Chapter 4

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Monsieur O'Connor, c'est-à-dire mon nouveau patron, me fournissait mon planning, qui était, en effet très chargé. Je me demandais comment j'allais pouvoir m'arranger avec Denise avec des horaires aussi conséquent, c'était l'esclavage du vingt-et-une 'ème siècle. 
Il m'expliquait le déroulement d'une journée type et lorsqu'il le fit, j'avalais durement ma salive.

8h : Arrivée de la secrétaire à domicile.
8h-8h30: Pendant le trajet, débriefing des rendez-vous et des réunions de la journée.
8h-30-9h30: Organisation de l'emploi du temps du directeur.
9h30-12h: Correction et gestion des dossiers.
12h-13h : Déjeuner.
13h-20h : Assistance aux réunions et prises de notes.
20h30: Accompagnement du directeur à domicile.
21h : Prise de congé de la secrétaire.

Je n'avais jamais travaillé dans des conditions pareilles, je me rassurais d'être en période d'essai, si cela devenait très difficile, je pourrais quitter cet emploi, du moins c'est ce que je pensais jusqu'à que je vis le salaire proposé pour ce post : Presque  six milles livre sterling ?! Jamais je ne pourrais trouver un boulot mieux payé !

Il m'amenait à une porte à droite de la salle, lorsqu'il poussait la porte, une petite pièce, simple et sobre apparaissait. Une bibliothèque était disposée au fond et une table faisait face à la vue magnifique de Londres où je pouvais même voir le London Eye. Qui n'aurait pas aimé travailler ici ?

—  Je vous présente votre poste de travail, je vous laisse vous installer pour aujourd'hui et prendre connaissance de tout les documents que je vous ai fournis, des questions ?

Ses yeux noisettes me fixait, il m'avait l'air très familier mais je n'arrivais pas à mettre un nom sur sa tête. 

—  Non, je n'ai pas de question.

—   Bien, n'hésite pas à venir me voir s'il y' a quoi que ce soit.
Il refermait la porte derrière moi.

Il me tutoie maintenant ? Je trouvais cette ambiance étrange, il était trop sympa pour être un directeur.

Evana, arrête de te poser des questions sans importance, fait ton boulot et ignore le reste, n'oublies pas la raison de ta présence ici ! 

Installée sur ma chaise, je commençais à lire l'ensemble des documents qu'il m'avait fourni. Je remarquais qu'il y'avait 500 pages à lire !
Je commençais ma lecture, sachant très bien que je n'allais pas pouvoir le finir aujourd'hui.

Pourtant, tu as déjà finis des bouquins en un jour. 

~

Quelques heures plus tard, je prenais mon déjeuner à la cafétéria, je n'avais pas encore eu l'occasion de faire connaissance avec les autres, mais certaines filles s'étaient déjà présentées à ma table.

—  Alors, c'est toi la nouvelle secrétaire ?
Lançait une rousse.

—  Oui enchantée, je suis...

Elle me coupait net dans mon élan.

Alors c'est vrai, tu t'es fais pistoner pour avoir le poste ?

Elle riait tandis qu'une autre ajoutait :
Se faire pistoner pour un emploi de secrétaire, c'est grave quand même.

Je n'ai...
On ne me donnait pas la parole.

—  Apparement c'est Greg qui a parlé de toi au directeur, on sait qu'il est gentil mais prendre une fille pareil, à quel point cela peut-il être bénéfique pour l'entreprise ?
Elle m'observait de la tête au pied.

J'ignorais leurs paroles, j'avais compris que parler à ce genre de personnes ne m'avancerai à rien... Je me levais pour ranger mon plateau quand soudain, la fille blonde me prit par le bras, non sans me griffer avec ses faux ongles.

Qu'est-ce que ces filles avaient, que moi je n'avais pas ? Pourquoi devait-elles être si méchantes?

—  Tu ne restera pas longtemps à travailler avec ce maniaque.

Je m'empressais d'enlever sa main et allais ranger mon plateau.
Avant d'aller au bureau, je passais par les toilettes, je fermais la porte à clé et m'adossais contre celle-ci.
J'avais du mal à respirer et me frappais légèrement le torse, des larmes coulaient, toutes seules, je n'arrivais pas à les retenirs.
Je restais ainsi pendant une bonne dizaines de minutes, un poids sur le coeur, je me levais et passais de l'eau sur mon visage...
Je devais faire face à tout cela, pour ma mère, pour la seule être chère qu'il me reste dans ce monde.
Je soufflais un bon coup, et remontais travailler dans le bureau.

Tout va s'arranger Evana, tu es forte. 

~

—  Tu es entrée Evana ! M'accueillait Denise, toute souriante.

—  Oui Denise désolée, je sais qu'il se fait tard et que je t'ai fais attendre mais je suis obligée de suivre mes nouveaux horaires de travail..
Je murmurais en enlevant mes chaussures d'une part et ma veste d'autre part.

—   On dirait que ça ne s'est pas bien passé, marquait-elle tandis que je m'allongeais sur le canapé.

—   En soit mon employeur est cool, mais pas mes collègues, tu vois...Où est ma mère?

—   Elle dort, je lui ai donné ses médicaments, mais elle a souvent mal à la tête en ce moment, il faudrait l'amener voir son médecin. Je m'inquiète vraiment....Parfois, elle ne me réponds même plus.

—   C'est étrange, elle me parlait hier...
Je commençais à m'inquiéter.

—  Je ne sais pas Evana, mais ne t'en fais pas, je resterais auprès d'elle, emmène-la chez son médecin un de ces jours, au cas où.

Elle s'apprêtait à sortir.

Merci pour tout Denise.

—  Je t'en prie ma belle, bonne soirée,
elle refermait la porte derrière elle.

Je prenais mon téléphone et consultais mes messages.
Je fus surprise de voir que j'avais reçu un message de Dario sur Linkedin.

—  Comment tu peux aimer quelqu'un que tu n'as jamais vu ?
Je lisais à voix haute.

Je me dépêchais de répondre.
"Je ressens à travers les lignes que tu écris, que tu n'es pas quelqu'un de mauvais et que je peux te faire confiance"

J'attendais quelques secondes et ma réponse arrivait rapidement.

—  Il faut faire attention à qui on fait confiance dans ce monde ?
Je soupirais.

"La confiance se gagne durement mais se perds facilement, j'en suis consciente, mais parfois, il faut prendre des risques dans la vie...non ?"

J'avais l'impression qu'il évitait le sujet, que mes sentiments n'étaient pas réciproques, et sa réponse me démontrait que j'avais parfaitement raison.

"Apprenons-nous à nous connaitre Evana, je veux connaitre tout de toi, je suis sûr que beaucoup de choses se cachent derrière ce beau sourire, une fois qu'on se serait connus, à ce moment là, on se fixera un rendez-vous"

Je fus à la fois surprise et heureuse de son message. C'est vrai, on se connaissait depuis 1 mois seulement, je respectais son choix, j'étais d'accord avec lui, il ne fallait pas précipiter les choses, j'avais juste voulu partager mes sentiments, j'avais eu ce besoin, de me sentir en sécurité et aimée... C'est ces sentiments que je recherchais, peut-être, était-ce pour cela que je m'étais précipité ? Probablement.

"Tu es sérieux ? Tu compte faire le trajet d'Irlande jusqu'à Londres ?" J'écrivais.

"Oui, je tiens toujours mes paroles" À la réception de son message, un sourire prenait place sur mon visage.

Je m'endormais, tout en espérant que tout ce passera bien dans ma vie dorénavant, et que je réussirais, moi aussi, à goûter à un bonheur, un bonheur qui m'a été volé quelques années auparavant.

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