dit-il en s'approchant.
Je lui lance un regard signifiant ta gueule tu vois pas que j'ai pas envie d'en parler. Je m'en veux parce qu'il a toujours été super sympa avec moi, si j'ai ce niveau c'est grâce à lui et il n'est pas responsable de ce qui m'arrive. Il m'indique d'abord la salle de muscu :
- Bon OK on commence par un peu de renfo.
Super, j'ai horreur de ça, j'étais prête à tout donner dans l'eau, en plus je suis nulle en muscu. Je m'installe à la première machine que je trouve et Juan vient surveiller mes exercices. C'est bien la seule personne qui se soucie encore de moi. En fait, il est plutôt beau. Il est espagnol (bon vu son nom aussi) et son teint basané va super bien avec ses cheveux noirs de jais. Comme les miens. Les autres filles n'arrivent toujours pas.
-Redresse ton dos, me dit-il.
-J'en peux plus Juan on est vraiment obligé de faire ça ? Mes bras sont en compote.
-Oui, rétorque t'il, et tu es capable de mieux.
Je ferme ma bouche et continue consciencieusement mes exercices, je la veux cette place aux championnats de France. Ah, cette pute d'Elena et son cortège arrivent enfin. Je dois le reconnaître, Elena est sublime. Elle a un corps de rêve, des cheveux d'un blond qu'aucune teinture ne pourra jamais imiter et ondulés d'une manière divine. Comme si ça ne suffisait pas, elle a des yeux d'un vert exquis. À bien y réfléchir ce n'est pas si étonnant que Tom ait été séduit. Elle me regarde avec un air dominant et je brandis bien fort mon majeur. Elle me retourne le geste. J'arrête ces exercices de merde, sors de la salle en claquant la porte, cours vers le bassin et plonge dans l'eau froide sous le sourire d'Elena et les regards hébétés de Juan et des autres filles.
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Qui suis-je vraiment ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant